Chapitre 4

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- Détective Jade ?

La voix froide et stricte d'Andréa me surprend. Le bruit de ses talons ne m'a pas du tout tiré de mon sommeil, il a fallu qu'elle soit devant moi et qu'elle me parle pour ça... si ça avait été notre première rencontre, je me serais ridiculisée. Mais j'aurais trouvé ça drôle, comme je trouve la situation drôle actuellement, alors ça va... la boss, par contre, ne trouve pas ça amusant. Ma sieste l'excède, je le vois à son visage crispé.

- Oh, désolée  dis-je en aplatissant le haut de mes cheveux avec mes paumes de mains, comme pour les coiffer

- J'ai ce que vous vouliez  change Andréa de sujet

Elle pose une feuille sur la table. Je la remercie avant de terminer le fond de café dans mon gobelet. Elle boit le sien d'un trait avant de sortir pendant que j'examine le papier qu'elle m'a donné. Une photo de Pirov, ses informations comme sa date de naissance, et la chose qui m'intéresse le plus : ses antécédents. Il a été arrêté il y a dix ans pour vente de drogue. Je m'attendais à plus de délits. Soit il n'en a pas beaucoup commis, ce qui m'étonnerait vu qu'il est dans l'organisation de Kim, soit il est tellement doué qu'on arrive pas à le chopper.

La chef rousse, de retour dans la salle de briefing et qui s'est assise sur une chaise à ma droite, attire mon attention. Son énième café dans la main, elle en boit quelques gorgées avant de faire craquer ses doigts. Le sang de son corps va se transformer en café, à ce rythme là. Presque à chaque fois que je la vois, elle en boit ou en a déjà bu. C'est mauvais d'autant se surmener, et de consommer autant de caféine. En plus, le gobelet en carton rend la boisson plutôt dégueulasse. Elle pourrait boire plus bon que ça ou emporter un thermos avec le café de chez elle, qui est sans doute meilleur, mais bon chacun ses goûts.

- Vous devriez dormir, vous aussi, vous êtes une boule de nerfs  dis-je

- C'est un reproche ?

- Non, au contraire, ça montre que vous vous investissez dans cette affaire... un peu trop, par contre

Au moment où je termine ma phrase, un petit groupe de policier fait son apparition dans la pièce.

- Nous sommes venus pour Kyle, comme vous nous l'avez demandé  dit Jeon Jungkook à sa chef

Je fronce légèrement les sourcils avant de me tourner vers Andréa.

- Ça par contre c'est un reproche : vous prenez des initiatives, souvent mauvaises, sans me demander mon avis. Pourquoi est-ce qu'il parle de Kyle ?

- Je me suis dit qu'on pourrait le prendre sur le fait e...

- Mais non, vous savez qu'on ne peut pas, du moins pas pour le moment. Comment on pourrait le prendre sur le fait alors qu'il ne peut rien faire à l'usine vu que la salle de production n'est pas encore aménagée ? Je ne vais pas vous apprendre votre métier, quand même ?

- Dans ce cas-là, on ne fera jamais rien !

Son haussement de voix m'agace mais je peux comprendre qu'elle parle ainsi parce qu'elle est sur les nerfs... mais elle devrait se calmer. Ma patience a des limites. Je déteste qu'on s'énerve sur moi.

- Il faut attendre le moment opportun. Qu'est-ce qu'il a fait, là, tout de suite, pour que vous puissiez ne serait-ce que l'amener en salle d'interrogatoire ?

Son silence répond à ma question. Celui de son équipe aussi.

- Voilà. On a rien contre lui. Patientez. On ne peut ni l'interroger ni l'arrêter. Se pointer là-bas avec nos menottes et nos armes va réduire le peu de travail que j'ai fais à néant. Si vous faites ça, vous pouvez classer l'affaire sans suite parce qu'on aura jamais Kim Namjoon

L'affaire Kim NamjoonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant