Les premiers rayons du soleil n'ont rien changé au fait que je voulais absolument continuer à dormir, et j'aurai pu, si le bruit de clés qui s'entrechoquent ne nous avait pas fait sursauter tous les deux.
Nos mains étaient reliées et nous les avons retirées timidement,
sautons le fait que mon cœur et mes joues s'étaient mis d'accord pour me trahir, j'avais l'impression que toute la salle entendait chaque battements, j'aurai sûrement pu enregistrer et remplacer la bande son d'une vidéo de batterie sur Youtube,
ça n'aurait pas changé au son original.
J'attrapais rapidement nos affaires, lui faisait le guet et vérifiais que le garde ne rentrait pas dans la pièce, j'ai jamais été aussi stressée. Alors qu'on sortait en douce, par la sortie de la salle, les premiers visiteurs discutaient avec la conservatrice et son assistance, parlant de la prochaine nuit d'étoiles filantes d'à quel point ce serait spectaculaire. Nous nous sommes glissé discrètement dans une foule de visiteur et leur guide."-Je croyais que tu avais l'autorisation! J'ai eu la peur de ma vie!" Dis-je en frappant son épaule.
Il me regarde, faisant mine d'être choqué et nous éclatons de rire à l'unisson, manquant presque de se faire repérer par le guide et de se faire foutre dehors parce que nos tickets datent de la vieille et ne sont donc plus valables. Sano m'a ramenée, en conduisant plus doucement comme je lui ai demandé. Descendant de la moto, je dépose un baiser sur sa joue.
"-C'était la plus belle nuit de la vie, merci."
Il est devenu écarlate jusqu'au oreille, manquant presque de tomber de sa monture. Je lâche un petit gloussement digne des filles complétement gnan gnan et entreprends de le laisser, faisant donc demi tour et commence à monter les marches de l'établissement.
"-T/p t'es sublime! crie la voix de Sano derrière-moi. La terre entière mérite de savoir à quel point tu l'es!"
Je continue d'avancer sans me retourner et souris bêtement.
Arrivée dans ma chambre je glisse contre la porte et m'assois par terre, cette nuit était magique. Je n'oublierai jamais ça.Evidemment, je me suis fait remonter les bretelles par le médecin et je savais pertinemment que c'était légitime, j'ai failli faire atteinte à ma santé.
J'ai donc passé les semaines suivantes à vérifier que celui-ci ne se dégrade pas, non sans apercevoir parfois des bouquets de fleurs ou de nouveaux livres sur mon lit à chaque fois que je retournais dans ma chambre sans pour autant pouvoir remercier le crétin qui essayais, même en étant absent, de me rappeler qu'il fallait que je ne perde pas le sourire.
Pourtant, malgré les multiples tentatives pour me remonter le moral, je n'arrivais plus à me regarder dans le miroir.
Je suis incapable de revenir en arrière, je ne peux pas rebrousser chemin sur les sentiments que je ressens, il ne me reste plus qu'à prier pour ne pas compter plus que ça à leur yeux, et si c'est le contraire, je ferai en sorte de ne plus jamais les revoir, quitte à finir seule, j'ai pas le choix.
Malgré tout, même en coupant mon téléphone et refusant toute visites, même en faisant mon possible pour rester le plus loin de lui, j'enchaînais les cauchemars. Je croyais que ne plus pouvoir apercevoir la lumière et les couleurs était la chose qui me terrifiait le plus, mais plus les semaines avançait et plus ce sentiment de manque au creux de ma poitrine grandissait.
C'est sûrement ça, perdre la raison, repousser les gens qu'on aime et qui nous aime sous de fausses excuses car on a peur.J'étais incapable de fermer l'oeil de peur de refaire un cauchemar ou pire, une crise, même si ça faisait des semaines que je n'en avait plus fait, la peur me tiraillait le ventre chaque fois que mon corps se mettait à trembler, comme maintenant.
Depuis quelques temps, j'ai découvert un accès au toit, je m'y faufile la nuit pour prendre l'air frais et garder les idées claires. Chaque fois que.
J'ai l'impression que la seule façon pour moi de contrôler ma peur est de rester éveillée jusqu'à l'épuisement. Je suis interdite de sortie depuis que mon appétit se rarifie, et j'ai pu me faire engueuler à chaque fois que je montais sur la balance. Je suis parano, je refuse qu'on rentre dans ma chambre sans frapper.
Comment savoir si ce n'est pas dans ma tête tout ça? Et si j'avais vraiment besoin de voir pour vivre, comme je le prétends, pourquoi ne pas simplement sauter du toit maintenant? Pourtant, même en montant sur le muret qui sépare le toit du vide, je n'y arrive pas... Tout simplement car j'en suis incapable, je suis incapable de laisser tomber mon petit frère, qui doit clairement se faire un sang d'encre pour moi... Et Sano, lui qui me laisse continuellement une carte sous la porte et la frappe presque tous les jours comme si sa vie en dépendait chaque fois que je refusais de lui répondre?
Ne baisse pas les bras T/p, ils seront mieux si tu disparaît rapidement de leur vie, ils s'y feront, ils sont fort... Non?La pluie tombe par petite goutte et j'imagine déjà l'odeur de l'herbe fraîche en bas, sans pouvoir la sentir. Je crois que ça fait presque sept semaines que je n'ai vu personne, plus aucune crise, ma vue ne baisse plus mais je suis toujours sur surveillance, je maigris à vue d'œil et d'après les médecins j'ai besoin de voir mes amis.
Sauf qu'eux savent pas ce qui va se passer si ils s'attachent trop à moi, ils savent pas comment ils seront après la date limite.
Quand ça pourrait être? Est-ce qu'ils trouveront un traitement finalement?
Ils ont pu mettre un nom sur ce que j'ai, c'est une maladie auto-immune.
Quel type?
Inconnu dans l'histoire de la médecine, c'est bien ma veine! En gros, mon corps se bat contre lui-même, détruisant chaque cellule en commençant tout simplement par la vue et le système respiratoire. Pour l'instant rien d'alarmant que ce soit pour un comme pour l'autre et c'est "rassurant" aux yeux du corps médicale qui s'occupe de mon cas.
Et même si actuellement je suis stable physiquement, j'ai l'impression de perdre petit à petit tout ce qui me rendait "vivante".
J'observe la pluie couler le long de mon bras, je ne l'avais jamais vu aussi frêle, je ne m'étais jamais sentie aussi faible. Les larmes coulent doucement le long de mon visage et je glisse du rebord pour m'allonger par terre. J'ai rejeté tout le monde, pour les protéger de moi-même? Ou bien c'est moi-même que je protège?
Il me manque.
Je ferme les yeux et respire lentement, c'est peut-être le bon moment pour lâcher prise."-Tu peux en compter combien ce soir...?"
Je sursaute et recule, me râpant la peau sur le béton. Mes yeux ne sont pas encore habitués à l'obscurité et je suis sans mes lunettes alors je plisse les paupières pour distinguer la personne qui s'approche de moi.
Mes yeux s'écarquillent et c'est comme si je n'étais plus maîtresse de mon propre corps, il se met à bouger seul, je cours vers la personne en face de moi, sentant mon cœur battre la chamade mais lorsque je tente de prendre Sano dans mes bras, c'est comme si il n'avait jamais été là et je me mange le sol pitoyablement, perdant immédiatement connaissance.--------------------
C'est ce qu'on appelle un ascenseur émotionnel les gars, désolée :)
Boh allé, perdez pas espoir... qui sait si ils se retrouveront ?J'ai passé quelques heures à essayer d'imaginer à quoi pouvait ressemble « ma version » de T/p Aka, nous. Ça a donné à peut près ça.
On verra si ça me donne d'autres idées 🏃♀️
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Aide-moi à compter les étoiles [MikeyXReader] (EN RÉÉCRITURE NARVALO)
Fanfic« Mon coeur bat littéralement en écho au sien » Je suis malade. Incurable. Pas de diagnostic précis. Alors à quoi bon? Ce n'est pas ce que pense Manjiro Sano, qui s'intéresse particulièrement à la soeur de son meilleur ami. T/p a décidé de se lais...