Chapitre 2

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Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas.

Me revoilà dehors à devoir attendre qu'ils aient terminé leurs affaires. Est-ce que Greg pense à la galère dans laquelle il me met ? Il ne se demande pas où je vais passer ma soirée ? Il n'en a rien à foutre de moi, du moment qu'il se paye du bon temps avec son mec, plus rien ne compte pour lui. Quel égoïste !

Dépité, en colère, je m'assois au bas de l'escalier. Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Peut-être que je vais marcher jusqu'au village et manger un bout en terrasse. Avec un peu de chance, j'arriverai à me trouver une fille et je pourrai dormir chez elle, parce que je ne suis pas près de revoir mon lit. Quoique, à cet instant, mon odeur corporelle fleure plus comme celle du putois que celle de l'eau de Cologne. De plus, si je me montre réaliste, passer ma nuit sur un des canapés du foyer est bien plus probable.

C'est alors qu'elle apparait avec son chariot, son visage rougit par l'effort, elle souffre de chaleur elle aussi. Elle s'approche de moi, ma première réaction est de m'enfuir, je n'ai pas tellement envie de lui parler, en effet je n'ai absolument rien à dire à cette fille. C'est juste une femme de ménage, je ne comprends pas pourquoi je tombe constamment sur elle, à croire qu'elle me suit.

Au moment où je pense qu'elle va m'adresser la parole, elle sort un trousseau de clés de la poche de sa blouse et ouvre la porte du local d'entretien. Bien sûr qu'est-ce que je m'imaginer ? Qu'elle venait pour taper la discute. Sérieux, la température m'embroille l'esprit. Juste avant de disparaitre dans le bâtiment, elle me lance un regard étonné, auquel je ne peux m'empêche de répondre par un petit sourire provocateur.

À peine tente secondes plus tard, elle ressort. Tandis qu'elle actionne la serrure, j'observe une boucle échappée de son chignon et caressant son cou. Subitement, elle lève les yeux vers moi, elle va me dire quelque chose, je le sens.

– Si tu as perdu la clé de ta chambre, j'ai un passe-partout, tu sais, je peux t'ouvrir.

– Qu'est-ce qui te fait croire que je suis à la porte ?

– Peut-être parce que tu traines ici tout seul, dit-elle avec un geste circulaire du bras.

Elle raison, personne aux alentour, jusqu'à qu'elle arrive j'étais l'unique humain présent dans cette partie de la cour du château.

Pour toute réponse : je hausse les épaules.

– J'aime bien réfléchir à de nouvelles recettes ici. C'est mon lieu favori.

– En face des poubelles ?

Merde, je suis vraiment trop con.

– Qu'est-ce que ça peut te foutre ?

– Si l'odeur de la viande avariée t'inspire...

À ces mots, je retiens une grimace, déjà que j'ai horreur de cuisiner une bête morte, alors de la charogne, je refuse d'y penser.

– Donc ? Je t'ouvre ta chambre ? reprend-elle.

– Non, ce n'est pas la peine, mon coloc est avec son mec et ils m'ont mis dehors.

– Dur, fait-elle tandis qu'elle place ses mains dans les poches de son jean.

Encouragé par sa sollicitude, j'enchaine.

– Je n'ai même pas pu me doucher, en plus j'ai le ventre vide.

– Tu peux venir chez moi si tu veux. Ma mère est à un date ce soir et je dois avoir quelques trucs sympas pour manger dans les placards.

Non, mais, c'est bon, je ne suis pas un clochard non plus, elle croit quoi ? Que je demande le gite et le couvert ? Du coup, je refuse d'un ton sec sa proposition.

– Enfin moi je disais ça pour t'aider, dit-elle.

Elle tourne les talons, je pense que je l'ai vexée. En même temps, je ne me suis pas montré super agréable, c'est comme seconde nature chez moi de rembarrer les gens.

– Attends !

Elle pivote et patiente les bras croisés.

– C'est cool de me proposer ta salle de bain. Mais comme tu peux le constater je n'ai pas d'affaire pour me changer, et je ne peux pas retourner dans ma chambre, j'ai peur de ce que je pourrais y voir.

Pour toute réponse elle glousse, le son est plutôt charmant à entendre, mais même la tête sur le billot jamais je n'admettrais que j'ai apprécié le rire de cette fille.

– T'inquiète, les mecs que ma mère ramène oublient parfois leurs vêtements. Je dois avoir un ou deux trucs à te prêter.

– Quoi ? Ils partent une main devant, une main derrière ?

Le nez froncé, les yeux pétillants, elle s'esclaffe.

– Tu es bête. Mais non, ils laissent des habits de rechange et, quand ils la larguent, ils ne pensent pas à les reprendre.

– Elle se fait souvent jeter ta mère ?

Un voile de tristesse apparait dans ses prunelles.

– Trop régulièrement à son goût.

– Elle doit être nulle au lit en fait, ricané-je.

À nouveau, elle rigole, j'ai la forme ce soir, je devrais me lancer dans une carrière de comique, ma fortune est assurée. Moi qui pensais la froisser, la voilà qui se marre à mes piques.

– Je l'ignore et ne veux rien savoir à ce sujet, poursuit-elle.

– Je comprends.

Puis, je reste là comme con à la regarder respirer, elle ne dit rien non plus, sauf qu'elle ne me fixe pas, elle. Elle observe la terre. Intrigué, je scrute à mon tour le sol, il n'y a que des cailloux, rien de bien passionnant.

– Alors, dis-je. Tu m'avais promis une douche ?

– Exact. Tu me suis ? C'est juste ici.

Elle m'indique la porte de son appartement. Le silence nous entoure à nouveau alors que je la suis jusqu'à chez elle.

Elle me tourne le dos, tandis qu'elle fait jouer la clé dans la serrure, je lui lance.

– Au fait, moi, c'est Lionel.

– Je sais.

Bon, elle ne m'en dit pas plus d'autant plus qu'elle ne s'est pas retournée pour me parler. Ennuyé, j'observe cette boucle qui habille la courbe de sa nuque.

– Et toi ? J'aimerais connaitre le prénom de ma sauveuse.

Alors, elle regarde par-dessus son épaule.

– Kelly, moi, c'est Kelly, me répond-elle avec un sourire.

Bien sûr, je le savais déjà.

Deuxième chapitre, c'est un miracle, quand on sait que depuis plus d'un an, je n'arrivais pas à écrire quoi que ce soit.

Sinon, merci pour les quelques clics anonymes, au moins y a des curieux ^^.

Mauvais garçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant