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23h47━city

LE BLANC ILLUMINÉ DES NOMBREUX ÉCRANS présents dans le centre-ville laissaient une ambiance macabre s'installer alors que le silence lui-même répondait à son appel. Toujours accompagné de ses lettres manuscrites formant un simple "L'arène est par ici", ces mots ne voulaient rien dire de plus qu'accueillir des morts. Ces jeux étaient effrayants et incompréhensibles. Frôlant la folie à certain moment, il était pourtant impossible de savoir qui tenait et tirait les ficelles de ce Tokyo parallèle.

Borderland, voilà le nom qu'ils lui avaient donné. Un monde de chaos et de mort, le tout bercé par des jeux aussi dérangeants que dérangeaient. Et ça, juste pour rester en vie. C'est aussi pour cette raison qu'Alix avait dû participer de nouveau. Elle n'était pas forcément fan de tout ça. Après tout, qui l'était ? Mais avait-elle le choix ? Non, et personne ne l'avait. Ils jouaient, ou ils mouraient, voilà comment fonctionnait ce monde. La survie était primordiale, et au diable les bonnes mains ou les aides faciles. Il fallait rester en vie. Après tout, n'importe qui avait peur de la mort, donc ils faisaient tout pour l'éviter.

Le milieu de la nuit était l'un des moments les plus bruyants. L'ensemble de Tokyo était parsemé d'arène et de jeux en tout genre dont la plupart suscitaient des cris de peur, de colère, voire quelques coups de feu. Pourtant, les rues restaient désertes et calmes. Comme celle empruntée par la jeune femme, si l'on omettait les échos de ses pas qui résonnaient à l'arrière d'un grand bâtiment. Alix n'était pas vraiment comme les autres. Pour cause et en premier lieu, elle n'était pas Japonaise, mais Française. Son voyage aurait dû se terminer il y a de cela plusieurs semaines, mais ses plans avaient changé ce jour où tout le monde avait disparu. De plus, Alix n'était pas quelqu'un de naturellement peureux ou paniqué. Bien sûr, les premières heures furent éprouvantes ⎯ entre les jeux inconnus, le principe de ce monde et les autres personnes plus barges les unes que les autres, elle était complètement perdue. Le tout parsemé par un nombre de questions incalculables, elle avait rapidement compris qu'avoir peur la mènerait droite dans le mur. Qu'il fallait éviter toute émotion facilement manipulable pour survivre. La peur, la colère, l'amour. Voilà les trois principaux, ainsi que les piliers d'où découlait tout le reste.

Sa silhouette à peine éclairée sortait calmement de l'arrière-boutique, avant d'entamer une marche tout aussi tranquille en direction du centre-ville. Les cliquetis incessants de son bracelet de casier où les chiffres "O23" était inscrit était l'un des seuls sons qu'elle pouvait entendre. Sa chemise à moitié tachés d'un liquide rougeâtre foncé ainsi que la carte au symbole sept de cœur étaient de rapides indices pour comprendre d'où elle venait. Et elle était seule.

Les jeux se finissaient souvent ainsi. Introduisant plusieurs joueurs, pour finalement, n'en faire sortir qu'un seul au prix de la vie des autres. Un simple pile ou face.

Vivre ou mourir, voilà à quoi tout le monde devait faire face dans ce paysage irréel. Et c'est ce que faisait Alix depuis maintenant deux mois, s'affairant autour de ces jeux stupides et dangereux, tout ça pour des cartes d'une simplicité abrutissante. Une tuerie de masse pour des morceaux de papier plastifié, une foutue blague.

Pile ou face ? | Alice In BorderlandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant