Te retrouver bientôt [Eruri]

1/ Alcoolique

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Bonsoir ♡ Je suis ravie de vous retrouver dans cette histoire ! Bonne lecture et j'espère ne pas vous décevoir sur ce 2ème Tome ^^

⚠️TW : Des pensées suicidaires sont présentes dans cette fanfic jusqu'au chapitre 5, il n'y en a plus dans le chapitre 6 (le dernier). Je préfère prévenir les personnes sensibles à ce sujet⚠️
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Je ne sais pas trop quelle heure il est, ni même depuis combien de temps je suis allongé ici. Une heure ? Huit heures ? Peut-être dix petites minutes ? J'ai complètement perdu la notion du temps, mais je reprends quand même la bouteille en main et la termine d'une seule traite. Mon esprit n'est pas assez embrouillé pour que j'oublie. Pour que je puisse m'évader et être libre. Par chance, mes paupières se referment une nouvelle fois pour laisser le sommeil m'emporter, puisque la mort ne semble pas vouloir le faire.

Il fait sombre, mais petit à petit un très joli paysage s'offre à moi avec un coucher de soleil tout à fait splendide. Je ne suis pas sûr, mais on dirait que je suis dans un champ, il y a du blé tout autour de moi. Puis une silhouette... Elle devient de plus en plus clair jusqu'à ce que je reconnaisse de qui il s'agit. Livaï...
Ma main n'arrive pas à le toucher, et je suis incapable d'avancer. Mes pieds sont cloués au sol, je voudrais tellement m'approcher de lui. C'est frustrant, vraiment très frustrant. Et pourquoi il ne me regarde pas ? Son visage est tourné, on dirait qu'il m'en veut.

- Livaï...

Je veux qu'il me regarde, que ses yeux me disent "je t'aime", "tu n'y es pour rien", "je ne t'en veux pas". Mais son visage n'apparaît pas, c'est vague, flou, il commence même à s'en aller. Le paysage devient blanc, j'aperçois simplement quelques fleurs violettes sur le côté. Il prend ma main pour m'emmener quelque part, mais il ne se tourne toujours pas.
Plus il avance, plus il accélère. Je resserre sa main par peur de me détacher de lui, mas je n'ai aucune force. J'ai beau la serrer fortement, rien ne se passe, et nos mains finissent par se séparer. Veut-il m'abandonner ? Pourquoi il semble me fuir ? Reviens... Reviens...

- Erwin ! Oh Erwin, réveille toi tu me fais peur !

C'est malheureusement pour moi un retour à la réalité, mais un retour bien désagréable. Deux mains me secoues comme un cocotier, mais j'ai un mal de tête horrible. Je grogne, les yeux encore fermés avant de me tourner dos à cette personne.

- Allez Tonton, j'ai apporté le déjeuné. Et c'est quoi toutes ces bouteilles ? Tu m'avais dit que tu avais arrêté l'alcool.

Elle ronchonne tout le temps, cette petite, mais elle est adorable. Mohane vient déjeuner avec moi tout les... Hum... Mercredi ? Ou les jeudi ? Peut-être les lundi, je ne sais plus. Chaque fois qu'elle vient je fais en sorte de cacher l'alcool et de ne pas boire pour qu'elle pense que j'ai arrêté, je ne veux pas l'inquiéter. Mais là j'avais complètement oublié qu'elle venait.

- Tonton Erwin, lève toi...

Les bouteilles s'entrechoquent, et le bruit me fait un mal atroce. Mohane doit sûrement ranger ce qui traîne sur la table basse, elle se fatigue pour rien. Et puis je n'ai pas faim de toute façon.

- Mohane... Va manger avec ta famille...

- Avec les jumeaux ? Tu rigoles ? Ils sont épuisants ces temps-ci. Et puis leur père peut bien s'en occuper pour un midi. Moi, je m'occupe de mon tonton. Hop hop hop !

Elle tape dans ses mains pour me motiver malgré que je sois bien soûl, je ne peux pas la rejeter. Quel genre de tonton je serai pour rejeter ma nièce qui vient prendre soins de moi une fois par semaine ? Maintenant il faut que j'arrive à marcher correctement. J'ai eu soixante et onze ans il y a deux mois, mon corps est vieux, et l'alcool me fait chanceler. Ça fait maintenant dix ans que je me laisse mourir, depuis la retraite, mais apparemment la faucheuse ne passe toujours pas. J'espère que ça ne va pas tarder, parce que Noël approche et je ne suis pas en mesure de supporter cette fichue fête une fois de plus.