Chapitre 1

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Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.

Greg m'a encore abandonné. Résultat, je me tape la plonge tout seul. Quand je pense que c'est mon meilleur pote depuis le lycée, et qu'il me plante pour aller se rouler dans l'herbe aux quatre coins du parc, avec Eliott.

Eliott !

Il y a quelques mois à peine, il ne pouvait voir ce mec en peinture et, maintenant, il ne jure que par lui. Eliott par-ci, Eliott par-là.

Et moi.

Moi, je me retrouve tout seul, tel un con à laver la vaisselle. Surtout que Greg était censé m'aider à la finir. Son nom est marqué à côté du mien sur le planning de la semaine. Sauf qu'il a plus intéressant à faire, comme toujours. En outre, il fait une chaleur à crever. Incroyable comme la température grimpe haut dans le Sud, ajoute à ça les moustiques et tu obtiens le combo gagnant de l'été dans le Gard. Non seulement tu pues la sueur, mais en plus tu te grattes. Génial pour draguer les meufs.

Alors que j'entame l'essuyage des casseroles. Cette fille entre dans la cuisine. Tiens, elle a relevé ses cheveux aujourd'hui, dommage, pour les boucles folles. Un brin essoufflée, elle traine derrière elle son chariot à ménage. Le fait qu'elle soit là m'indique que je suis en retard. En principe, elle débarque à l'heure où tous les élèves ont terminé le nettoyage. Mais bon quand on est seul, abandonné par son binôme. On est forcément à la bourre.

Elle me jette un coup d'œil avant de détourner le regard. Elle commence à passer le chiffon sur le plan de travail. C'est marrant, elle bouge les fesses comme si elle entendait de la musique. Je me demande si elle porte des écouteurs auriculaires, car je ne vois aucun fil. Lorsqu'elle se montre de profil, je comprends que ma supposition est juste, tandis que je remarque un appareil blanc orner son oreille. Dix minutes plus tard, elle chantonne, seulement ce n'est pas assez fort pour que je reconnaisse l'air.

Elle vient de terminer la première rangée de meubles, quand son regard coule sur moi. Alors je réalise que je suis planté comme con depuis qu'elle est entrée, je n'ai pas avancé d'un iota dans mes tâches. Afin de garder une apparence naturelle et qu'elle ne pense pas que je la mate, je force les sourcils et lui décerne mon visage le plus mauvais possible.

Voilà qu'elle hausse les épaules, un air surpris plaqué sur la figure. Avec empressement, et sans oublier mon raclement de gorge spécial j'en ai rien à foutre. (bref celui qui me permet de reprendre contenance), je retourne à mes casseroles.

Bon j'en étais où ? L'eau, le savon... Ha oui, le torchon. Il est passé où celui-là maintenant ? Tentant de garder mon calme, je fais le tour de la plonge, impossible de le trouver. Dans mon dos, je sens le regard de la fille me transpercer.

Pas le moment de rougir... de rage. Bien sûr de rage de quoi d'autre ?

Il est où ce putain de torchon ? Demain, j'y suis encore ! Ha oui, il est là...

Dans ma main.

Rien ne va plus ce soir. J'ai vraiment besoin de me reposer.

Quand j'ai terminé, ELLE se trouve encore là. Elle se tortille comme si elle était seule, comme si j'étais absent. Dans d'autres circonstances, j'aurais pensé qu'elle m'allume, mais pas elle, pas cette fille. Elle arbore cette sorte d'innocence sur le visage. En plus, ses vêtements ne sont pas des plus seyants, un vieux jean élimé et un teeshirt trop grand pour elle. Sans oublier sa blouse de travail, qu'elle garde ouverte à cause de la montée fulgurante du mercure ces derniers jours.

Tandis que je traverse la pièce, le ventre rentré, la tête haute, évitant de la regarder, je sens bien qu'elle m'observe. Néanmoins, j'ai un unique objectif : atteindre la sortie, le plus vite possible. Mon seul souhait désormais est cette douche qui m'attend et mon lit, je mangerais peut-être ce paquet de chips végan que je cache dans mon placard depuis une semaine. Ça m'épargnera de redescendre pour grignoter un truc au réfectoire.

Mauvais garçonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant