XXXIII.

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Le revoilà devant moi après une semaine. Une semaine où je ne le voyais que dans mes souvenirs. Une semaine qui m'a parut durer une éternité.

Mais avais-je envie de le revoir ? Je n'en ai aucune bordel d'idées.. Je prenais alors la chaussure qui traînait au pied de mon lit, et le lui lança dessus.

- Sors !

Mais comme je pouvais l'imaginer, il réussi à l'attraper en plein vol, juste avant qu'il ne tombe sur sa tête.

- Tu vas me laisser parler avant.

Je me fouttais de ce qu'il me disait, et attrapa l'autre paire pour la lui relancer dessus. Encore une fois, ce fut évidemment un échec.

- T'as fini oui !

Je soupirais et m'affalais dans les coussins. Il n'avait qu'à parler, je m'en fichait royalement. Rien de ce qu'il me dira ne me fera changer d'avis à son sujet. Alors s'il voulait gaspiller sa salive, qu'il le fasse.

Il jette les chaussures en sol et s'avance lentement vers moi. Il lisse la couverture et s'y assoit. Monsieur ne supporterait-il pas qu'un drap soit remplis de plis ? Ou est-ce qu'il tente de gagner du temps ?

Pendant qu'il caressait le tissu, il ne disait rien. Et je n'avais rien pour engager la conversation. Je n'en avais même pas envie.

- Tu comptes rester enfermée encore longtemps ici ?

- Rien ne m'y empêche.

- Et tu arrives à manger ?

C'est fou comme on dirait mon père. Il n'a pas à savoir ça non ? Je croyais qu'il se fichait de mon sort. Quel hypocrisie.

- Oui. Je n'ai pas 4 ans je sais comment me gérer.

Il s'amusait avec ma couverture. Il l'a lissait et recréait des plis. Je sais que l'atmosphère est gênante mais là, il ne facilite pas la tâche.

Il finit enfin par lâcher la couette, et joint ses mains entre ses jambes.

- T'es vraiment fatigante comme fille..

Et bien il sait trouver les mots justes, c'est super. J'avais vraiment besoin d'entendre ça de la bouche d'un garçon qui arrive à me faire perdre tous mes moyens. D'un coup je me sens en pleine forme.

- À cause de toi, je vais devoir de nouveau négocier auprès des anciens pour ta survie.

Si tu n'es pas content ne fais rien. Ça t'évitera de t'abîmer ta pauvre bouche pour dire des supplications que tu ne penses pas.

À vrai dire, il ferait même mieux de me livrer directement à eux. Cela évitera une guerre, et en cadeau, il sera débarrassé de moi.

- Et en plus, je n'ai pas fermé l'œil la nuit de toute la semaine.

Parfait, on est deux. Ça nous fait un point en commun de plus, puisque je deviens moi aussi une vampire. Tu penses que ma rancœur envers toi va aussi devenir un point commun ? Moi je parie que oui. Tu veux parier ? Tu as l'air de bien les aimer ces petits jeux, où tu peux faire de moi ce que tu veux.

Mais je ne lui dis rien. Je garde toutes mes répliques pour moi, les hurlant dans ma tête pour qu'il les entende.

- Tu sais quoi ? Je crois que je vais t'abandonner dans les bois. Au moins là, tu pourras embêter les cerfs sans problème.

Était-ce censé être de l'humour ? Parce qu'il est vraiment à chier sur ce sujet. Et puis cela me libérera de son emprise une bonne fois pour toute.

- Tu n'as rien d'autre à me dire ? Lui dis-je enfin après un long silence.

A ce niveau, tout ce que je pouvais demander de sa part était des excuses. Et c'est ce dont j'avais justement besoin. Un petit « désolé de te transformer en créature paranormal et de t'obliger à voir tout ce que tu aimes mourir sous tes yeux. ». Me le faire rappeler fait mal..

- Que veux-tu de plus.

Cet homme m'insupporte ! Je le déteste, je le haïs, et je l'emmerde ! Comment ai-je pu tomber amoureuse d'un type comme lui ! Sérieux, je ne pouvais pas être comme tout le monde et tomber amoureuse d'une personne calme et censé ! Et qui, de préférence, soit un tant soit peu humain !

- T'es qu'un bouffon Kacchan.

- Tu penses ? Est-ce que capturer une jeune fille innocente, l'enfermer dans une maison isolée de tous, se servir d'elle comme casse-croute, la transformer en vampire et la condamner à la damnation éternel, tous ça parce que cette fille lui rappelait une personne chère, c'est n'être qu'un bouffon ? Je me qualifierais plus de gros connard ou de putain d'égoïste de merde.

L'entendre dire ces mots ne me procure pas autant de plaisir que je ne le pensais. À vrai dire, j'en viens à remettre en question tout ce que je lui ai balancé à la gueule depuis le début.

- Mais je ne suis pas désolé moi. Parce que je sais qui je suis et je sais ce que je vaux. Alors si tu voulais des excuses, laisse moi briser des rêves.

Au moins je suis fixée. Et puis je me disais aussi que des excuses étaient trop demandé pour lui, le vampire insensible..

- Tu vois, j'ai beau ne pas te connaître, je savais pourtant que des excuses c'était trop te demander.

- Tu dis ne pas me connaître ? Alors que tu sais tout ce que j'ai enduré jusque là.

- Nan tu vois je ne te connais pas ! Je ne savais pas que tu as aimé une femme aujourd'hui morte, je ne sais pas quel animal tu préfères manger, je ne sais pas ce que tu aimes faire, ni même ta couleur préférée !

J'ai l'impression de laisser toute ma colère sortir d'un coup, pour l'assommer de mes mots. Je veux qu'il sache tout ce que je ressens vis-à-vis de lui.

- Ok, si tu insistes ! Je suis tombé raide dingue amoureux d'une nana mourante, et elle est putain de morte dans mes bras, alors qu'elle me disait à quel point je l'ai rendue vivante ! Les lapins ont un goût de pisse, les sangliers de merde, mais la vache a un goût très sucrée pour mon palais. J'ai un goût prononcé pour la lecture, la chasse, et le combat, mais ce que je préfère faire c'est m'occuper des fleurs dans ce jardin de merde ! Et enfin, ma putain de couleur préférée est le rouge. Satisfaite ?

- Oui ! J'aurai juste aimé que tu me les dises de ton plein gré. Et non pas parce que tu te sens coupable.

- Parce que tu penses que je te dis ça parce que tu m'as forcé ? J'aurai aimé te dire ces choses avant, mais c'est compliqué, et je suis compliqué. J'aurai aussi aimé que cela se passe différemment tu vois.

- Alors tu vas enfin t'excuser ? Pour le mal que tu me fais, et que tu m'as fais depuis que je suis ici ?

L'espoir renaît. Je le veux.

- Non. Je ne le ferais pas.

- Alors pourquoi tu es là. Que veux-tu de moi encore.

Il se laisse tomber sur le dos, me faisant sauter de quelques millimètres du lit. Il se cache les yeux avec le dos de sa main, pendant que son poignée prenait de la place inutilement dans le lit.

- Purée je crois bien que je n'arriverais pas à te lâcher dans les bois.

Il dit vraiment ça comme si j'étais un animal ! Je suis un humain bordel ! Ou en tout cas moitié humaine.

Mais comment dois-je le prendre ? Parce que s'il enchaîne avec une connerie, je jure de lui faire manger sa cravate.

- Et je peux en connaître la raison.

Il balança ses bras sur le lit pour se retrouver en étoile de mer. Il fixa le plafond quelques secondes, avant de descendre son regard sur moi.

- Parce que je t'aime idiote.

|  ☯︎︎ Bakugo X Reader ☾ | VampireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant