Partie 5 : Jugement

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Cette dernière partie avant l'épilogue est la plus longue 😊 J'ai pris grand plaisir à l'écrire !

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Je n'arrivais pas à ouvrir les yeux. Mes paupières étaient lourdes comme du plomb, et ma tête me faisait souffrir. Quand j'essayai de bouger, j'en fus incapable. Étais-je dans un arbre ? Encore sur la voie ferrée ? De ce que je ressentais sur ma joue, rien de tout ça... J'avais froid, il faisait humide, et j'étais couchée sur ce qui semblait être de la pierre. Où m'avait-on emmené...? La peur commençait à me gagner au fil des minutes. Lorsque je réussi à soulever mes paupières, je constatai que j'étais entourée de pierre, dans une grotte cubique, où seul un infime rayon de lumière passait à travers une fente. Les humains m'avaient enfermé...

    J'essayai alors de me redresser, mais une force inconnue me clouait au sol. Je remarquai alors que je ne voyais pas mes ailes. Dans un élan de panique, je tentai de les faire bouger, et je sentis, soulagée, qu'elles étaient encore accrochée dans mon dos. Seulement, je ne pouvais pas les bouger à ma guise. Je me mis à quarte pâtes pour voir dans quel état je me trouvais, et constatai qu'on avait attaché mes ailes, l'une contre l'autre, presque complètement enroulées dans un tissu blanc extrêmement ferme. En regardant autour de moi, je vis que je m'étais réveillé dos à une grille de fer sombre, où continuait cette étrange grotte de l'autre côté. Je vis aussi que mes membres étaient enchainés, rattachés à la pierre de la grotte. Je ne pouvais faire que de petit mouvement. Je ne pouvais même pas me lever. J'allai alors m'adosser contre la paroi de pierre et essayai de trouver un position un peu plus confortable, mais je ne trouvai que la position dans laquelle je m'étais éveillée plus tôt. Je me rallongeai alors au sol, cette fois-ci tournée vers la grille.

    J'avais peur. Je ne savais pas où j'étais, par où était la montagne, comment allait Élie... Je ne savais rien à l'instant.

    Tandis qu'une larme franchit la barrière de mes cils, un homme arriva près de la grille, habillé d'un tissu bleu et noir, les bras croisés sur son torse. Je relevai lentement le regard vers lui et aperçu son regard dur, mais satisfait à la fois. Pourquoi souriait-il ? J'allais poser mes questions lorsqu'il prit la parole :

    — Alors, monstre de la montagne, ça fait quoi de devenir la proie de l'Homme ?

    De quoi parlait-il ? Moi, une proie ?

    — Où suis-je ? demandai-je alors dans un souffle.

    — En prison. Mais ne t'en fait pas, tu n'y resteras pas longtemps. Les habitants de la ville n'attendent que ton exécution. Tu sortiras bientôt.

    — Mon exécution...?

    — Un monstre comme toi ne peut pas vivre près de nous. Tu es beaucoup trop dangereuse. Nous avons cru que nous étions débarrassés de toi pendants des années, mais te revoilà. Ne vas pas croire que tu seras épargnée simplement parce que tu as ramené le wagon à la surface. Tu paieras pour tes crimes.

    — Quels crimes ? demandai-je alors d'une voix cette fois plus grave, raisonnant entre les murs de pierre. Celui d'exister ? Celui d'espérer pouvoir vivre en paix sur ma montagne ? Celui d'avoir sauvé vos chers habitants ?

    — Ton existence est une menace pour notre vie. Tu n'es qu'un monstre tueur et assoiffé de sang et de vengeance. N'espère pas avoir un jugement, tu seras exécuté ce soir, aux yeux de tous, pour qu'enfin, nous puissions être débarrassés du monstre de la montagne.

    Sur ces mots, il me tourna le dos et s'en alla, frappant ses chaussures de cuir contre la pierre. Cela n'avait ni queue ni tête. Jamais, de toute mon existence, je n'avais osé porté la main sur l'Homme. J'en suis la première effrayée. J'ai toujours vécu de l'autre côté du village, gardant en permanence le lac comme frontière entre leur monde et le mien... Et malgré mon aide, ils allaient me tuer... par peur.

L'Ange du LacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant