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Se retrouvant devant la porte sans aucune idée de ce qu'il faisait là, il plongea sa tête dans ses mains.

A ce moment précis, le battant s'ouvrit.

« Oui, c'est pour quoi ? » l'interpella le maître des lieux.

Cigarette entre les dents, bras croisés sur son tablier, couteau de cuisine à la main, le blond le toisait. Au moins avait-il la décence de paraître un peu surpris.

« C'est pour... le saké. » réussit à articuler Zoro qui avait du mal à garder contenance après l'irruption imprévue du cuisinier dans le couloir.

« Dis plutôt que tu t'es perdu ! » s'amusa ce dernier.

Zoro se contenta de lui lancer un regard torve.

« Tu me laisse entrer ? » demanda-t-il avec impatience. 

En vérité, ce n'était pas vraiment une question puisqu'il avait profité de l'absence de réaction de Sanji pour lui saisir le bras et le faire pivoter afin de pouvoir passer à l'intérieur.

« Hé ! » protesta le cuistot.

Il tenta faiblement de se dégager de la poigne du sabreur mais celui-ci s'était figé. Le fumet alléchant de la pièce de viande qui rôtissait dans le four était parvenu jusqu'à lui et force était de reconnaître que le travail de Sanji était impressionnant.

« C'est le monstre marin que j'ai pêché hier ? » demanda-t-il pour la forme.

« Non, c'est le mien. », riposta Sanji. « Tu vois bien qu'il est plus gros. »

Zoro le tança d'un nouveau regard assassin.

« Au fait, tu veux bien me lâcher ? » demanda le cuisinier en secouant le bras auquel Zoro était encore accroché. « Ça commence à devenir un peu gênant. »

Ses joues rosirent à ces mots et ce fait troubla Zoro encore plus que de s'apercevoir qu'il avait tenu le poignet de son camarade tout ce temps.

« Ne te fais pas d'idées, imbécile » le railla-t-il en se détournant alors même que son propre cœur battait à tout rompre.

« La réserve d'alcool est de l'autre côté, tête de cactus. », lança Sanji en rallumant une cigarette pour reprendre le contrôle de ses émotions.

Le sabreur, encore un peu étourdi, ne trouva rien à répliquer et repartit dans la bonne direction. Derrière la porte de la réserve, il passa une main dans ses courts cheveux verts.

« Ne te fais pas d'idées, imbécile. » répéta-t-il dans un murmure, à son intention cette fois.

Il saisit la première bouteille qu'il trouva et, tandis qu'il repassait dans la cuisine, en avala une grande rasade...

...Qu'il recracha aussitôt. Il s'étouffa et se mit à suffoquer, toussant et gargouillant. Plié en deux, il crachotait encore ce qui lui restait dans la gorge lorsqu'une main vigoureuse lui donna de grandes claques dans le dos.

« C'est quoi, ça ? » déglutit Zoro quand il put à nouveau parler.

A la vue de la bouteille, Sanji étouffa une exclamation.

« Je peux savoir ce qui t'a pris de descendre la moitié de mon vinaigre de cerise* ?

- Excuse... » marmonna Zoro avant une dernière quinte de toux. « Pouah ! » ajouta-t-il en s'essuyant la bouche du revers du bras.

« N'importe quoi » soupira le cuistot en se détournant.

Avec le sentiment d'être ridicule, le sabreur s'en fut. Il s'entraîna deux fois plus dur et longtemps que de coutume, ce soir-là, mais lorsqu'il partit se doucher à minuit, il était toujours aussi tourmenté, taraudé par des questions sans réponses.

Aussi décida-t-il de prendre le premier quart, contrairement à ses habitudes. Il convainquit sans trop de difficulté Brook de lui laisser sa place et d'aller grattouiller sa guitare ailleurs qu'au poste d'observation. Le squelette, après s'être interrogé sur la fatigue de Zoro, puis carrément sur sa santé quand il lui déclara ne pas avoir sommeil, finit par descendre dans les cabines.

*NdA : Oui, ça existe. Ne me demandez pas si c'est bon, je n'en ai jamais goûté et ne souhaite pas tenter l'expérience.

L'anniversaire (Zosan)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant