L'heure était de l'ordre de la dix-septaine. La journée avait été éprouvante pour nos deux tourtereaux, si bien qu'ils jugèrent bon de déguster (enfin) leur création divine, à savoir le smoothie poire-papaye au lait APTesque.
Florian proposa à Jacques de venir dans son appartement meublé (avec un goût rustre et de basse qualité) afin de procéder à une dégustation en bonne et due forme. Jacques rougit quelque peu lorsqu'il entendit cette proposition, mais il accepta de bon cœur (même si un autre organe était impliqué dans ses rêves) ; son esprit beauf allait grand train, mais qu'importe...
Une fois arrivés à destination, Florian et Jacques s'installèrent sur un canapé un peu dégonflé (contrairement aux chevilles et à la boursouflure du poitevin). Florian alla préparer le smoothie mais revint très vite, embarrassé :
- "Euh, Jacques... ? J'ai un petit problème, j'avais oublié que je n'avais qu'un seul verre..."
- "Ah ! C'est un problème ?" répondit Jacques, interloqué.
Bah oui, après tout, quel était le problème de boire dans le même verre alors que Jacques avait pour intention d'initier un rapprochement bien plus important ?
Florian avait tourné rouge écrevisse (une fraîche, pas une de celles qu'on lui avait donné à disséquer qui étaient aussi cuites que l'humour de Jacques).
- "Ok... je vais chercher si je n'ai pas de pailles quand même..."
Florian refit apparition quelques secondes plus tard, armé d'un grand verre rempli d'une substance orangeâtre dans lequel étaient plongées deux pailles My Little Pony en aluminium (le poitevin tenait aux tortues mais il avait une petite sœur).
Nos deux compères étaient désormais tous deux postérieurs enfoncés dans l'appareil à repose-cul.
Ils se regardèrent plusieurs minutes dans le blanc des yeux avant d'entamer la descente du liquide : il n'était pas bon, même proche de l'infâme voire de la pisse de chamelle, mais le regard de l'un plongé dans celui de l'autre rendit cet instant magique, un digne conte de fée...
Une fois que la boisson lactée fut terminée (après que Jacques a réalisé plusieurs fois des bulles, ce qui scandalisa quelque peu Florian), Jacques tenta un rapprochement peu subtil mais le poitevin sembla ne pas se rendre compte des avances du breton. Leurs épaules étaient certes désormais plus collées que le cul d'un professeur de sport sur sa chaise, mais Jacques se sentait un peu dans une impasse.
C'est alors que sans prévenir, Florian colla tout à coup son visage contre celui de Jacques (manquant de lui péter le pif) : les lèvres de Jacques étaient désormais coincées contre celles de Florian. Jacques était déçu, il aurait voulu être celui qui aurait initié la rencontre labiale, mais il apprécia tout de même cet élan de courage poitevin.
Le roulage d'outillage jardinesque dura plusieurs minutes : Jacques glissa sa main dans la chevelure bouclée de Florian (risque inconsidéré puisqu'ils passeraient l'heure suivante à l'en décoincer).
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Plus tard dans la soirée, alors que Florian se blotissait dans les bras de son Jacques, ils décidèrent de se divertir en se posant des questions supposées les rapprocher encore plus. Jacques, qui s'était déjà fait couper l'herbe sous le pied pour le baiser, commença à interroger son compagnon :
- "Quelle est ta définition du mot romantique ?"
- "Mmmmh... Grande question... Je dirais que c'est passer un moment privilégié avec la personne qu'on aime." Répondit le poitevin. "Comme en ce moment quoi".
- "Donc tu m'aimes ?" demanda Jacques avec un sourire niais qui accentuait son air pas très futfut.
- "Bah... euh... je dirais que oui."
Jacques rougit sous le coup de cette déclaration incroyablement romantique (à ses yeux : l'amour rend aveugle, plus efficace que de la javel déversée directement sur la rétine).
- "À mon tour !" Reprit Florian euphorique.
- "Je t'écoute."
- "À quoi ressemble une soirée parfaite à deux ?"
- "Je suis pas d'un naturel très romantique, mais il y a un truc qui me plairait beaucoup mais tu dois me promettre de ne pas me juger." répondit Jacques tout embarrassé.
- "Mais oui, vas-y, tu peux tout me dire."
- "Bon bah voilà, je me lance. J'adorerais tondre la pelouse à minuit, tout nu, avec le vent qui chatouille Michel et Maurice."
- "Michel et Maurice ?" interrogea Florian, curieux.
- "Bah les deux copains de Paupaul."
Florian se sentait gêné du côté beauf de Jacques mais il était aussi attiré par son "balek" des conventions sociales qui auraient préconisé de ne pas nommer ses bourses et encore moins de le révéler.
- "Je pose la question suivante !" dit Jacques.
- "D'acc."
- "De quoi es-tu le plus fier dans ta vie ?"
- "Facile !" Répondit Florian en gonflant le torse comme une montgolfière au festival international des boules en l'air. "Disons que mon membre est d'une taille tellement imposante qu'il ne peut être que ma plus grande fierté !"
- "En effet..."
Jacques repensa à leur rencontre dans les toilettes, à ses yeux qui se perdaient sur le côté et à sa découverte de l'appendice sous-ventral particulièrement proéminent de son ami. Il sentait ses pensées dériver vers des rêves qui auraient pu faire pâlir le Dieu de la galette bretonne.
C'était au tour de Florian de poser une question. Il réfléchit de longues secondes avant de se tourner vers Jacques. Il plongea ses yeux dans les siens, puis sa main dans son fut :
- "Quel sport, que tu n'as jamais pratiqué, voudrais-tu essayer ?"
Jacques ne répondit pas mais la petite excroissance qui lui servait d'organe copulateur se redressa en guise de réponse. Tandis que la main de Florian se baladait dans son jogging décathlon, Jacques lui attrapa les fesses pour le soulever du canapé au lit. Cependant, au bout d'un mètre (sur trois), il lâcha la prise et Florian tomba sur la moquette kaki.
Trop pressés pour se relever, ils firent leur affaire là, en plein milieu du salon...
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Quand la campagne rencontre la beauferie
FanfictionLa rencontre impromptue de deux êtres d'univers respectifs dont tout les sépare. Les évènements tumultueux qui traversent leur vie n'auront pour seul effet que de les rapprocher...