Le lendemain, tout semblait calme, il faisait aussi chaud que la veille et je n'avais pas été convoqué à faire un cours de rattrapage en mathématique contrairement à Takemichi qui y avait été forcé. Pour être honnête, j'étais plutôt bonne à l'école mais bien que je sache parfaitement parler japonais même si je me doute qu'un accent français y transperce, l'écrire est beaucoup plus complexe. Mon père, de qui je tiens ce côté asiatique, n'avait jamais pensé que nous retournions dans son pays et n'a donc pas jugé nécessaire de m'apprendre à l'écrire, néanmoins, le destin en a voulu autrement et me voilà depuis un an dans ce merveilleux pays.
Pour en revenir à ce début d'après-midi bien calme où je profitais de cette heure de permanence à m'exercer à la guitare dans la salle de musique qui n'était occupé que par moi, des cries à l'extérieur me coupèrent en plein milieu de mon introduction dont j'attendais avec impatience la fin pour me lancer sur les paroles. Tendant alors l'oreille, le boucan semblait s'être terminé aussi vite qu'il avait commencé, ce qui n'était pas plus mal, je grattais les cordes à l'aide de mes ongles, sonnant d'une mélodie aussi calme que le vent, j'entamais les premières paroles. Du moins, j'aurais pu terminer la seconde phrase si la porte de la salle ne s'était pas ouverte à la volée.
— C'est pas bientôt fini ce bordel ? Il y'en a qui essaient de jouer, un moment faut respecter ! Si la salle de musique est si éloignée, c'est pas pour que des sacs à merdes viennent me faire chi...
Exprimant ma colère, je m'étais levé de mon tabouret pour faire volteface, là, au pas de la porte, trois blonds me fixaient l'air totalement abasourdis par mes paroles quelques peu vulgaires.
— Désolé Liv' mais là c'est parce qu'on a de la visite, bredouilla Takemichi en se cachant dans l'encadrement de la porte.
Moi qui pensais que notre vie allait redevenir normale, voilà que je venais tout juste de m'énerver contre Mikey, le chef du gang de Shibuya et son bras droit.
— Yo, Liv'chou, viens avec nous, prends ta guitare, on va bien s'amuser.
A l'arrière, Draken qui dépassait en hauteur l'encadrement de la porte, s'apprêtait à frapper un pauvre garçon de troisième.
— Hé ! T'es pas obligé de le frapper. Vous entrez dans un bahut qui n'est pas le vôtre, c'est normal qu'il réagisse comme ça.
— Je sais que t'aime pas qu'on t'interrompt quand tu joues mais, s'il te plait, fais un effort, me supplia mon meilleur ami qui s'était décidé à sortir de sa cachette.
— Pour qu'on fasse quoi au juste ?
— Discuter, expliqua vaguement Draken.
— On peut très bien le faire ici, ça tombe bien, cette salle est souvent vide.
— Livia...m'appela Takemichi en joignant ses deux paumes suppliant.
On ne savait rien de ces deux gars-là, ils venaient en plein milieu de la journée au collège pour défoncer tous ceux qu'ils croisaient et moi je devais faire un effort ? Le pire était l'expression amicale sur le visage de Mikey, le même Mikey qui avait aussi défoncé Kiyomasa en à peine deux secondes. J'avoue être un peu soupe au lait lorsqu'il s'agissait de mon moment seule dans la journée mais comprenez mon irritation à la situation. Inspirant lentement, je tentais de faire revenir ma bonne humeur habituelle.
— Bon d'accord, j'arrive.
Rangeant rapidement mes affaires, je ne tardai pas à rejoindre les garçons qui m'attendaient en silence. Les suivant à travers les couloirs, un autre troisième déboula au coin d'un virage, me doutant bien qu'il voulait se confronter aux deux membres du Tokyo Manjikai, je m'interposai entre le chef et lui.
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Tsuyoi [Tokyo Revenger]
FanficS'imposer en tant que femme n'a jamais été chose aisé surtout lorsque l'on se retrouve mêlée a des affaires de gangs, de territoires et de guerre. Je suis Livia Blanc, mon but dans la vie ? Devenir assez forte pour protéger ceux que j'aime. Au débu...