Un regard bleu turquoise

Bien intégrée

PDV Kirishima

- Hey ! Mais c'est de la triche. Ce n'est pas un baiser, ça !- J'ai dit un baiser, mais je n'ai jamais précisé où. Ce n'est pas ma faute si tu t'imagines des choses.- Tss... Enfin bon, j'ai déjà reçu un bisou de ta part, donc on va dire que je suis comblé pour l'instant.- Pour l'instant ? Répéta Lilith en riant.- Pour l'instant... Répétai-je à mon tour en lui souriant.

Elle s'accroupit de nouveau, cette fois-ci face à moi.

- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda-t-elle.- Je te propose d'écouter un peu de musique le temps que Bakugo aille se doucher. On en profitera pour s'introduire discrètement dans nos chambres. Ça te va ? Lui proposai-je en sortant mon téléphone de ma poche pour demander à Sero de nous prévenir dès que Bakugo entrerait dans sa chambre.- Ça me va. Tu as des openings ou des OST d'animes sur ton téléphone ? Demanda Lilith en me piquant un écouteur.- Oui. Denki m'a fait une playlist.

Je lançai la playlist en question tandis que Lilith s'asseyait à côté de moi, se balançant au rythme de la musique. De longues minutes passèrent durant lesquelles Lilith chantait ou fredonnait de temps à autre. Je regardais nos pieds côte à côte se toucher quelques fois et vis la grosse différence entre la taille de nos deux chaussures.

- Dis-moi, Lilith ?- Hmm ? Tu veux savoir de quel anime il s'agit ?- Non, mais... tu chausses du combien ?- J'ai de petits pieds. Du 36.- Tu m'étonnes qu'ils me paraissent petits. Je chausse du 42.- Six tailles au-dessus ! Attends, attends ! Tu fais quelle taille ?- Un mètre soixante-dix, et toi ? Non, attends, laisse-moi deviner... Lève-toi pour voir ?

Elle s'exécuta, l'air amusé.

- Si je devine ta taille à deux centimètres près, tu me laisses t'aider à déballer tes cartons dans ta chambre.- D'accord, mais je te préviens : avec ce pari, tu viens d'épuiser ton stock de paris pour au moins trois mois !J'hochai la tête avant de lui demander :- J'ai le droit de faire ce que je veux pour essayer de deviner ta taille ?- Dans la mesure du faisable, oui... Mais j'avoue que cette question me fait un peu peur...

Avant qu'elle ne puisse finir sa phrase, je la pris dans mes bras et remarquai que le haut de sa tête ne dépassait pas la hauteur de mes épaules. Je lui chuchotai alors :

- Je dirais quelque chose comme un mètre cinquante ?

Lilith sembla légèrement embarrassée avant de se détacher de moi et de dire :

- C'est exactement ça, mais le câlin, c'était pour quoi au juste ?- J'ai une petite cousine de onze ans qui fait ta taille et, quand je la prends dans mes bras, sa tête ne dépasse pas mes épaules.- Je savais que j'étais petite, mais avoir la taille d'une gamine de onze ans, ça pique et pas qu'un peu...- Moi, je trouve ça adorable le fait que tu lèves la tête pour pouvoir me regarder dans les yeux. J'ai l'impression d'être important à tes yeux. Comme si ce minime effort de lever la tête avait une signification.- Arrête tout de suite tes déclarations à deux balles. Ça ne marche pas avec moi. En revanche, les actions parlent plus que les mots, donc si tu comptes me séduire, tu sais ce qu'il te reste à faire.- Je vois... Mais au moins tu crois au coup de foudre ?- Regarde-moi bien. J'ai l'air de ce genre de personnes rêveuses et enchantées par la magie de l'amour et ces miracles ?- T'es même pas drôle...

Mon téléphone vibra dans ma poche, m'avertissant de la fin de notre petite escapade en "presque" amoureux.

- C'est Sero. Retournons dans nos chambres pour nous doucher et disons que dans quarante-cinq minutes, on se retrouve pour aller dîner ensemble et ensuite je t'aiderai avec tes cartons, d'accord ? Je préviendrai les autres.

Elle hocha la tête, puis nous marchâmes tout en continuant à discuter jusqu'à nos chambres. Il n'y avait pas à dire, plus on discutait, plus elle me plaisait. J'étais presque déçu de la laisser partir se doucher. Le dîner se passa plutôt bien, sans compter les tas d'insultes que s'envoyaient Lilith et Bakugo en mangeant. Idem pour le déballage de cartons. Nous parlions de tout et de rien et nous échangeâmes nos numéros de téléphone une fois la chambre de Lilith en ordre.

Deux mois passèrent. Lilith s'était plus que bien intégrée à la classe. Si bien qu'on avait l'impression qu'elle en avait toujours fait partie. Une rivalité s'était installée entre Bakugo et Lilith, qui ne cessaient de compter leur nombre de victoires et de défaites à chaque duel qu'ils faisaient. Cela avait permis à Izuku de souffler un peu concernant sa propre rivalité avec Bakugo, même si elle subsistait. Une très forte amitié liait Lilith à Denki, Sero et Mina, mais en particulier à Denki. Ils étaient devenus très vite meilleurs amis grâce à leur passion commune pour les animes. On avait même découvert un talent de dessinateur à Denki lorsqu'ils ont tous les deux décidé de se mettre à dessiner un manga sur notre vie au lycée.

Et moi dans l'histoire ?Je me considérais comme la personne en qui elle avait le plus confiance dans la classe. Il lui arrivait parfois de venir me voir pour simplement se ressourcer, comme elle disait, en s'affalant sur ma moquette pour que je puisse m'entraîner à lui faire des tresses tout en lui faisant des papouilles dans les cheveux. Elle ne montrait cet air abattu à personne et c'est l'incident d'hier qui finit par me le confirmer.

 3h39 du matin

La sonnerie de mon téléphone me réveilla en sursaut. Il me fallut un petit moment avant de voir le nom de l'appelante : c'était Lilith.

- Allô ? Lilith ? Qu'est-ce qui te prend d'appeler à une heure pareille... ?

Des bruits de respirations saccadées se faisaient entendre à travers le téléphone.

- Lilith ? T'as décidé de faire du sport en pleine nui-

Je n'avais pas fini ma phrase que j'entendis un grand bruit à travers le téléphone, suivi de petits cris de douleur étouffés par des sanglots. Ni une, ni deux, je me retrouvai devant la chambre de Lilith. Lorsque j'ouvris la porte, une bouffée d'angoisse me saisit.Lilith était recroquevillée au sol dans le noir, appuyant sur son œil droit avec ses deux mains desquelles s'échappaient des faisceaux lumineux bleu turquoise, la couleur de son Œil de Dieu. Elle se retenait de crier en se mordant la lèvre, mais les larmes qui roulaient sur ses joues et ses membres tremblants montraient bien l'étendue de sa douleur.

- Ha... A-appelle M. Aizawa... Ngh !
- Ne bouge pas, je vais prévenir Iida pour qu'il aille le cherch-- Non ! Ah... Ne préviens personne... J-juste M. Aizawa. Me coupa-t-elle.

Je l'enroulai alors avec la plus grande des précautions dans sa couverture avant de la porter et de courir jusqu'au dortoir des professeurs sans un bruit.

-----------------------------------------------Petit chapitre un tout petit peu plus court que d'habitude, mais il fallait absolument que je m'arrête à ce point croustillant du chapitre pour vous faire un peu languir. C'est devenu ma passion. ^^ BREF ! J'espère que vous ne m'en voudrez pas trop pour la longueur de ce chapitre ! Bonne nuit à ceux qui verront ceci quand je le posterai, c'est-à-dire à 01H18. Et bonjour, bonsoir à ceux qui le liront plus tard !