* WHEN THE NIGHT COMES * [ Jeon Jungkook ]

CHAPITRE 20

              Des rires résonnèrent dans le couloir, interrompant le Tokkitsuné, et les pas se rapprochèrent de la pièce. 

Tokkitsuné: "Merde! S'ils viennent et trouvent le cadavre maintenant avec nous à côté, c'est finit..."

Contre son torse, je pouvais entendre les battements forts et irréguliers de son cœur alors qu'il semblait pris au piège dans cette pièce sans autre issue. Je me sentis tellement désolée de ne pas avoir assez de force pour pouvoir l'aider. Je relevais la tête pour apercevoir son regard clair me fixer étrangement. La porte s'ouvrit d'un coup mais, au même moment, toute mon attention était tournée uniquement vers le Tokkitsuné. Cachant mes yeux d'une main et relevant son masque de l'autre, il avait pressé ses lèvres contre les miennes en me posant au dessus de lui. Il rapprocha mon corps du sien si chaud sans que je ne puisse résister, figée face à son action, comme une marionnette aveugle entre ses doigts. 

Mais à quoi pense-t-il? Ce n'est pas le moment de...

Alors que sa langue glissait jusqu'à la mienne, m'empêchant de contredire son action, une voix me semblant lointaine s'éleva.

???: "Ohoh, ici aussi ça s'amuse! Pardon pour le dérangement. Venez les filles, ont va chercher une autre salle."

Et la porte claqua, laissant simplement mon pouls incontrôlable rythmer le silence.

Pourquoi je me sens si bien? Et d'où vient cette chaleur qui me dévore... J'ai l'impression que tout tourne autour de moi, mais je suis en sécurité dans les bras de Jungkook... Non, ce n'est pas Jungkook!

Je relevais soudainement la tête en haletant, toujours maintenue dans le noir par la main du Tokkitsuné. Même si je savais que c'était pour faire "diversion", un sentiment de culpabilité envers Jungkook rongeait mon coeur. Je m'en voulais d'avoir apprécié ne serait-ce que quelques secondes de ce moment. 

T/P: "A...Arrêtez... I-ils sont partis. Reposez-moi s'il v-."

Il venait de retirer sa main de mes yeux mais je n'osais les ouvrir, attendant son signal.

Tokkitsuné: "Tu peux regarder. Le jour où tu verra mon visage n'est pas encore arrivé. Je ne te fais pas suffisamment confiance pour mettre ma vie entre tes mains."

T/P: "Pourtant, vous, vous avez la mienne... Et depuis notre première rencontre, dès que vous m'avez épargnée."

J'avais ouvert mes paupières et fixais au travers de son masque ses yeux verts, toujours inexpressifs, jusqu'à ce qu'il reprit la parole d'un ton sombre.

Tokkitsuné: "...Si je te demandais de mourir pour moi, tu accepterais?"

Un frisson parcouru mon corps déjà suffisamment paralysé et glacé par la drogue, me laissant la possibilité de sortir qu'un seul mot.

T/P: "Non."

Tokkitsuné: "Tu vois, ta vie ne m'appartient pas. Ou du moins pas encore." 

Il m'observa encore un instant avant de se lever en me tirant à lui et, tout en passant sa veste sur mes épaules, il m'interrogea d'une voix plus douce, comme si sa précédente question n'avait jamais existée.

Tokkitsuné: "Tu arrives à tenir debout?"

Il me lâcha et, accablée de vertiges depuis un moment, je retombais sur le canapé. J'avais l'impression d'être faite de coton, sans même la force de retirer les cheveux qui couvraient ma vue. 

Pourquoi ces stupéfiants sont aussi puissants? Il ne faut pas que je me laisse sombrer dans la folie qui m'appelle...

Au moment où je pensais ainsi, mon corps se mis à flotter, puis à balancer de gauche à droite, comme secoué par les vagues d'une mer calme. Je fixais le plafond qui ondulait inlassablement au rythme de la musique de plus en plus forte avant de reporter mon regard endormi sur le masque du Tokkitsuné.