Un jour à la fois (BxB)

Jour 42 Dimanche

Louis sortit de son sac une feuille lignée qu'il avait arraché d'un de ses cahiers d'école. Il tenta de la défroisser le plus possible avant de la relire. Il avait écrit son message en quelques minutes, vidant toutes ses émotions et son esprit sur le papier. Il aurait peut-être dû faire relire la lettre par sa mère avant? Les avertir qu'il en avait écrit une? Non. Ça ne l'ai concernait pas. Cette lettre était entre lui et son père. C'était lui le principal visé.

Il l'a relu rapidement en se mordant la lèvre. Il aurait peut-être dû changer quelque petites choses. Tenter d'amener ses mots d'une façon plus belle. Faire comprendre son point avec grâce. Selon lui, ça ressemblait plus à plein de pensées lancées sur une feuille. Ça ne ce suivait pas, mais qu'importe. Et puis il n'avait pas le temps de la réécrire. Au moins il était resté poli et allait droit au but.

Je t'écris cette lettre pour te dire que je ne reviendrais plus ici. Je ne reviendrais pas te voir. Je ne supporte plus d'entendre tes commentaires macho. Je ne supporte plus entendre les mots tapette, fif ou pédé qui sorte de ta bouche. Je ne supporte plus t'entendre me rabaisser et dire que je ne suis pas assez masculin pour toi. Je ne supporte plus que tu me compares méchamment à une fille quand je fais quelque chose que tu juge non-masculin. Je ne suis pas toi. Je ne suis pas Jonathan. Je suis moi et si ça ne te plait pas tant pis.

Tu ne le remarqueras peut-être pas ou tu t'en fou, mais ça me fait mal à chaque fois. Tu ne t'es jamais préoccupé de moi. Tu sais que je subissais de l'intimidation à mon ancienne école, mais tu ne sais même pas pourquoi. Tu n'es pas non plus au courant que je fais de l'insomnie chaque nuit. Quand j'avais essayer de t'en parler tu avais dit que je ne me cherchais que des excuses pour faire la grasse matinée.Tu n'ai pas au courant, mais Jonathan et maman on l'habitude de me laisser dormir même si je passe tout droit pour l'école, car ils savent que je ne dors jamais. De toute façon, je haïssais l'école! Là-bas, les mes mots qui sortent de ta bouche sortait aussi de celle de mes camarades de classe.

Et bien oui, j'aime pas le sport. J'aime faire de la musique ou peindre. Je m'en fou que le maquillage soit pour les filles et je m'en fou qu'elles préfères les sportif au musicien! D'ailleur, j'ai appris la guitare, car je voulais te faire plaisir et que tu considérait que c'était le seul instrument qui méritait de l'intérêt, car les filles raffolent des guitaristes. Et bien sache que je n'aime pas les filles. J'aime les garçons. Et voilà une nouvelle chose que tu vas pouvoir me reprocher! Je suis gay.

J'aime les hommes. Je ne m'intéresse pas aux filles comme tu le voudrais. J'aimerais te dire que je suis désolé de te décevoir, mais ses faux. Je ne t'aime pas. Tu ne m'as jamais soutenu et j'ai dû te cacher mes vrais sentiments trop longtemps. Maintenant, je ne me cacherais plus. Sache que j'ai un petit-ami. Sache que je ne me fais plus intimider dans mon nouveau programme et sache que je n'épargnerai pas la honte d'avoir un fils comme moi. Maman m'aime. Je vais rester avec elle. Tu n'auras plus à l'endurer.

Adieu.

"Louis t'a fini? Je dois vous ramener chez votre mère. Dépêche toi. Tes soeurs prennent moins de temps que ça à se préparer!"

Louis déposa la lettre sur l'oreiller avant de mettre son sac à dos sur son dos et d'aller rejoindre son père qui lui fit signe de monter dans la voiture. Tout le long du trajet, il se demandait s'il n'aurait pas dû mettre la lettre ailleurs. Sur la table de chevet. Ou sous l'oreiller. Au moins il y avait le nom de son père dessus. Sa belle-mère ne devrait donc pas le lire si elle le trouvait. Elle la mettrait à un endroit approprié et avertir son copain uniquement à son retour. Il n'avait aucune façon qu'il le sache avant qu'il se quitte. Il n'avait aucune raison que son père apprenne qu'il était gay avant qu'il soit en sécurité avec sa mère. La voiture se stationna devant la résidence et les garçons ouvrirent les portières.

"À la prochaine les garçons."

"Bye pa." Répondit Jonathan.

Louis, lui, claqua la porte et courut vers sa maison. C'était fait. Il avait dit à son père qu'il était gay. Du moins, il l'avait écrit. Son père allait le savoir. Il n'allait pas être là pour voir son regard de dégoût et entendre ses mots horribles. Il grimpa dans sa chambre, jeta son sac sur son lit et mit ses écouteurs. Il avait l'impression qu'il avait un poid de moins sur le cœur, mais l'angoisse le tenaillait malgré tout.

Qu'arriverait-il si son père débarquait ici pour l'engueuler? Ou s'il se vengeait sur Jonathan. Aurait-il dû prévenir son frère de la lettre qu'il avait laissée? À la place de son père, il aurait déchiré la lettre et aurait fait comme s'il n'avait jamais eu de fils comme lui. En espérant que c'est ça qu'il fasse.

Alors, pour ma part, je suis très insatisfait de la lettre. Ceux qui me connaisse et ont lu Latte, Moka et espresso savent que je suis capable d'écrire des lettres remplis d'émotions et qui font plus de 2000 mots 💅 (finalement j'aime cette emoji) par contre en l'écrivant je me suis rendu compte que Louis n'avait que 15 ans et très peu confiance en lui et ses mots. Donc je ne pouvais pas peindre une lettre de l'envergure d'un homme de 24 ans mature et réfléchit comme dans mon autre roman.

Je me suis concentrer à mettre ce que le garçon pensait sans m'étendre et j'espère que vous comprendrez mon choix de ne pas avoir mis tout mon âme là-dedans. Après tout, il la écrit un peu vite vite pour dire adieu à son père.