XV.

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Il devait être dans les alentours de 13h, lorsque je suis partie m'asseoir sur le canapé. Je m'ennuyais à mourir. Je n'avais pas le droit de sortir, et je n'avais même pas mon téléphone sur moi. Il n'y a pas d'écran, et pour finir il ne semble n'y avoir rien d'intéressant à faire. Ouais, ça craint ici.

Ma mère aurait sûrement trouvé un bon moyen de m'occuper, en me parlant ou en jouant à des petits jeux idiots. Mais elle n'est pas là. Elle doit être morte d'inquiétude pour moi, à insister auprès des médecins pour rentrer chez nous et regarder si je n'y suis pas cachée. Et têtue comme elle est, elle a sûrement déjà essayé de s'enfuir. Hé bien, on dirait que je ne suis pas sa fille pour rien.
Je me demande si son état s'est amélioré. Je n'ai pas pu aller lui acheter ces fameux Lys, et j'ai peur que cela joue en son état.. Purée si seulement j'étais auprès d'elle, au moins 5 minutes pour la rassurer.. Lui dire que je suis toujours vivante, et que je veille sur elle de là où je suis. Même si je sais qu'elle m'aurait fait la morale pendant 10 minutes pour me dire que je ne dois pas espérer pour elle, et que ma simple présence lui suffit.

J'entendais un bruit derrière moi, et me retourna pour voir Kacchan s'approcher de moi.

- « Tes fesses. Le canapé. Me gronda t'il.

Je levais les yeux au ciel et me levais pour aller m'asseoir sur le fauteuil. Les mains dans les poches, il s'assit lui sur le canapé, pile où j'étais avant.

- Tu rêvais de quoi ? Me questionna-t-il.

J'ai été surprise par sa question. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me demande quelque chose de pareil.

- « Je ne rêvais pas.

- À d'autre. Ça fait bien quinze minutes que je te vois dans la lune.

- Tu m'espionnais ?

Il ne me répond pas. Aucune réaction de sa part. C'est comme-ci je ne lui avais jamais posé cette question.

Je lissais ma robe, effaçant les plus grosses froissures. Quand je le regarde de nouveau, il semble fixer un point dans le bois brûlant. Le crépitement que fait celui-ci repose facilement les oreilles. Il créé une belle atmosphère, avec sa chaleur. Ça me détend d'être près de celui-ci, et je pense que je ne suis pas la seule à aimer ce bruit.

- Dis-moi, est-ce que ta mère t'as déjà manquée, pendant toutes ces années ? Finis-je par demander, brisant la magie qu'offrait le bois dans le feu de la cheminée.

- Oui, bien sûr. C'est normal. Surtout quand tu l'as quitté si sauvagement, et que tu n'as jamais pu t'excuser de la façon dont tu l'avais traité. Il fut un temps où je l'ai détesté plus que tout, mais la chaleur d'une mère et d'un père est essentiel dans une vie. Alors ma haine a vite fait place à de la mélancolie.

C'est fou ça. Derrière sa carapace de dur à cuir, kidnappant de jeunes adolescentes, se cache une personne avec des remords. Il devait finalement bien aimer ses parents, même s'il avait une façon bien à lui de leur montrer.

- Je vois où tu veux en venir. Continua-t'il. Tu cherches à me faire culpabiliser pour que je te permette de sortir d'ici, puisque ta mère est gravement malade.

Je ne peux m'empêcher de faire une grimace. Il me pense vraiment capable d'une chose pareille ? À vrai dire, oui sans doute. Je pense que dans une autre circonstance j'aurai utilisé cette excuse. Mais là, je n'y arrive pas.

- Non bien sûr que non ! D'accord ma mère me manque, mais ce n'est pas une raison pour tenter de jouer la sainte nitouche pour sortir d'ici ! Même si je te l'accorde, cette idée m'a déjà traverser l'esprit.

Il semble réfléchir. Mais à quoi ? À l'idée de me relâcher ?

- Tu as raison. Disparaître sans laisser de traces, ce n'est pas anodin. Ils vont forcément démarrer une enquête à ton sujet, avant de remonter jusqu'ici. J'ai une idée.

Je ne vois pas le cheminement qu'il s'est fait pour passer de ma mère malade à la police, mais si son idée joue en ma faveur, pourquoi pas ?

- Je vais t'autoriser à écrire à ta mère chaque semaine. Tu pourras lui dire que tu vas bien, et tout un bazar, mais tu ne diras en aucun cas que tu es avec moi, ou que tu es ici. Je surveillerais à chaque fois tes lettres pour être certain qu'il n'y a rien d'indicateur sur l'endroit. De plus-...

Je me suis arrêtée à « je t'autorise à écrire à ta mère. ». Ces simples mots m'ont redonné foie ! Je vais enfin pouvoir la soutenir et la motiver à continuer de se battre ! Je vais enfin, après tant de temps, lui parler !

- C'est vrai ? Tu me permets de lui écrire ?

- C'est ce que je viens de dire non ?

Ni une ni deux, je saute de mon fauteuil, et pars prendre une feuille et un crayon dans ma chambre. Je m'installe à mon bureau, et commence alors à lui écrire. J'ai si hâte de lui dire que je vais bien, et qu'elle me manque terriblement !

PDV : KACCHAN

Cette fille est-elle vraiment excitée pour une simple lettre ? Un simple bout de papier ?

Je soupire et me concentre de nouveau sur le bois en train de se noircir dans la cheminée. Peut-être qu'à sa place, j'aurais réagi de la même façon si l'on m'avait permis de reparler à mère. Même si je pari qu'il n'y aurait eu que des insultes et des menaces des deux côtés, au moins, j'aurais pu lui reparler. Mais le mal est fait maintenant.

J'entendais des pas précipités se rapprocher de moi. Je tournais la tête, avant de la revoir, essoufflée, une lettre à la main.

- T'as pas mis long dis-moi.

Elle ne me répond pas, et me tend sa lettre.

- S'il te plaît, envoies lui ça au plus vite..

Je prends sa lettre, et la déplie. Elle a beaucoup écrit dessus. C'est un peu normal à vrai dire. Elle cherche à dire beaucoup de choses à travers celle-ci. Rassurer, parler, soutenir, raconter. Je commence alors à la lire :

" Bonjour maman !
C'est moi, ta seule et unique fille qui t'écrit ! Je souhaitais vraiment prendre de tes nouvelles. J'ai du mal à savoir combien de jours ce sont écoulés depuis la dernière fois où l'on s'est vu, mais je sais qu'entre temps il a dû se passer des choses de ton côté. Du mien aussi par ailleurs. Je ne peux pas trop t'en dire, mais sache que je ne suis pas malheureuse ici. Je me nourris bien, et on prend bien soin de moi ! Je suis désolée de ne pas pouvoir te dire où je me trouve, mais laisse-moi te dire au moins que je suis toujours en vie, et que je ne suis pas prête encore à mourir ! Alors ne t'en fais pas pour moi, d'accords ? Je veux plutôt que tu me dises toi, si ça va bien de ton côté. Les médecins sont gentils avec toi ? Ils ne te mènent pas trop la vie dur ? Crois moi que si l'un d'entre eux tentent de te faire du mal, je débarque en mode Terminator et je les extermine tous !
Tu me manques horriblement maman. J'espère vraiment pouvoir te revoir un jour, et te rapporter tes chers Lys. Et on racontera ensemble ce qui s'est passé pendant mon absence, devant un bon repas !
Prends soin de toi maman.. Je t'aime ♡︎

( T/P ), ta chère fille à qui tu manques beaucoup. "

Je la regarde dans les yeux, et détaille ses iris se mettant à briller. Pas de joie, mais de tristesse. Elle se retient de pleurer.

- Si te plaît promets moi de la lui transmettre.. »

Je me lève du canapé et me rapproche d'elle. Une larme s'est mise à couler sur sa joue, alors je l'essuie d'un mouvement de pouce, avant de placer ma main sur sa joue et de relever son visage.

- Arrête de pleurer ce n'est qu'une lettre. Tu es si susceptible ?

Je lui relâche son visage et lui montre la lettre.

- Je t'ai dit que la lui donnerais, alors te mets pas dans tous tes états. »

Elle acquiesce avant de me sourire, et de repartir sans doute vers sa chambre.

Je regarde une nouvelle fois la lettre. Peut-être qu'en fait, je préférerais parler à Sayuri une dernière fois. Oui, juste lui dire à quel point elle me manque.

Le visage souriant de T/P me revient en tête. La façon qu'elle a de lever un coin de sa lèvre quand je lui réponds est plutôt mignon. Y a pas à dire, j'ai vraiment une vie de merde

|  ☯︎︎ Bakugo X Reader ☾ | VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant