Mini Fiction OrelxGringe - Les mots sont des couleurs.

Partie 7 - Le réveil.

Quand il se réveilla le lendemain matin, il fut agréablement surpris de voir que le plus jeune était toujours allongé à ses côtés dans son lit. Il n'était donc pas parti. Combien de temps cela faisait-il depuis la dernière fois qu'il s'était réveillé à côté de quelqu'un dans son lit ? Habituellement, il se réveillait toujours seul. Soit parce que sa conquête de la soirée s'était barrée juste après qu'ils aient couché ensemble, soit parce que lui en avait fait de même, ou bien parce que la fille avec qui il était rentré était en train de préparer le petit-déjeuner dans sa cuisine et quand il la rejoignait dans cette dernière, celle-ci lui disait invariablement que c'était cool mais qu'elle préférait qu'ils en restent là. Il soupira en pensant à cela et caressa du regard le visage apaisé du plus jeune endormi à ses côtés. Oui, hier soir c'était différent. D'abord parce qu'Aurélien n'était pas une fille quelconque rencontrée en soirée mais son voisin dont il s'était rapproché ces dernières semaines.  Puis ils n'avaient pas couché ensemble tous les deux, non. Ils avaient été à deux doigts de passer à l'acte pour être honnête, mais quand il avait vu l'état d'épuisement extrême dans lequel semblait se trouver le plus jeune il l'avait arrêté dans son élan. Aurél, on a tout notre temps pour ça, d'accord ? Tu es épuisé là, on ferait mieux de dormir plutôt...Aurélien avait marmonné quelque chose dans sa barbe indiquant qu'il préférait plutôt qu'ils couchent ensemble mais celui-ci s'était endormi aussitôt que sa tête était venue se poser sur son torse et il se rappela avec quelle tendresse il l'avait observé sombrer dans le monde des rêves. Il était si mignon quand il était sur le point de s'endormir. Il avait enlevé avec délicatesse son appareil pour le poser sur sa table de chevet puis avait caressé un instant ses cheveux avec douceur, afin de ne pas le réveiller, et il se rappela ce qu'il lui avait murmuré avant d'éteindre la lumière de sa chambre. Dors bien, petit ange. Je sais que tu ne peux pas m'entendre ainsi, plongé dans tes rêves et sans ton appareil, mais je veux que tu saches que je t'aime de tout mon cœur. Je ferai tout pour te rendre heureux et te promets de veiller sur toi. Aurélien n'avait pas dit un mot, déjà profondément endormi contre lui comme il s'en doutait, et il s'était endormi en souriant devant son propre bonheur après avoir déposé un petit baiser sur son cuir chevelu. Enfin, sa relation avec Aurélien lui semblait beaucoup trop importante pour la mettre au même niveau que celles qu'il avait eu avec ces filles dans le passé, desquelles il ne se souvenait même plus le nom, et il espéra qu'Aurélien ne regretterait pas leur baiser de la veille en se réveillant. Celui-ci remua d'ailleurs contre lui lorsqu'il pensa cela et il porta une main à sa joue pour l'amener à se réveiller en douceur. Le plus jeune poussa un petit soupire fatigué au contact et il le vit ouvrir les yeux lentement avant de cligner des yeux en le voyant devant lui :

« Gui-Guillaume ?

— Salut, toi. Bien dormi ? lui demanda-t-il et, quand il le vit froncer les sourcils d'un air confus, il attrapa son appareil auditif sur sa table de chevet pour le lui mettre doucement autour de son oreille gauche. Je disais... bien dormi ?

— Euh, oui, oui... balbutia Aurélien qu'il vit rougit doucement alors qu'il portait une main à son appareil sous ses cheveux. Je croyais... que c'était un rêve... C'est pour ça... que j'ai été surpris de te voir à mes côtés au réveil...

— Parce que tu rêves de moi habituellement ? rigola-t-il en l'entendant lui dire ça et Aurélien rougit de plus belle avant de lui lancer un petit regard timide.

— Ça... Ça m'arrive... Oui...

— Cette fois, c'est bien réel, dit-il doucement devant la sincérité déconcertante du plus jeune. Ce n'est pas un rêve, Aurél. Je suis réel. »

Aurélien lui jeta un petit regard hésitant avant de lui sourire doucement, ce qui fit rater un battement à son cœur à cette vue.

« On a... On a seulement dormi ensemble du coup ? lui demanda Aurélien en lui offrant un petit sourire. Je ne me rappelle pas très bien de la fin de soirée, hier. J'étais tellement fatigué...

— On a juste dormi, oui. C'est vrai que t'avais l'air épuisé... Tu te souviens quand même qu'on s'est embrassés, rassure-moi ?

— Oui, bien sûr, murmura Aurélien en rougissant doucement avant qu'il ne le voit esquisser un petit sourire malicieux. D'ailleurs, je me demandais... pourquoi tu ne m'as toujours pas embrassé. Est-ce que je dois te supplier pour y avoir droit maintenant ?

— Bien sûr que non, répondit-il en riant et il passa une main dans les cheveux emmêlés du plus jeune en disant cela. Je voulais simplement te laisser le temps de refaire surface. Sans te brusquer. Mais maintenant que c'est fait et que je vois qu'on est toujours sur la même longueur d'onde... viens-là, toi. »

Il attira le plus jeune à lui en glissant une main derrière sa nuque, ses cheveux mi-longs venant caresser le dos de sa main ainsi que ses doigts, et il entendit Aurélien pousser un petit soupire de bien-être contre ses lèvres au baiser. Il recula ces dernières afin de reprendre sa respiration avant de l'embrasser encore une fois, puis encore une fois, et encore une autre fois, et quand il se recula tout à fait, il vint poser son front contre celui du plus jeune en fermant les yeux :

« Je t'aime, Aurél. De tout mon cœur. »

Il sentit ce dernier exhaler un sourire contre ses lèvres et le vit fermer les yeux quand il rouvrit les siens pour le regarder. 

« Moi aussi, Guillaume. Tellement. »

Il était le plus heureux des hommes.