Jour 40 Vendredi

467 46 107
                                    

Louis s'observa dans le miroir. Ses cernes était cacher sous du maquillage noir, mais ses yeux était toujours autant rouge de fatigué. Il n'avait même pas réussi à dormir une petit heure cette nuit et il était resté éveillé presque toute la journée à l'école. Il avait réussi à faire une sieste de 15 minutes coucher sur les cuisses de Ben, mais sans plus, car Jérémy et sa bande faisaient trop de bruit pour qu'il espère un vrai sommeil.

La vie à l'école n'était pas aussi pénible que dans son ancien lycée. Ici, il avait ce qui s'apparente à des amis. Un garçon avec qui il aimait parler de jeux vidéo, Jérémy et sa bande, même s'il ne se tenait avec eux que depuis hier et uniquement pour faire plaisir à Benjamin qui disait vouloir aller trainer avec la bande populaire de leur classe. D'ailleurs ici ce n'était pas pénible du tout, car maintenant il avait Ben. Son petit-ami joyeux et câlineux. Aucun commentaire méchant envers eux et plein de joie de vivre.

Par contre, certaines choses ne changeaient pas. Il observait son sac à dos qu'il devait remplir du nécessaire afin de passer la fin de semaine chez son père. Il avait mal au cœur juste à y penser. Son insomnie devait venir de là. On allait encore lui reprocher ciel et terre. Lui faire des commentaires désobligeants et le rabaisser sans raison. Son père ne s'intéressait pas à lui, il n'avait aucune confiance en sa personne. Pourquoi devrait-il y aller? Même l'idée de jouer de la musique ne l'enchantait plus. Pas après le commentaire que son père lui avait fait après qu'il ai demandé à apporter la guitare chez sa mère pour pratiquer. Il abandonna son sac avant de rejoindre sa mère qui remplissait la mangeoire à oiseaux dans la cuisine.

"Maman, j'ai pas envie d'aller chez papa."

"Louis, on en a déjà discuté. Tu es obligé."

"Mais je veux pas. Je ne l'aime pas. Je veux rester avec toi."

"Lou, tu dois y aller. Le juge a dit que c'était une fin de semaine sur deux chez lui. On doit obéir, sinon je vais avoir des ennuis. Considère toi chanceux que ce ne soit pas tout les fin de semaine."

"Mais c'est pas toi qui m'empêche d'y aller. C'est moi qui ne veux pas y aller."

"Louis, s'il te plait." Répondit sa mère.

Toutes les deux semaines c'était pareil. Il venait se lamenter qu'il ne voulait pas y aller et toutes les deux semaines elle devait lui rappeler qu'elle pouvait avoir des ennuis si elle avait "empêché" son fils de voir son père. Elle referma la mangeoire avant de lever les yeux vers son garçon qui avait maintenant les larmes aux yeux.

"Je dirais que tu as tout fait pour m'y envoyer, mais que j'ai résisté. Tu aura pas d'ennui."

"Oh trésor. Ne pas aimer son père n'est pas une bonne excuse. S'il te frappe, je pourrais t'empêcher facilement d'y retourner, mais ton père est peut-être très insensible, il reste un bon père."

"Non. C'est faux! C'est le pire père de l'univers!" Rétorqua Louis en serrant les poings.

"Il t'a frappé?"

"Non, mais..."

"Alors il n'est pas le pire père de l'univers. Il fait de son mieux. Va faire ton sac. La discussion est close."

Mais Louis n'avait aucune envie de coopérer.

"Tu veux juste te débarrasser de moi et Jo pour que ton mec se pointe et coucher avec lui!"

"Louis!"

"T'en a rien de plus à faire de moi que mon père, en fait."

"Louis!"

Mais le binoclard releva ses lunettes pour essuyer ses larmes et courut dans sa chambre. Jonathan se présenta dans la cuisine après avoir entendu la dispute et fronça les sourcils, voyant sa mère une cigarette à la bouche.

"On fume pas dans la maison."

"Elle n'est pas encore allumé mon chou."

"Tu sais, Louis n'a pas tort. Papa n'en a rien à foutre de nous. Bah... surtout de Louis je crois. Il est souvent sur son dos. Moi il m'ignore la plupart du temps."

"Je ne veux plus en parler. Le juge a statuer, il a le droit de vous avoir à lui une fin de semaine sur deux. Quand vous aurez 18 ans, vous prendrez vos propre décision, mais pas là."

"Lou a essayé de se buter la semaine passée. Tout de suite en revenant de chez notre père! Ça te sonne pas une cloche!"

La mère déposa ses coudes sur le comptoir avant de se frotter l'arrêt du nez. Elle allait avoir une migraine.

"Je vais essayer de lui parler. Lui dire qu'il doit changer son comportement face à vous. En attendant, je suis désolé, mais vous devez y aller."

"Ouais. Cool. Génial."

"Jonathan!"

"En pensant, on la pas envoyer chier ton mec quand tu nous la présenter. Tu es pas obligé de te débarrasser de nous pour l'inviter."

"Suffit! Je ne me débarrasse pas de vous! Et je vous signale que votre accueil n'a pas été des plus chaleureux, non plus."

Mais le plus vieux des enfants reprenait déjà la direction de sa chambre. La mère soupira avant d'allumer sa cigarette et aller à l'extérieur accrocher la mangeoire à oiseaux. Elle était dépassée par tous les évènements. Elle ne comprenait plus ses enfants. Elle croyait quand acceptant que Louis change d'école les choses soit plus facile et que ses problèmes disparaîtraient. Après tout, il s'était même fait un petit-ami. Mais il fallait croire que le problème ne résidait pas uniquement là-bas. Mon dieu, qu'elle n'avait aucune envie de reparler à son ex-mari. S'il avait rompu c'était pour une bonne raison. Mais elle le voyait bien. Ses enfants souffraient de cette relation. Surtout Louis que son état avait recommencé à empirer.

D'ailleurs le frisé pleurait dans son lit. Il avait mal au ventre. Une boule d'angoisse l'empêchait de respirer normalement. Il voulait mourir. Il savait déjà que son père allait le dévisager. Il savait déjà qu'il lui reprochait de ne pas être le garçon qu'il avait toujours voulu qu'il soit. Il lui reprochait tout comme toujours. Il ne voulait pas y aller. Il voulait mourir. Que Benjamin soit là pour s'endormir dans ses bras. Ne plus entendre ses commentaires méchants sur sa personne. Ne plus rien entendre.

Un jour à la fois (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant