Chapitre 2 : Le Rainbow Corner

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 Le Rainbow Corner est un établissement de la croix rouge américaine. Il est le club le plus célèbre et surtout ouvert pendant vingt-quatre heures tous les jours. Ce n'est pas juste un dancing. Il offre plusieurs vastes installations et programmes de loisirs. On dit que le Club offrait un excellent service de restauration, mais, je ne peux le confirmer, ne l'ayant jamais testé. 

 Ça fait près de deux heures que nous avons retrouvé quelques amis et que nous dansons sur divers sons. un groupe de musique est sur une petite estrade. Je trouve qu'ils sont assez entassés sur cette petite scène. Elle est bien étroite par rapport à cette grande salle. Une dizaine de musiciens, unis leurs instruments et jouent de la magnifique musique, faisant danser la quasi-totalité de la salle.
Lizzie a mal au pied et a préférée rester assise et discuter avec d'autres personnes. Je me déhanche sur la musique de Glenn Miller: "In the mood".  Je connais à peine mon partenaire, mais je m'en fiche.  Nous sommes tous ici pour s'amuser et la danse et la plus grande activité de ce club. L'homme me fait tournoyer, virevolter pour notre plus grand plaisir. Nous avons le rythme dans la peau. Je transpire, j'ai chaud comme tout le monde ici, mais on s'éclate. La danse se finit, je le remercie et retourne retrouver mes amis à une table ronde dans un coin de la salle.

- Et bien Rebecca, tu es en forme ce soir. s'exclame Luc. 

- Elle en profite avant qu'on lui passe la corde au cou! ricane Lizzie. 

 Luc est le plus âgé de notre groupe d'amis. Bel homme avec du charisme, la trentaine, mais un peu trop sûr de lui en ce qui concerne les femmes. Ça fait une année qu'il me fait des avances et ça fait une année qu'il se prend des vents. Il est un ami à mes yeux et il n'y aura jamais rien de plus. 

- Le prochain slow, je suis ton cavalier. dit-il avec une voix sûre de lui.

 Je ne suis pas fan de slow, et ne sais pas vraiment danser. Je lui souris sans oser lui dire non. Je fais ce que je sais faire le mieux dans ce genre de moment embarrassant: je regarde tout autour de moi, comme si de rien était ou tente de changer la conversation. Je prends le temps comme souvent d'observer le club. Sur chaque mur de la salle, il y a des ornements muraux. Comme des tableaux mais à même dans les murs. Plusieurs lustres quasiment tous identiques sont alignés au plafond. Le comptoir au fond est en bois et contraste avec le reste de l'établissement. Plusieurs femmes y  sont accoudées avec des civils et des officiers.   

 Il doit être vingt-deux heures ou vingt-deux heures trente, lorsqu'un nouveau groupe de militaires américains arrive dans le dancing. Lorsqu'ils ont leur permission, c'est l'un des premiers endroits où ils viennent passer du bon temps. Les hommes sont toujours un peu jaloux car les femmes n'ont d'yeux que pour eux. L'uniforme et des héros, rien de mieux pour faire mouiller des petites culottes.

 Lizzie se lève dans un pas hésitant et retombe sur ses fesses. Je l'aide à se relever. Elle rigole à n'en plus finir. L'alcool commence à faire son effet. Pourtant, elle n'a même pas fini sa bière.

- Je vais faire pipi, je reviens.

- Tu as besoin d'aide pour monter les escaliers? demandai-je en parlant plus fort près de son oreille.

La musique reprend en rythme.

- Non, c'est bon. Je suis un peu saoule, mais, je sais encore marcher et me rendre aux toilettes toute seule. Si je ne suis pas revenue dans vingt minutes c'est que je suis au fond du trou, appelle les pompiers!

 Je souris et la regarde partir. Je ne peux m'empêcher de surveiller si elle arrive jusqu'aux toilettes en haut de la mezzanine.

- Tu danses? demande un officier britannique.

Le Naughty BeckyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant