Chapitre- 4

32 3 1
                                    

-Dis, ça ne te dérange pas de monter dans la voiture d'un inconnu?

Sans tourner la tête, je lui réponds:

-Non, je sais que je peux te faire confiance...

-Thomas

-Hein?

-Je m'appelle Thomas. Je ne suis plus un inconnu maintenant.

Je reste sur le rebord de la fenetre, dans les nuages. Je suis tellement bien que je n'ai pas envie de lui répondre. Je parais égoïste comme ça, mais essayez de comprendre.

-Et... Toi?

-Pardon?

-Comment est-ce que tu t'appelles?

- Ah oui... euh... Maelle.

Toujours aucune réaction de ma part, de plus je ne me sens pas de parler à qui que ce soit.

-Maelle?

-Mmh?

-Où vas-tu?

-J'en sais trop rien...

-Tu te sens perdu?

-Oui...

-Tu es perdu parce que tu ne sais pas où tu vas ou c'est à cause de quelque chose d'autre?

-Et toi tu n'es pas sensé te concentrer sur la route?

Il se retourne rapidement vers son volant pour rester concentré sur la route.

Je me suis énervée... un peu trop rapidement. Il est sympas et ne m'a rien fait de mal. Je ne suis pas... très sociable, encore moins avec les garçons. Je n'ai pas beaucoup d'amis sur qui je peux compter. La seule personne à qui je fais vraiment confiance c'est ma meilleure amie, mais elle est partie, sans me prévenir, sans me dire au revoir ou quoi que se soit d'autre. Ce jour là mon monde fût anéanti, rongé par la tristesse et par le regret d'avoir étais triste.

Je commence à culpabiliser d'avoir eu une réaction aussi peu sympathique pour la personne qui m'a accueillie dans sa voiture.

- Je... Je... Je suis désolée...

-Non... Ce n'est pas grave...

Il reste concentré sur la route.

- Hum... Thomas... Où tu nous conduis?

-En vérité je n'sais pas trop, normalement je devais aller à ma maison sur une montagne... mais je ne me souviens plus du chemin qu'il faut prendre...

- Ah... Eh bien pourquoi ne pas ce poser avant la nuit, peut-être au bord d'un lac... Si tu en connais un... On pourrait dormir... hum... à... à la belle étoile...

- Mmh... ça peut être une idée... mais tu as de quoi faire un "camping improvisé"?

- Hum... oui normalement j'ai un sac de couchage... Et toi Thomas?

- Moi aussi... enfin... normalement

Il me sourie. Je ne sais pas comment réagir, je regarde mes pieds et je lui dis avec un petit sourire presque invisible :

- Mais fais attention à la route!

Il rougit et regarde la route. Je vais avouer qu'il est mignon avec ses yeux verts et ses fines lèvres... Mais non, il est juste mon chauffeur, c'est tout!

La voiture s'arrête. J'ouvre la portière de mon côté et découvre un sol couvert d'herbe et de fleures de toutes les couleurs. C'est magnifique! Je me mets à marcher droit devant moi avec mon sac sur une épaule, laissant derrière moi Thomas qui sort à peine de la voiture. Je marche et commence même à courir. Où suis-je? Quel est cette air frais que je respire?... mmmh... je le respire à plein nez. Ça sent bon, il fait bon, mes cheveux au vent je soupire :

- Haaaaaa...

Je me sens tellement bien.

Je tourne sur moi même, les bras levés.

- Thomas! Où est-ce qu'on va dormir?

Il se met à courir pour me rattraper.

- Qu'est-ce que t'as dis?

- On va dormir où?

Il affiche un sourire sur son visage.

- Suis moi

Il m'attrape par la main et se met a courir vers le coucher de soleil. Je n'arrive pas à regarder devant moi à cause du soleil.

Thomas s'arrête soudainement et je tombe en avant. Je recrache l'herbe qui est entrée dans ma bouche lors de la chute.

- Ça va aller?

- Hum... oui, dis-je en recrachant encore l'herbe

Un silence s'installe, et on explose de rire. Je ris à en perdre la voix, je ris à en retomber par terre, je ris à en avoir mal au ventre, je ris à m'en brûler la gorge, je ris tout simplement et Thomas aussi. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ris aussi bruyamment que maintenant. Ça fait tellement du bien. Quand on rit, on peut être sûr d'oublier tout ses problèmes. Pour moi, même si c'est juste pour cinq petites minutes, ça m'a donné un peu plus confiance en moi.

On se remet à marcher. J'aperçois au loin une masse brillante entourée de colline éclairée par le coucher de soleil. Des reflets roses et oranges se font voir sur cette masse brillante .

- C'est beau... c'est ce lac?

- Oui, je vois que toi aussi tu as craqué pour ce paysage...

- Comment est-ce que tu l'as connu?

- Je le découvre en même temps que toi...

Souvenir d'une liberté revéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant