Chapitre 15

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   Externe

   L'un dans les bras de l'autre, en symbiose, le Premier Essai et Gwendolyn étaient incapables de se décoller l'un de l'autre. Cela devint gênant pour Sawyer Sanders, témoin de la scène et de leurs phéromones en flux libre.

- Les jeunes, commença le garde en attirant le regard des deux loups, il faut que vous partiez avant que la nuit ne tombe.

- Merci, dit Gwendolyn.

- Oui, merci pour tout. Nous n'oublierons jamais ce que vous avez fait pour nous, reconnut son âme-sœur de sa voix rocailleuse.

   Les deux hommes s'approchèrent et Sawyer Sanders tendit le sac au loup.

- Ma femme y a mit à manger, à boire, des vêtements, des couvertures et d'autres trucs importants. J'ai ajouté une carte et une boussole. Quoi qu'il arrive, allez vers le Nord, ou vers l'Alaska. Personne n'ira vous chercher là-bas.

- D'accord, merci, répondirent-ils.

   Après un dernier regard, Sawyer Sanders remonta dans sa voiture et retourna à la prison.

   Lorsqu'il arriva, il descendit de voiture le visage en sang, le corps douloureux et boiteux tandis que le directeur de la prison venait vers lui.

- Que vous est-il arrivé ? s'insurgea-t-il.

- Je me suis fait agressé par un loup alors que j'enterrais le Premier Essai. On m'a assommé et quand je me suis réveillé, il n'y avait plus personne !

- Tu sais qui c'était ? fulmina Marx Jacobs.

- Non, mais je sais que le Premier Essai avait rencontré une humaine, elle était venue le voir récemment.

- Trouvez qui elle est et allons chez elle !

   Il ne fallut pas longtemps au directeur pour découvrir l'identité de Gwendolyn et se rendre à son domicile.

- Il faut que nous discutions de votre fille, dit-il aux parents de la jeune femme.

- A quel sujet ? voulut savoir le père.

- Nous pensons que votre fille a enlevé un loup de notre prison, ou du moins, qu'elle a participé à son évasion, sous sa forme lupine.

- Vous êtes sûr qu'il s'agit de notre fille ? Elle n'a pas de louve, elle ne s'est jamais transformée depuis sa naissance ! rétorqua la mère.

- Nous sommes quasiment sûrs de cela.

- Cela expliquerait ses absences, souffla distraitement le père.

- Comment ça "ses absences" ? demanda Marx Jacobs.

- Elle s'est absenté quelques semaines, avant de revenir sans explication et ces derniers jours, elle était souvent occupée et avait l'air de préparer quelque chose.

- Il faut les retrouver. Le détenu ne doit pas se retrouver dehors : il est instable, prévint le directeur.

- D'accord, répondit le père après un moment, nous allons réunir la meute. Votre prisonnier a sûrement dû l'influencer. Gwendolyn n'aurait jamais fait cela auparavant !

   Uriel, le dernier garçon de la fratrie, intervint au même moment.

- Vous avez tort. Gwendolyn... ça fait des années qu'elle n'est pas heureuse ! Ce loup l'a probablement décidée à partir et il a eu raison : ça fait déjà trois jours qu'elle n'est pas rentrée à la maison et personne ne l'a remarqué, dit-il à ses parents avant de se tourner vers Marx Jacobs. Quant à vous, si votre prisonnier était important, vous n'auriez pas attendu tant de temps avant de nous trouver, donc je doute qu'il soit si précieux. Vous voulez juste causer des problèmes à ma sœur ! Je suis sûr qu'ils vont bien alors vous allez les laisser tranquilles, surtout qu'ils doivent déjà être de l'autre côté du globe à l'heure qu'il est. Laissez-les vivre en paix !

   Si les parents d'Uriel ne cherchèrent pas à contredire leur fils, le garçon comprit rapidement que Marx Jacobs ne renoncerait pas.

   Quelques jours plus tard, on retrouva sa voiture au fond d'un ravin et le directeur de la prison vidé de son sang, son corps gisant non loin de sa tête. On ne put identifier les coupables.

   Une chose était sûre : le Premier Essai et Gwendolyn pouvaient désormais vivre en paix.


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