| ☯︎︎ Bakugo X Reader ☾ | Vampire

XXXII.

TRIGGERS WARNINGS : auto-mutilation, pensées noir, violence, anorexie

Cela faisait une semaine que je restais enfermée dans ma chambre. Je ne parlais plus ni a Kacchan, ni à Fumikage. Je restais juste seule. Mais cela me convenait. Les voir n'aurait fait que renforcer mon dégoût pour eux.

Ma colère, elle, était légèrement retombée. Je leur en voulais toujours, mais je repensais aussi beaucoup trop de fois aux baisers de Kacchan et à la tendresse de Fumikage.
Et entre temps, Esmeralda n'est plus jamais apparue dans mes rêves. Il m'arrivait de me retrouver dans la même pièce noir, mais j'avais beau hurler, elle n'est jamais revenue.

J'étais allongée dans mon lit et je regardais inlassablement le même plafond depuis le début. Je ne faisais que ça de mes journées. Qu'avais-je de mieux à faire de toute façon, à part me torturer l'esprit.

Je n'arrêtais pas de repenser à lui. A Kacchan. J'ai essayé de me dire que je n'étais rien pour lui, qu'il était l'origine de ma transformation, mais pourtant à chaque fois que je pensais à quelque chose d'autre, il apparaissait dans ma tête. Alors j'ai arrêté de m'empêcher quoi que se soit.
J'avais déjà fini par croire que j'étais débarrassée de mes sentiments. Après tout, il n'a jamais voulu me dire son prénom. À vrai dire, il ne m'a jamais rien dit sur lui. J'apprenais toujours tout par la bouche de Fumikage. Alors à quoi bon ? À quoi bon espérer encore qu'il vienne dans ma chambre pour me prendre dans ses bras, et me dire que je suis importante pour lui ?

Je me lève du lit et pars devant le miroir. Depuis que j'avais appris pour moi, je suivais beaucoup trop souvent ma transformation. Il m'arrivait de temps en temps de me couper avec les ciseaux et de compter combien de temps mettait la cicatrisation. Ou je lançais un cahier sur le mur avec toute ma force pour voir si il se passait quelque chose. Mais ce que je faisais le plus, et que je refais en ce moment, c'est regarder mon reflet.

Avec le temps passé près de Kacchan, j'ai compris que les vampires pouvaient se voir dans le miroir, alors je profitais de ce fait pour constater les changements chez moi. La peau blanchit, les yeux plus colorées, les lèvres pourpres, et les canines. Ses affreuses canines qui s'allongeaient petit à petit. Par expérience, je sais que celles de Kacchan sont trois fois plus grandes encore, mais les miennes commençaient seulement leur croissance. Et ça m'effrayé.

Prise d'une colère noir, j'essaye de m'arracher cette foutue canine. J'ai essayé avec mes doigts, puis avec un coupe ongle trouvé sur le bureau. Par désespoir, je finis par frapper ma tête contre le mur. Je mis assez de violence pour me créer une douleur insupportable, et pour fissurer ce mur.

Je me déteste. Je déteste ce que je deviens.

Je retourne vers le miroir, après que la douleur se soit enfin estompée.
Mon corps est amaigrie. Je le reconnais à peine. J'en viens à voir mes os à travers la peau, et c'est putain d'effrayant. Pourtant je ne suis pas morte. Et je le regrette amèrement.

Je rouvre ma bouche, et palpe encore une fois ces foutis canines. Toujours là.

On toqua à la porte pile au moment où je refermais ma bouche.

-  Je viens t'apporter ton repas.

Je décidais de venir lui ouvrir la porte de moi-même pour une fois. Ça m'évite de rester devant ce miroir, et puis bouger un peu me ferait du bien.

Lorsqu'il me voit, il a d'abords un effet de surprise. D'habitude, je refuse toute nourriture qu'il me livre. Surtout qu'il ne m'apporte plus de pancakes, mais des bouts de viandes.

En face à face, il me tend mon plat. Il ne dit rien de plus. Son regard rencontra mon poignet torturé. Je n'avais pas prit la peine de cacher quoi que ce soit. Ça n'aurait servi à rien que de gaspiller des bandages.

- Est-ce que.. tu vas bien ?

Nan, je ne vais pas bien. Chaque soir, je prends le couteau qu'il m'a auparavant donné pour manger, et je me taille les veines avec. Chaque soirs, je dors dans les larmes et le sang.

Mais cette question me surprend un peu. Je n'ai pas envie qu'il pense que je fais ça pour le plaisir. Ce ne sont que des expériences pour suivre mon cycle. Non ?

- Ouais, ça peut aller.

Je ne dit rien de plus. Et je sais qu'il comprends que je ne compte rien dire d'autre. Je lui en veux toujours.

- Bon et bien, j'y vais.

Je le regarde, l'assiette en main.

- Prends soin de toi.

C'est un peu ironique, vu qu'ils ont parlé de me tuer. Et puis je deviens vampire, que veux-tu qu'il m'arrive de grave..

Je referme la porte et me mes dans mon lit avec l'assiette. Je suis heureuse de savoir qu'ils ne tentent pas de me faire sortir d'ici de force. Ils ont compris que j'avais besoin de temps pour moi, pour digérer ces informations.

Je soulève la cloche couvrant le plat et la balance sur le lit. Encore une fois, de la viande bleue. Je ne suis pas dupe et j'ai compris qu'ils essaient petit à petit de me nourrir de sang d'animaux. Et pour ça, ils cuisent le moins longtemps possible la viande, pour que je puisse manger de la chair, sans me sentir coupable de quoi que ce soit.

Et j'ai aussi compris que je n'ai pas d'autre choix que de manger cette viande pour survivre..

Je regarde mon poignée couvert de marques. C'est vraiment pas beau à voir, mais ça cicatrisera bien tôt ou tard. Le sang a déjà séché alors que je me suis coupé il y a à peine 20 minutes. Il ne reste que des cicatrices. C'est un nouveau records. Il y a encore 4 jours, ça mettait plus de 40 minutes pour faire sécher le sang.

Mais je me demande si je me coupe seulement pour faire des expériences.. Est-ce que je n'utilise pas cette excuse pour pouvoir le faire ? Je n'utiliserais pas la guérison rapide pour motif de me couper les veines à chaque fois ? Ou alors, je le fais aussi par envie d'en finir.
A mon avis ça doit être un mélange des deux..

︎☕︎︎

Je mis l'assiette vide et la cloche sur mon bureau en attendant que Fumikage ne vienne les chercher. Il attendait généralement le soir que je sois endormie pour rentrer et tout nettoyer. Je pensais au début que c'était pour ne pas me déranger, mais plus le temps passe, plus je me dis qu'il veut en fait pas croiser mon regard trop souvent. Peut-être se sent il responsable de ce qu'il m'arrive.

Je repars sur mon lit, mais je préfère cette fois me mettre assise dessus et non allongée.

Mon regard tombe sur la commode à côté, et le souvenir du journal intime de Sayuri me revient.

Devrais-je le lire ? Il pourrait m'en apprendre plus sur le passé de Kacchan et celui d'Esmeralda.

Non, je ne dois pas. Ce ne sont pas mes affaires. Et puis je n'ai plus à m'inquiéter de Kacchan après tout.

Quelqu'un vient alors subitement toquer à la porte, me sortant de mes rêves. La porte s'ouvre d'elle même sans que je n'en ai donné l'autorisation.

Mon cœur se met alors à battre plus fort et mon corps tremble de nouveau. Je ne sais toujours pas comment réagir devant lui. Cette semaine ne m'a pas aidé avec mes sentiments et je ne sais plus comment me comporter devant lui.

- Kacchan..