Chapitre 4: Le Headquarter

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- Non madame Sullivans avec tout le respect que je vous dois, je ne veux pas me retrouver encore nez à nez avec Monsieur Jones. dis-je en tentant de rester polie mais sur mes positions.

- Dieu du ciel Miss Evans, quand allez-vous vous conduire comme une femme et plus comme une enfant gâtée? C'est un homme de bon rang, qui gagne bien sa vie et très réputé dans Londres. C'est ce qu'il vous faut bon Sang!

- Non madame. Monsieur Jones et absolument le genre de personne à qui je ne conviendrait pas et qui ne me conviendra pas, soyez en sûr. Je nous épargne à tous les deux des disputes inutiles et un mariage arrangé désastreux à venir.

Lizzie rigole en m'attendant sur le pas de la porte. Nous avons annulé nos cours de l'après-midi pour aller chercher nos pochettes au camp Griffiss.

- Je n'en ai pas fini avez-vous Rebecca Evans! Tant que je n'aurais pas eu une raison valable pour ne pas vous unir, je ne changerais pas d'avis et Dieu seul sait que je suis têtue.

- Non madame tout le quartier et même Churchill sont au courant. dis-je par pure provocation. Faisant éclater de rire sa fille.

- Petite insolente!

Je me retourne une dernière fois vers elle avant de partir.

- Votre cousin Monsieur Jones a été très grossier hier au parc madame Sullivans. Il ne voit en moi qu'un trophée et non une femme. Pourquoi devrais-je épouser un homme qui se fiche de la personne en face de lui et qu'il désire juste la remporter comme une vulgaire affaire en justice? Je suis humaine, pas un trophée. Sur ce, je dois y aller, nous sommes déjà en retard.

La mère de Lizzie est sous le choc de la façon dont je viens de lui décrire son cousin. Elle reste stoïque au milieu de l'entrée, la bouche mi- ouverte, les mains près de son corps.

Nous, nous dépêchons d'aller chercher ma grand-mère. C'est une idée de mon amie de l'amener avec nous pour contrarier les plans du Colonel. Je dois avouer que cela m'amuse un peu. Il va faire la rencontre avec mamie Jane, un mètre soixante pour un bon quintal, les mains bien fermes. Il ne faut pas l'embêter, mais ceux qui la connaissent bien savent que c'est un amour. Elle s'est habillée comme si c'était le dimanche pour aller à la messe, sobre mais élégante. Je porte une robe bleu marine avec les boutons rouges à l'avant et une ceinture rouge qui cintre la taille. Le reste de la robe est évasé et descend jusqu'en dessous de mes genoux. Je porte des talons rouges pour aller avec ma tenue.

Nous prenons le bus en direction de Bushy Parks pour le camp de Griffiss. Le site est délibérément éloigné du centre de Londres pour minimiser le risque d'attaques aériennes. Mamie pendant tout le temps du transport nous fait un résumé de ce camp. Je me demande où elle a appris tout ça, mais ne lui pose pas la question. Je sais d'avance qu'elle me dira, ça n'a pas d'importance. Grâce à elle nous savons des choses qui ne changeront pas notre vie mais qui seront toujours amusantes à replacer dans une discussion si un jour quelqu'un devait en parler. C'est donc le Général Dwight Eisenhower qui choisit cet emplacement pour en faire le quartier général suprême du corps expéditionnaire allié. Des batteries anti-aériennes sont placées dans le parc, la fontaine Diana, l'étang Leg of Mutton et les étangs Heron ont été drainés afin de ne pas aider les bombardiers ennemis à naviguer et à observer les bombes de la base. Je n'ai pas suivi le reste de la discussion commençant à somnoler.

Nous arrivons près de la base et nous nous dirigeons vers le point de contrôle. Un soldat américain est dans la petite cabane en bois qui sert de zone de contrôle et deux autres à l'extérieur surveillent l'entrée de part et d'autres des barrières de sécurité.

- Bonjour, dit mamie Jane, nous sommes attendus par le Colonel... ma grand-mère me regarde, elle a oublié le nom.

- Le Colonel Stevens, dis-je pour l'aider.

Le Naughty BeckyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant