sixième page

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𝘁𝗵𝗲 𝗯𝗲𝗮𝗰𝗵

Felix traînait toujours et encore sur son cellulaire portatif, la veille, il s'était reposée histoire d'avoir de la force pour la première semaine de ses vacances qui, mine de rien, était pas mal chargée

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Felix traînait toujours et encore sur son cellulaire portatif, la veille, il s'était reposée histoire d'avoir de la force pour la première semaine de ses vacances qui, mine de rien, était pas mal chargée. Ce matin, il devait aller faire des courses et rendre visite à sa grand-mère, l'après-midi, allait travailler au sein d'une maison de retraite. Le mardi, le mercredi et tous les jours qui suivent encore et encore. Il ne se plaignait pas, parce que même si ses parents vivaient dans un autre pays, il s'épanouissait pas mal dans sa vie. Il était d'ailleurs allongé confortablement dans son canapé, en train d'attendre son colocataire d'un an qui se préparait. Seungmin n'était pas des plus ponctuels quand il était stressé.

"Minnie tu y arrives?

- J'arrive."

Une touffe châtaine déboula dans l'entrée alors que le blond posa son téléphone et le cala dans sa poche. Son cadet avait opté pour un jean taille droite blanc avec une petite veste bleu ciel et avait relevé ses cheveux pour que sa franche soit sur le côté. Felix lui, était habillé d'un jean large bleu ainsi qu'un sweat blanc léger et avait maquillé ses paupières d'un peu de doré sans en faire trop. Felix était le seul à avoir son permis, il avait obtenu son code assez tôt et venait tout juste de le décrocher. Il déposait Seungmin tous les matins à son job d'été qui consistait à garder des chiens dans un café assez chic de Gusan, ça lui rapportait pas mal mine de rien.

"En route."

Le cadet passa la porte, et ne manqua pas de se prendre une petite tape sur ses fesses, et son ainé passa derrière pour fermer leur appartement. C'est un studio des plus modestes, ni trop grand ni trop petit et assez pour qu'ils le payent tous les deux sans une fin de mois horrible. Même s'ils devaient se coltiner cinq étages, ils n'étaient pas à la rue au moins. Dans un premier temps, Felix avait habité chez Chan et ses parents puis il avait décidé de se trouver un boulot pour se payer un toit pour ne plus embêter la famille Bang. Seungmin l'avait suivi et les voilà, un an après chez eux.

Ils s'approchèrent de la petite voiture rouge, une Peugeot des plus banales et montèrent dedans avant de se diriger vers le lieu de travail du coréen. Le trajet ne durait que cinq minutes, et le conducteur en profita pour refaire le plein dans son frigo. Le soleil tapait déjà sur la ville, neuf heure sonnait, pas mal d'habitants se promenaient pour profiter du vent frais avant que la canicule ne s'installe. C'est vrai quand n'y repensant, il pourrait très bien se garer sur un parking et marcher jusqu'au magasin.

"C'est là Lix."

Ledit Lix n'avait même pas remarqué qu'il avait dépassé de peu le lieu et se concentra en se garant. Pour sa part, le cadet partit direction son travail, laissant son ami faire les courses. Munis d'un sac et de son portefeuille, il se dirigea calmement vers le bâtiment à la façade verte. Il loucha plusieurs fois sur des plantes à l'extérieur mais se reprit sachant que son colocataire n'aimait pas ça, il rentra rapidement et fut frappé par la fraîcheur. La bâtisse n'était pas très grande mais ça suffisait bien pour ces maigres courses. Son corps navigua entre les rayons, prit ce qu'il fallait avec des suppléments et fourra tout ça dans son sac. Sa liste l'aida à ne pas passer trop de temps à l'intérieur de l'épicerie. Il se dirigea vers la caisse là où une petite touffe brune était emmitouflée dans ses bras nus.

"Ahum."

Bien vite, la personne releva son visage gêné de ne pas avoir prêté attention à la cloche à son entré. Ses joues s'empourprèrent, le visage toujours baissé, et passa vivement les articles.  Le cassier priait d'ailleurs pour ne pas se prendre de remarque de la part de son acheteur.

"Ça vous fera vingt-six euros et cinquante centimes. 

- Changbin?! Le petit sourire gêné du noiraud se transforma en surprise, partagé par l'australien d'ailleurs. Qu'est-ce qu'il fout là, pensée partagée. 

C'est vrai qu'après tout, Felix ne lui avait jamais demandé s' il avait un job d'été ni même s' il travaillait. Ce n'était pas dans ses habitudes de passer par là. De base, il longeait la ville pour rejoindre directement sa grand-mère. Le changement le tuera un jour Peut-être qu'il n'aurait pas dû finalement. Ils étaient tous les deux un peu gênés et surpris, leur mine le montrait bien. Le blond fut le premier à se reprendre en se raclant la gorge interpellant en même temps son aîné.

"Je savais pas que tu travaillais ici.

-Il faut bien c'est pas Hyunjin qui va bouger. Tu ne viens pas souvent ici?

- Minnie travaille en face j'en ai profité."

Changbin sourit, ça lui faisait plaisir de voir que Felix n'avait pas été forcé par quiconque pour lui parler. C'était même agréable d'avoir une discussion sans crier ni insulter. Peut-être aussi qu'ils étaient dans un endroit public et que ça changeait la donne. Sauf que l'australien ne l'avait pas interprété comme ça, il se sentait horrible de parler aussi aimablement avec lui.

Au fond, il ne voulait pas donner de mauvaises idées à son admirateur. Il n'était pas égoïste, il pensait aux autres et savait qu'un simple geste pouvait faire espérer quand on était d'espérer. Il avait encore des doutes, parce qu'il avait bien vu Changbin et Seungmin dormir serré ensemble, et le petit sourire qu'avait abordé son aîné quand il lui avait parlé de lui, il ne l'avait pas manqué aussi.

"Salut donc.

- Attends Felix! C'est devenu cool entre nous?

- Si tu ne me cours plus après, ouais c'est cool."

Le vendeur fronça les sourcils, qu'est-ce qu'il s'imaginait encore? Pensait-il vraiment que ces sentiments étaient partis du jour au lendemain? Il n'était pas un gamin de quatre ans, il ne l'avait pas oublié, son cœur n'avait pas oublié son magnifique sourire en tout cas. Parce que même s'il avait dormi avec Seungmin, son organe n'avait pas battu aussi vite qu'avec lui.

"Alors je suppose que tu vas devoir me crier dessus encore un long moment. Ou tu préfères arrêter de te refouler?

- Jamais.

- Bien, passe une bonne journée, au revoir."

Felix n'avait même pas pris le temps de répondre, il avait tracé le chemin jusqu'à sa voiture tout en jurant dans sa barbe en anglais pour que personne ne le comprenne. Certaines personnes s'étaient retournées pour le mépriser mais il s'en fichait beaucoup à ce point-là. Il s'était fait une fausse joie en pensant que le plus vieux avait arrêté de le regarder de cette manière mais maintenant c'était retour à la case départ. Assis sur son siège qui était devenu chaud à cause du soleil, Felix claqua la portière et frappa sans douceur son volant. Il ne comprenait pas comment sa fragilité était apparue mais il s'en voulait de faire passer ses rêves pour de la réalité.

"Fais chier!"

Il jura pendant de bonnes minutes, avant que son téléphone ne vibre. Sa mamie lui avait envoyé une photo de ses chats, avec un petit message comme quoi elle l'attendait avec impatience. Il sourit et se calma un peu, il ne pouvait pas être de mauvaise humeur avec sa grand-mère préférée. Il prit donc la route pour arriver devant une petite maison au bois marron clair avec des tonnes de plantes sur la façade. Elle était un peu plus reculée de la ville et beaucoup plus près de la plage que son chez soi mais il appréciait quand même la vue.

"Yongbokie viens là mon grand."

Deux petits chats suivit d'une femme âgé assez grande vinrent au niveau du blond. Bien vite il détacha ses yeux de la mer pour prendre la femme dans ses bras. C'était toujours un réel plaisir pour lui de rendre visite à la seule famille qu'il avait en Corée. Leur relation fusionnelle leur permettaient de rigoler ensemble. Pas mal des garçons connaissaient la grand-mère Lee comme étant la seule source parentale pour leur ami.

Ils entrèrent dans la maison et bien vite, elle blablata sur la ville, les nouveaux visages qu'elle avait croisés et surtout, la jolie fille qui venait d'emménager en face de chez elle. Elle ne manqua pas de faire part à Felix qu'elle était libre comme le vent et qu'elle cherchait sûrement l'amour quelque part. Il rit de bon cœur avant de la rassurer qu'il ne manquera pas de la saluer s'ils se croiseraient.

"Bon et bien, il n'y a personne dans ton cœur?"

𝘁𝗵𝗲 𝗯𝗲𝗮𝗰𝗵Où les histoires vivent. Découvrez maintenant