Le lendemain, Drevo vint observer Ilaria pendant son entraînement quotidien. Elle était en forme. Elle l'aperçut du coin de l'oeil et s'interrompit pour aller le voir. Ils se serrèrent dans les bras, comme chaque fois qu'ils se voyaient.
- Tu t'améliores vraiment de jour en jour.
- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-elle en reprenant son souffle. Je pensais que tu avais du travail.
Il mit son bras autour de ses épaules.
- En fait, je voulais te dire quelque chose.
Au ton de sa voix, Ilaria comprit que c'était sérieux.
- J'arrive tout de suite, juste le temps de me rafraîchir.
Drevo hocha la tête et admira l'horizon en l'attendant. C'était une belle journée de printemps. Le brise avait un fond frais. Comme promis, Ilaria revint peu de temps après. Elle attacha ses cheveux et le regarda avec inquiétude.
- Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
- On devrait s'asseoir.
- Est-ce que c'est par rapport à ta santé ?
Drevo prit ses mains dans les siennes, ému par ses préoccupations.
- Tu sais, je me fais vieux et je devrai bientôt renoncer à mes responsabilités de maire.
Ilaria acquiesça.
- Bien sûr, tu sais ce que ça veut dire : il faut que je nomme mon successeur.
Il sourit, ironique.
- Les doyens sont tous aussi vieux que moi et je suis sûr qu'aucun ne serait aussi bon que j'ai pu l'être.
- Ne dis pas ça, personne n'est parfait.
- En fait, j'ai choisi de te nommer mon héritière pour le titre de maire de Varos.
Ilaria ne sut pas quoi rétorquer. Elle ne pensait pas qu'elle était a personne la mieux qualifiée pour prendre la relève.
- Est-ce que les doyens sont d'accord ?
- Ils n'ont pas leur mot à dire dans la situation. Ce sont les chefs et les gens qui décident.
Les chefs étaient ceux qui s'occupaient des quartiers de Varos et qui en représentaient la population. C'étaient aussi à eux d'approuver le choix de successeur du maire. Cela se faisait dans une cérémonie très codifiée et complexe qui se tenait habituellement devant des représentants officiels de Ralisak. Jusque là, aucun n'avait été autorisé à pénétrer la ville pour la sécurité d'Ilaria.
- Quand veux-tu procéder à la cérémonie ?
- Pas avant une semaine, le temps de tout préparer.
Ilaria baissa les yeux.
- Et les représentants de Ralisak ?
- Ils devront être là, la procédure l'exige.
- Tu n'as pas peur qu'ils avertissent mon père et des retombées que tout ça pourrait avoir ? S'il l'apprend, il se mettra dans une colère folle. Tu risques la guerre.
- Ilaria, ça fait six ans que tu caches ici. Frank ne plus rien faire contre toi.
- Je n'en serais pas si sûre. Tu m'as dit toi-même que j'étais toujours l'héritière de Ralisak.
- C'est pour ça que je veux que tu dirige Varos quand je ne pourrai plus le faire.
Il soupira.
- Tu nous connais mieux que personne à Ralisak. Si tu diriges les deux, notre île sera unie et toutes les tensions cesseront. Tu vois où je veux en venir ?
- Oui, on en a déjà parlé.
Elle soupira à son tour, se résignant à accepter le poids de ses responsabilités.
- Je te fais confiance. C'est un grand honneur. J'espère que les chefs accepteront ton choix.
- Ils t'aiment bien. Et les gens aussi. Tout ira bien.
Ilaria serra son père adoptif de nouveau dans ses bras. Il éclata d'un rire jovial.
- Je ferai de mon mieux pour être une bonne mairesse. Vous m'avez tous tant donné.
- Tu seras toujours chez toi ici.
Ilaria prit une grande respiration. Elle avait toujours un peu peur. Personne ne savait à quel point Frank avait essayé de la récupérer. Elle espéra qu'il avait oublié ses plans ridicules et que la cérémonie se déroulerait sans accrocs. Et s'il continuait à être aussi insouciants, elle hériterait de toute l'île d'ici quelques années. Ses pensées commençaient à envahir son esprit quand Drevo a serra un peu plus fort, lui faisant oublier ses soucis. Après tout, rien ne pouvait mal se passer, sa vraie famille était à ses côtés.
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De l'orgueil et des sentiments (Law x OC)
Fiksi PenggemarRien, non rien n'aurait pu la séparer de son peuple et de son devoir de princesse. Elle aurait dû les défendre seule, au péril de sa vie. Mais la vie est cruelle. Et il faut accepter la main qui se tend, soit-elle à un pirate détestant la royauté pl...