De l'orgueil et des sentiments (Law x OC)

Fugitive

Descendre de la tour n'était pas le plus difficile à accomplir. Par malchance, il pleuvait et ventait ce soir-là. Drevo l'avait entraînée un peu, mais pas assez pour accomplir ce genre d'acrobaties sans risques. Elle était à trois mètres du sol quand elle sentit ses mains glisser. Elle essaya de prendre une meilleure position pour s'accrocher, mais déchira ses paumes et tomba. Elle réussit à tomber sur ses jambes mais sentit quelque chose bloquer dans sa jambe gauche. Elle grimaça de douleur et s'effondra. Personne ne l'avait vue. Elle devait continuer. 

Elle évita les rues et se cacha dans les champs pour ne pas être repérée. Elle se dirigea vers la forêt mais elle avait sous-estimé la distance et sa jambe lui faisait de plus en plus mal. Elle allait beaucoup plus lentement qu'elle l'aurait voulu. Elle voulait atteindre la forêt avant l'aube, mais ça semblait maintenant impossible. De plus, des paysans et des gardes passaient sur la route, ce qui obligeait Ilaria à lever la tête avec beaucoup de précaution pour se repérer. Elle se demanda si on la cherchait déjà. 

Elle atteint la forêt en mâtinée, complètement épuisée. Elle voulait dormir, mais elle savait que ce lieu n'était pas sûr. Elle s'avança dans la forêt. Pendant l'après-midi, elle remarqua un pommier rempli de pommes bien mûres. Affamée, elle réussit à y grimper. Elle mangea jusqu'aux coeurs des pommes pour ne pas laisser de traces. Elle s'était assoupie quand des voix la sortirent de sa torpeur. Des soldats patrouillaient dans la forêt. Elle n'arrivait pas à déterminer ce qu'ils disaient, mais déduit qu'ils la cherchaient. Elle retint sa respiration en attendant qu'ils s'éloignent avant de sauter par terre. 

La douleur soudaine et presque insoutenable de sa jambe lui rappela sa blessure. Elle commença à paniquer et se dépêcha de rejoindre l'orée de la forêt. Chaque son résonnait comme les pas des soldats et chaque ombre lui faisait croire qu'ils la poursuivaient. À la fin de la journée, elle n'avait atteint que le milieu de la forêt et n'avait nulle part où se cacher. Elle creusa un trou dans le sol, entre les racines d'un grand arbre, et s'y enfouie. 

Pendant la nuit, de nombreux soldats parcoururent la forêt, la cherchant pour sûr cette fois-ci. Ils étaient si pressés et si craintifs de s'approcher trop près de la frontière de Varos, qu'ils ne cherchèrent pas efficacement. Des bribes de conversation qu'elle avait comprises, ils pensaient qu'elle était déjà à Varos, malgré la persistance de Drevo qui clamait qu'ils ne l'avaient pas vue depuis des semaines. De toute façon, leurs recherches du côté de Varos avaient été infructueuses. Après une autre nuit blanche, Ilaria se dépêcha de sortir de la forêt avant que d'autres gardes prennent la relève de la patrouille de nuit. 

Quand elle arriva enfin à la frontière de Varos, elle était affamée, assoiffée et épuisée au plus haut point. Sa jambe lui faisait tellement souffrir qu'elle pouvait à peine marcher. Pendant les premières heures de la nuit, elle se força à marcher sur sa blessure pour atteindre la grange d'une petite ferme, la seule à Varos. Elle se coucha dans le foin et piocha dans leurs récoltes, pas assez pour qu'on le remarque, cependant. La douleur l'empêcha de dormir. 

Quand le jour pointa, elle rampa jusqu'à la grande porte de Varos. Elle était fermée. Les gardes exigèrent qu'elle décline son identité, ce qu'elle refusa, craignant un piège. Des gardes de Ralisak avaient pu se déguiser. Ils ne la menacèrent pas car ils étaient effrayés de cette chose rampantes. Quand elle atteint la porte, elle s'évanouit. Les gardes lui portèrent secours et sursautèrent en reconnaissant son visage. 

Cela faisait quatre jours qu'Ilaria avait disparue. À Varos, la nouvelle avait alertée les gens, surtout Drevo. Il avait entendu les rumeurs du mariage et avait craint une trahison quelconque, mais ne s'était pas attendu à une disparition aussi soudaine. Il avait voulu organiser ses propres recherches, mais les soldats de Ralisak étaient arrivés et avaient fouillé la ville de fond en comble. Pour éviter un incident diplomatique, Drevo avait abandonné ses plans mais avait donné l'ordre de la laisser entrer si elle venait. La population avait vivement approuvé la décision, investiguant eux-même dans les champs voisins sans succès. 

Ilaria fut immédiatement emmenée dans la ville. Les gardes scandèrent leur découverte et les gens autour accoururent pour vérifier leurs dires. Ils l'apportèrent à la demeure de Drevo qui sortait au moment même. Il avait entendu les rumeurs et voulait vérifier par lui-même. Il était celui qui la connaissait le mieux dans tout Varos. En voyant son visage, il devint tout pâle. C'était bien elle, mais elle avait dû beaucoup souffrir. Il lui donna un lit et appela les meilleurs médecins à son chevet. Elle avait une jambe cassée et besoin de se nourrir et de s'hydrater. 

Elle eut un peu de fièvre, mais guérit rapidement. La population fut tenue de garder son arrivée secrète. Drevo voulait s'entretenir avec elle pour savoir ce qui était arrivé et ce qu'elle comptait faire. Quelques jours après son arrivée, elle pouvait s'asseoir dans son lit et une semaine plus tard, elle était complètement guérie. Drevo allait enfin savoir la vérité.