Chapitre 14

653 41 11
                                    

Poussant un profond soupir, je jetais un regard désespéré au livre posé devant moi pour au moins la millième fois. E.N.D, E pour Etherias la formule alchimique applicable à la création des démons majeurs, N pour Natsu et D pour Dragneel. Décidemment Zeref, ne s'était pas cassé la tête pour le titre de son livre démoniaque, dommage que l'intérieur n'était pas aussi simple de lecture. Le livre renfermant l'existence même de Natsu, se révélait être un casse-tête sans nom. Déjà parce qu'il était écrit en vieux fiorein, mais aussi parce qu'il comportait je ne sais combien de formules différentes, sérieusement je doutais de pouvoir ne serait-ce que comprendre un jour ce fichu bouquin, alors le terminer.

Ca faisait déjà deux semaines depuis l'incident et j'avais à peine avancé sur ma traduction. La moitié des mots et des formules m'échappaient totalement et plus le temps passé, plus je devais me rendre à l'évidence. Si je voulais un jour avoir la chance de peut-être réussir à écrire ce livre, il allait me falloir de l'aide. Problème je ne voyais pas à qui demander, enfin si je voyais exactement à qui demandait, plutôt je ne savais pas comment aborder le sujet. J'avais caché une énorme partie de ma vie à mes amis depuis des mois et je ne voyais pas comment je pourrais aborder le sujet d'un kidnapping orchestré par ma professeure de démonologie, qui m'avait amené à tomber amoureuse d'un démon, que je voulais maintenant sauver de sa misérable existence. Non sérieusement, je ne voyais pas comment j'allais pouvoir leur avouer ça, sans passer pour une tarée, en plus d'une cachotière invétérée.

Mais avant tout chose, il fallait d'abord que je termine de traduire les écritures, avant de songer à demander potentiellement l'aide de mes amis dans la compréhension des formules alchimiques, certaine relevant bien plus de la médecine que de la démonologie. Et c'est pour cette raison, que je me dirigeais vers la librairie de Levy le lendemain matin. La boule au ventre, je transpirais d'angoisse en rentrant dans la petite boutique, faisant teinter la clochette présente à l'entrée. Lorsque la petite fée se présentait face à moi, je déglutis bruyamment en apercevant son regard noir posé sur moi, la déception remplissant ses pupilles noisette.

- Tiens donc une revenante... M'accusait Levy.

- Désolé Levy, je sais que je n'ai donné aucune nouvelle, mais... Balbutiais-je, mal à l'aise.

- Mais quoi ? Tu étais trop terrorisée pour nous donner ne serait-ce que des nouvelles ? Bordel Lucy est ce que tu imagines dans quel état est Natsu à l'heure actuelle ? Pendant deux semaines aucun de nous ne t'as vu, sauf Mirajane que tu fuis visiblement dès qu'elle tente de venir te parler... M'engueulait la bleue.

- Je fais ça pour une bonne raison. Criais-je, la coupant à mon tour, avant de poursuivre la rage au ventre, me sentant jugée injustement, bien que je pouvais la comprendre. Tu crois que ça ne me fait pas de mal de pas vous voir ? De pas le voir ? Demandais-je, les larmes perlant au coin de mes yeux.

- Alors pourquoi tu ne viens plus ? Se radoucit Levy, visiblement touchée par ma soudaine fragilité.

- Parce que je ne peux pas. Si je venais vous voir, je suis sûr que certains d'entre vous dans la guilde sentirait que j'ai quelque chose à cacher, Natsu le sentirait et... Jamais je ne pourrais lui mentir Levy, alors je préfère le fuir pour l'instant que lui cacher que je suis entrain de risquer ma vie pour lui, parce que je sais qu'il m'interdirait de le faire le connaissant. Avouais-je, sortant l'ouvrage que je gardais précieusement de mon sac, sous le regard médusé de Levy.

- Lucy tu... Quand.... S'emmêlait-elle les pinceaux, stupéfaite de me voir avec le livre de Natsu à la main.

- Après qu'il se soit rembobiné... Je suis allée voir Makarof et j'ai exigé qu'il me donne le livre. Il m'a bien demandé si j'avais conscience de ce dans quoi je m'embarquais, avant de me le confier. C'est à ce moment-là je crois, qu'on a décidé tous les deux que ça serait en effet mieux que je ne vienne plus à la guilde le temps que je travaille dessus. Comme je te l'ai dit, je serais incapable de cacher ça à Natsu si je le voyais et je ne peux pas lui mentir, je ne veux pas à avoir à le faire et surtout je ne veux pas lui donner de faux espoirs, si jamais je n'y arrivais pas. Baissais-je la tête, caressant du bout des doigts l'épaisse couverture en cuir marron.

Ecrit leOù les histoires vivent. Découvrez maintenant