Chapitre 10

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- A ton avis gris, rouge ou noir ?

- Noir ! Répondis-je du tac au tac.

Découvrant le gobelet, je criais de joie en voyant que je venais de gagner au jeu qu'on avait lancé Loki et moi en attendant nos trains respectifs. Un accident ayant eu lieu sur l'une des voies, on était tous les deux coincés ensemble à attendre le départ de nos moyens de transport. On venait de terminer les cours du premier semestre et on s'apprêtait tous les deux à rentrer chez nous pour les fêtes. Loki originaire d'une petite ville légèrement à l'Est de Magnolia et moi de Crocus, on avait tous les deux hâtes de revoir nos familles. Bien que mon ami voyait ses parents bien plus souvent que moi, on était tous les deux euphoriques à l'idée d'aller fêter Noël chez nos proches. Alors quand le micro de la gare nous annonçait enfin la reprise du trafic et le numéro de nos trains, ainsi que leurs voies de départ, on sautait de joie. Se prenant dans les bras pour un dernier câlin de l'année, on se souhaitait tous les deux de très bonne fête, se disant que de toute façon on se reparlerait très vite sur la conversation de groupe qu'on avait avec Aries et Cana.

Prenant place dans mon wagon, je sortais mon ordinateur portable dans le but de bosser mon mémoire, mais très vite je me laissais déconcentrer. Arrivée au passage parlant des démons majeurs, je laissais un sourire s'installer sur mes lèvres. Relevant la tête, mes yeux se perdant dans le paysage, je laissais les souvenirs m'envahir. Repensant aux yeux ahuris des membres de Fairy Tail lorsqu'ils avaient vu Natsu me ramenant en volant, je retenais un petit rire. Je revoyais encore Grey insulter Natsu pour avoir pris autant de risque, avant que leur petite engueulade amicale dégénère en bataille générale avec l'homme des neiges et le démon majeur comme protagonistes principales. J'avais fini par quitter la guilde accompagné d'Erza, en esquivant les divers objets lancés à travers toute la pièce, avec un dernier geste de la part de mon démon préféré. J'avais bien cru mourir d'une crise cardiaque ce soir-là quand Natsu avait pris son envol, mais une fois dans les airs ma première peur passée, je m'émerveillais de la beauté du paysage éclairé par la pleine lune sous moi. Admirative, j'avais fini par me détendre dans les bras de mon porteur, sous le regard tendre de ma tête rose préféré. Je me souvenais de l'air me fouettant le visage, des odeurs de la forêt... Mais je me souvenais tout particulièrement de la chaleur de Natsu et de à quel point je m'étais senti bien au creux de ses bras.

Ce soir-là, j'avais voulu savoir ce que ça faisait d'être dans ses bras et lorsque l'instant s'était produit, je m'étais juste sentie bien, en confiance. J'aurais presque voulu que ce moment ne s'arrête jamais, comme suspendu dans le temps. En y repensant je trouvais cela étrange d'apprécier autant la chaleur et la présence de Natsu à mes côtés. Ce sentiment de bien-être qui s'installait au fur et à mesure que je le côtoyais, m'intriguais tout autant qu'il me faisait peur. Je craignais de comprendre la nature réelle de ses sentiments et des conséquences qu'ils pourraient engendrer. Je décidais donc de reléguer ces pensées tout au fond de mon esprit et de me reconcentrer sur mon travail, jusqu'à mon arrivé à Crocus.

Une fois le train rentré en gare, je me précipitais vers la porte de sortie, cherchant du regard deux têtes blondes. Arpentant le quai, à la recherche de mes parents, je les repérais finalement quelques mètres plus loin, près de la sortie. Me faisant de grand signe de main, je me précipitais vers eux me jetant dans leur bras. Heureuse de les revoir après tous ces mois passés loin les uns des autres, je riais de bon cœur avec eux de nos retrouvailles. Car bien qu'on discutait souvent par téléphone, ça ne valait vraiment pas le fait de pouvoir se voir.

- Alors ma fille comment ça va ? Me demandait mon père, son sourire faisant ressortir ses petites rides au coin de ses yeux bleu foncé.

- Ça va super bien ! Ma vie à Magnolia me plait énormément. Leur souris-je en retour.

- J'attends que tu nous parle de tous ces nouveaux amis que tu t'es fait d'ailleurs ! S'impatientait ma mère, ses joues se colorant de rouge face à l'excitation.

Ecrit leOù les histoires vivent. Découvrez maintenant