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Hugo embrasse Maïa tendrement. Il trouve ses lèvres douces et légèrement sucrées. Elle ne le repousse pas, certes, mais ne retourne pas son baiser non plus.

Il décolle ses lèvres lentement des siennes. Dès que leurs visages ont repris leurs places initiales, il se rend compte que Maïa n'est ni surprise, ni furieuse. Il est presque déçu de n'avoir eu aucune réaction de sa part.

- J'suis désolé, marmonne-t-il, j'aurais pas dû...

Maïa ne répond pas.

Les flammes grésillent sous eux, soulignent leurs traits délicats. Hugo la regarde ; ses cheveux noirs déferlent en cascade le long de sa nuque fine. Ses yeux sont d'un gris très pâle et contrastent avec sa peau café au lait. Son nez est fin et ses lèvres sont pulpeuses.

Il pense immédiatement à ce qu'a dit Matt quelques minutes de cela. Il sortait tout juste de la douche et tout ce qu'il a trouvé à dire... c'était: «Elle m'inspire pas confiance». En d'autres mots, ça voulait aussi dire que son «charme» n'avait eu aucun effet sur la jeune femme. Hugo ne sait pas ce qu'il a pensé à ce moment-là.

Mais, si elle n'avait pas succomber à Matt, c'est qu'elle était différente.

Il sent quelque-chose lui chatouiller les jambes. Baissant le regard, il voit que c'est un chiot. Errant, certainement. Maïa se penche et pendant un instant, il pense qu'elle va le prendre dans ses bras. Mais, elle lui donne le reste de son repas.

-Tu as à peine mangé, souffle-t-il.

Maïa lève les yeux. L'ombre d'un sourire danse sur ses lèvres.

- Il en a plus besoin que moi.

Hugo hausse les sourcils.

Son sourire s'élargit avant qu'elle ne rajoute à voix basse:

-Tu as pas à t'excuser...

Elle se penche vers lui comme pour l'embrasser. Hugo s'apprête même à lui ouvrir ses lèvres.

-... mais, t'avises plus de me toucher.

Hugo reçoit les dernières paroles comme une giclée d'eau froide. Le sourire de Maïa était toujours présent sur son visage. Elle reprend sa place lentement. Dans un semblant de brouillard, tout s'efface devant Hugo : il n'entend que les gémissements du chiot à ses pieds.

-Bonne nuit, lance lentement Maïa avant de se lever.

Elle s'éloigne et à chaque pas qu'elle fait, Hugo se demande s'il vient de tout s'imaginer.

C'est pas l'effet que je fais aux femmes, d'habitude ? Non mais, vraiment ?

~~~

Je n'ai pas beaucoup dormi cette nuit-là. Non seulement mes rêves étaient hantés de paires d'yeux verts et noisette mais, je n'avais plus d'eau. La soif se faisait sentir.

À environs trois heures du matin, je me suis levée et suis sortie du chalet. Il ne faisait pas très clair mais, il ne faisait pas très sombre non plus. Si ça a du sens.

J'ai quand même emmené mon téléphone avec moi au cas où. Et une grande bouteille vide. Je me suis dirigée vers la pompe à eau.

Il y avait de la lumière dans la tente verte. Elle était ouverte. Et, quelqu'un s'asseyait à l'intérieur avec les jambes dépassant largement l'entrée.

seuleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant