* WHEN THE NIGHT COMES * [ Jeon Jungkook ]

CHAPITRE 27

     Écartant du revers de la main les rideaux de la baie vitrée, le tueur s'avança vers l'homme d'un pas confiant, tel un prédateur acculant sa proie. L'assurance supérieur que monsieur Kim excerçait sur moi plus tôt s'évapora en un éclair, substitué par la pâleur de la terreur. 

M.Kim: "Q-que faîtes-vous ici... Que voulez-vous?!"

Tokkitsuné: "Disons que je suis venu délivrer la belle des griffes de la bête..." 

En prononçant cela d'une voix amusée, son regard émeraude se posa sur le mien avant qu'il ne sorte un couteau de sa poche. À la vue de l'arme, le corps de Monsieur Kim se paralysa instantanément tandis que ses bégaiements continuaient à sortir de sa gorge enrouée.

M.Kim: "P-pitié... Je n'ai vraiment rien à voir avec cette fille, l-laissez-moi!"

Un petit rire effrayant s'échappa de l'intérieur du masque impassible du tueur.

Tokkitsuné: "D'accord, j'avoue que je ne suis malheureusement pas là uniquement pour la ravissante demoiselle... Je suis ici afin de mettre un terme à votre règne de tyran au sein de la société corrompue que vous avez fondé et nourrit par le sang d'innocents. Avez-vous quelque chose à ajouter?" 

À chaque nouveau pas lent que le Tokkitsuné faisait dans notre direction, je m'éloignais doucement de ce qui allait bientôt être une scène de crime. Quant à l'homme, malgré les tremblements incessants de son corps, il restait immobile, tétanisé par le procès qui se déroulait sous son toit.

M.Kim: "J'ai seulement fait ce qui était le mieux pour ma famille!"

Tokkitsuné: "Pour votre famille? Quelle excuse hypocrite! Vous êtes sûr que ce n'était pas seulement pour votre petite personne?"

Sans quitter une seconde les yeux brillants du Tokkitsuné, le père de Seokjin secoua vivement la tête de gauche à droite afin de répondre.

Tokkitsuné: "Non? Alors dîtes-moi pourquoi votre propre fils refuse de reprendre votre place pestilentielle en ne souhaitant que votre mort?"

Suite à ces mots, les yeux perdus de l'homme s'écarquillèrent tandis qu'il continuait ses mouvements négatifs, ne voulant pas croire aux paroles du meurtrier.

Tokkitsuné: "Oups... En ai-je trop dit? Pourtant, c'est bien cette vérité qui vient de creuser votre tombe. Adieu, monsieur Kim..."

Comme un déclic, la phrase prononcée par le Tokkitsuné redonna de la force aux mains moites de l'homme qui tira un petit revolver de sa poche. Cependant, même lorsque l'instinct de survie pris le dessus sur la terreur, il était déjà trop tard. Le père n'eut pas le temps de braquer l'arme sur le tueur que ce dernier enfonça avec force et rapidité la lame du poignard au plus profond du thorax. Se servant de son élan ainsi que de son poids, le Tokkitsuné fit tomber le corps déstabilisé de monsieur Kim qui s'écrasa à terre. Dans leur chute, un vase fut entraîné et se brisa avec fracas tandis que le pistolet, éjecté de la main du père, glissa sur le carrelage.

Tokkitsuné: "Votre fils ne voulait pas que vous souffriez le moment venu, alors j'ai dû abréger la séance..."

Son geste avait été si précis qu'il n'avait touché aucune côte avant de percer entièrement le cœur battant encore d'effroi. Tournant légèrement le couteau dans la plaie, le sang commença à se répendre sur la chemise blanche ainsi qu'à l'intérieur du corps. Lorsque le Tokkitsuné retira d'un coup sec la lame écarlate, une mare de sang se forma rapidement sur le sol, inondant le blanc pur de la pièce par sa couleur rouge. M'approchant doucement de la scène, j'observais avec attention la respiration calme et contrôlée de mon partenaire, puis celle forte et saccadée de Monsieur Kim qui ralentissait déjà. Lentement, les traits du visage marqués par la douleur et la frayeur se détendirent. Les yeux quittèrent le regard clair de la mort pour s'égarer dans le vide avant de perdre leur éclat. Un dernier souffle discret passa entre ses lèvres encore rosées, puis ses muscles lâchèrent enfin prise. La vie venait de quitter cette carcasse. Le Tokkitsuné essuya la lame sur les quelques endroits encore immaculés de la chemise de sa victime avant de se relever vers moi en soupirant.