De l'orgueil et des sentiments (Law x OC)

Fleurs et feu

Le jour de la cérémonie de succession arriva raidement. Ilaria était encerclée par Usti et plusieurs servantes pour s'occuper de sa coiffure et de ses vêtements. Ses cheveux étaient soigneusement bouclés et sa robe parfaitement ajustée. Drevo fit irruption dans la pièce, visiblement préoccupé. Il était en retard. 

- Il y a encore un pirate dans le port. J'ai envoyé des hommes lui demander de partir, mais il a refusé. Et il est puissant, d'après ce qu'ils m'ont dit. 

- Qui est-ce ? demanda aussitôt Ilaria. 

Drevo regarda sa fille adoptive, préparée des pieds à la tête, et prit son visage dans ses mains. 

- Tu es magnifique, je suis si fier de toi. 

- Mais, le pirate...

- Ilaria, c'est ton moment. Ta cérémonie. 

- Ne t'en fais pas, je m'en occuperai plus tard, coupa Drevo, mettant fin à toute discussion.

- Dis-moi au moins qui c'est. Je connais un peu les pirates des environs. 

- Trafalgar Law si je me souviens bien. 

Ilaria ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais Usti la poussa vers le balcon où la cérémonie commençait déjà. Les habitants de Varos formaient une foule juste en dessous et les chefs étaient debout sur des caisses. La place toute entière avait été décorée de ribambelles de fleurs en guirlandes. Les habitants eux-mêmes avaient des seaux d'où ils jetaient des pétales en direction du balcon. À l'écart, sous une tente, les doyens étaient assis confortablement. Drevo était à ses côtés. En la voyant, les Varosiens l'acclamèrent. Elle fit de son mieux pour garder un air digne. Drevo fit signe à la foule de se taire. 

- Mon cher peuple, si vous êtes tous réunis en ce jour, c'est je ne suis plus tout jeune et que j'ai finalement décidé qui me succéderait. Je vous la présente aujourd'hui. 

Il montra Ilaria de la main. 

- Mais vous la connaissez déjà, n'est-ce pas ? Acceptez-vous qu'elle dirige cette merveilleuse cité quand ne le pourrai plus ?

Les gens commencèrent à crier et faire des signes aux chefs pour leur donner leur réponse. Dès que ceux-ci comprirent ce qu'ils disaient, ils se tournaient vers le balcon, leurs mains levées. Le verdict fut presque unanime : Ilaria devint officiellement l'héritière de Drevo. Elle prit une grande respiration et s'inclina devant son nouveau peuple. Du coin de son regard, elle remarqua trois hommes quitter la place avec des visages très anxieux. Ilaria prit Drevo par le bras et lui murmura : 

- Qui sont les hommes là-bas ?

- Je ne sais pas, probablement des gardes déguisés. 

- Et s'ils étaient les officiels de Ralisak ? 

- Impossible, je ne les ai pas invités. 

- Drevo, ils s'en vont ce n'est pas normal. 

- Ilaria, dit le vieil homme les yeux mouillés, c'est un grand jour. J'ai pris toutes les précautions. Tout ira bien.

Ilaria s'inclina une dernière fois devant son peuple et entraîna Drevo à l'intérieur pour ne pas attirer trop d'attention. 

- Ralisak n'a aucun droit ici. Ils ne peuvent rien faire contre toi, même s'ils te reconnaissent après toutes ces années, ils ne peuvent pas te forcer à retourner là-bas. 

Ilaria regarda ses pieds. Malgré tout ce que Drevo pouvait lui dire, ses craintes ne s'apaisaient pas. Elle soupira et serra Drevo dans ses bras.