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21h57━ circus

LE BRUIT DE LA BALLE QUI SORTAIT DU CANON pour venir transpercer la tête de l'activiste fut bien plus effrayant que je ne l'aurais imaginé. Pourtant, pour la première fois depuis le début du jeu, je n'avais senti aucun recul, aucune appréhension alors que je voyais le corps maintenant sans vie de Niragi se pencher en arrière pour percuter le sol dans un bruit de choc, en sachant que jamais, il ne se relèvera.

Je n'avais pas bougé, pas réagi une seule seconde, mon bras maintenant tremblant venant retomber mollement contre mon corps. Je l'avais fait, après tant de jours de souffrance, j'avais finalement renvoyé cet homme à l'endroit où il méritait d'être.

J'avais l'impression qu'une vague de soulagement s'emparait de moi, alors que mon regard était fixé sur son cadavre sur le goudron.

Honnêtement, j'aurais aimé que tout ça ce passe comme je l'imaginais, que tout se termine comme c'était prévu à la base.

Mais à la place, alors que mon doigt appuyait doucement sur la gâchette, seul un clic significatif d'un manque de munitions se faisait entendre, nous faisant tiquer tous les deux.

Et c'est là que toute la soirée se repassa dans ma tête.

Deux balles pour le couguar.

Deux balles pour le loup.

Trois pour le tigre.

Et une de sommation à côté du pied de Niragi.

Huit balles. Je venais de vider le chargeur en gaspillant la dernière contre le sol. Je n'avais pas rechargé.

Et Niragi aussi l'avait compris, et il n'avait pas attendu pour réagir, son épaule venant brutalement percuter mon bassin alors qu'il se jetait sur moi pour me plaquer contre le goudron. Une vive douleur apparut contre mon dos, et j'avais l'intime impression d'avoir pris sa place, l'homme au-dessus de moi étant néanmoins bien plus terrifiant que le félin que j'avais tué.

Je n'aimais pas ça, pas ça du tout. Tout ce que je venais de lui faire, ma seule défense avait été l'arme que je venais de lâcher quand il m'a percuté et maintenant, je n'avais plus rien.

Une douleur lancinante m'arracha un cri quand son poing s'amusa à frapper encore et encore le grand pansement blanc qu'Ann m'avait changé avant de partir. J'avais beau tenter de le repousser, tenter de m'échapper d'un moyen ou un autre, mais ma force n'avait pas changé en quelques jours, et je ne pouvais que faire face à ma connerie comme je l'avais fait au moment fatidique.

Je pouvais à peine percevoir son visage visiblement amusé et fier de ce retournement de situation derrière les quelques larmes que j'essayais de retenir.

― Tu t'es bien amusé hein ? T'aurais aimé m'voir crever pas vrai ? Riait-il, bien trop satisfait de voir les rôles revenir à la normale.

Ô que oui, j'aurais aimé.

Pile ou face ? | Alice In BorderlandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant