s'en sortir

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Au petit matin, Akaashi et Kenma se réveillèrent, toujours au téléphone. La nuit avait été rude, ils pouvaient à peine ouvrir les yeux et leur douleur n'avait pas été effacée par le nombre de larmes qu'ils avaient versées.

Le brouillard des cauchemars d'Akaashi se dissipa rapidement et il se rendit compte de l'état dans lequel il était et du fait que ce n'étaient pas des cauchemars. Dès le premier instant, il sut que la journée allait être encore pire que la nuit qu'il venait de passer.

Ses pensées étaient polluées par Bokuto : les cheveux de Bokuto, l'odeur de Bokuto, les bras de Bokuto, les blagues de Bokuto, les cuisses de Bokuto, les yeux de Bokuto, l'assurance de Bokuto, les éreintes de Bokuto, tout de Bokuto.

Il essaya de reprendre ses révisions du baccalauréat mais il lui était impossible de se concentrer, ces deux traitres n'auraient pas pu choisir pire moment pour briser leurs cœurs, Akaashi et Kenma étaient tous deux en terminale ils étaient tous deux capitaines et avaient tous deux besoin de leurs capacités de concentrations optimales pour réussir l'examen. Peut être que l'influence grandissante de Kenma sur les plateformes de streaming gaming pourrait le sauver en cas de problème, mais Akaashi avait désespérément besoin de ce diplôme pour aller à l'université.

Il ne pouvait s'empêcher de penser que tout aurait été plus simple d'ils n'avaient pas menti, si Bokuto lui avait dit directement qu'il aimait Kuroo et si Kuroo avait dit à Kenma qu'il ne l'attendait plus. Les deux capitaines de terminale auraient pu utiliser ces six mois pour se reconstruire et se remettre avant les examens. Ils foutent vraiment nos cœurs et nos avenirs en l'air, hein ? pensa Akaashi.

Il ne restait aucune miette du calme habituel d'Akaashi. Il avait chaud, la tête lui tournait, il suait comme s'il allait s'évanouir et ce fantôme sadique continuait de lui répéter les mots de Bokuto :


« Je t'aimerai pour toujours Akaashiiiiiiii !!! »


« Non, répondit Akaashi seul dans sa chambre, t'as arrêté de m'aimer il y a des mois, t'as même pas supporté de me le dire en face, il a fallu que tu me craches dessus. Tu m'avais promis de m'aimer pour toujours... »

Ils étaient là, ses sanglots déchirants.

« Et maintenant tu aimes quelqu'un d'autre ?! Hurla-t-il. Et maintenant tu lui dis tous les mots doux qui m'étaient destinés à moi ! » hurla-t-il encore comme si Bokuto pouvait l'entendre.

Et il hurla, hurla, hurla à l'aide comme un animal blessé.

Il entendit les pas affolés de sa mère dans l'escalier, la porte s'ouvrit sur elle, paniquée « Keiji, poussin, qu'est-ce qu'il y a ? » mais il ne pouvait pas répondre.

Il hurla, hurla, hurla toute sa peine pour soulager la pression dans sa poitrine.

Sa mère le serra dans ses bras, caressa ses cheveux, essaya de le calmer mais il continua à crier sa peine. Elle le tint jusqu'à ce que sa voix s'éteigne, quand ses larmes devinrent silencieuses.

« C'est encore Bokuto-kun ? » demanda-t-elle doucement.

Il acquiesça faiblement. « Il sort avec Kuroo maintenant. Tout est foutu. Et Kenma est foutu aussi, comme moi. » murmura-t-il.

Akaashi erra dans la maison pendant toute la journée, incapable de faire quoi que ce soit, vérifiant son téléphone frénétiquement, espérant y voir un message de Bokuto qui lui dirait que c'était une blague, mais rien ne vint jusqu'au soir et ce n'était pas ce à quoi il s'attendait.

What a lieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant