Chapitre 4

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Je cours. Encore et toujours. Depuis plus de 2 heures. Je crois que je n'ai encore jamais autant couru. Ce geste a été stupide. Pourquoi fuir? J'ai commencé à courir au lever du soleil après avoir repris le contrôle de mon corps. En y repensant je repense à la manière dont j'ai vidé Lucie de son sang, à la manière dont je l'ai poignardé. Ces images resteront à jamais gravé dans ma mémoire. Je pourrai aussi vous dire que je ne réussirai plus à dormir sur mes deux oreilles, mais c'est faux. Je suis tellement fatigué que rentrée à la maison me paraît une bonne idée. Mais maintenant c'est trop tard. La police c'est sûrement déjà emparée de l'affaire et étant la meilleure amie de la victime il croiront peut-être à un enlèvement. Pour l'instant... Je repense aussi à la sensation de plaisir que j'ai ressentis lorsque la lame du couteau c'est enfoncer dans la poitrine de Lucy. Je repense au goût du sang dans ma bouche, encore chaud. Je ne ressent plus rien de tel, mes envies meurtrières ont cessé et lorsque je me suis coupé tout à l'heure, j'ai mis la plaie dans ma bouche mais le sang n'avait rien de délicieux. Je pense que la folie qui m'a habité cette nuit est partie, ne laissant aucune trace. J'aimerais pouvoir dire qu'elle ne reviendra plus mais ce sera le cas, elle reviendra précisément à la prochaine pleine lune. La fatigue l'emporte et je commence à marcher. Près d'un champs, à l'ombre, j'aperçois une rivière. Je m'y dirige pour me reposer un peu. N'aillent pas pris d'eau je me penche pour boire, m'avançant d'abord prudemment je ne fais bientôt plus attention au bord mouillé. L'eau fraîche (pour ne pas dire glacée) me revigore mais en même maintenant que je n'ai plus soif j'ai faim... Mais tout à coup, en me penchant de nouveau pour boire je glisse sur la terre mouillée et tombe tête la première dans la rivière. La rivière, si innocente au premier abord m'emporte. Je me débat mais le courant est trop fort et je suis à bout de force. Je commence déjà a dérivé, la panique s'installe en moi. Vais-je mourrir? La mort serait peut-être une juste punition pour mes actes mais je n'ai pas envie de mourrir. Tant que je pourrai lutter je lutterai. Mais mes forces m'abandonne, j'ai de plus en plus de mal à respirer. Je prend une dernière goulée d'air avant de sombrer dans l'eau. Je m'imagine les journaux disant que la jeune fille disparu a été retrouvé morte, noyée dans une rivière. Quelle mort injuste! Je ferme les yeux à court d'air et attend mon heure. Une seconde à peine s'écoule depuis que j'ai fermé les yeux mais cela me semble une éternité. Des bras me sorte de l'eau avec force en me prenant par les aisselles. Je respire à grand coup, l'inconnu me ramène jusqu'au bord. Je suis sur la terre ferme. L'immense pression qui ne me quittait plus depuis que j'étais tombée s'évapore enfin. Mon cœur reprend un rythme normal. J'ouvre les yeux, un visage est penché sur moi mais je ne le distingue pas. Je ne vois qu'une image flou, et trop fatigué pour voir quoi que se soit. Et sombrant dans la fatigue ou l'inconscience je ferme les yeux.

Je me réveille et m'étire en baillant. Je me mets en position assise sur mon lit et voit, en tournant la tête, quatre paires d'yeux me fixant.
- Ben qu'est ce vous foutez la? On entre pas dans la chambre des gens sans autorisation, maintenant sortez!!
Je sais pas trop pourquoi mais le fait que je leur gueule dessus d'une voix ensommeillé en étant assez en colère par leur intrusion les fait rire. J'allais demander ce qui comprenez pas dans le fait de sortir et le leur demander beaucoup moins gentiment, quand, je m'aperçut que je ne suis pas chez moi. Oups. Je devins tout à coup rouge tomate et je m'excuse en bredouillant:
- Euh... Ben... Euh... Désoler. Mais... Euh... Qu'est ce que je fais là?
Un garçon au cheveux noir me répondit:
- Ben là t'es chez Enzo, donc chez nous car tu t'es évanouie sinon ben Enzo il est en bas je vais le chercher.
Le garçon se lève et sort de la pièce. Et un inconnu en moins! Bon plus que 3. Dans ceux qui restait il y a un blond aux yeux vert avec des lunettes, une châtain aux yeux noisette (noisette c'est marron non?) et un autre châtains un yeux vairons (marron et... rouge!). Je suppose qu'avec c'est détails vous voyez pas vraiment à quoi y ressemble mais c'est mieux que rien.
- Dis, tu pourrai arrêter de nous regarder comme ça? On dirai que tu vois des fantômes! fait le garçon aux yeux vairons, un journal entre les mains
- Je... Je... Je suis désolée, bredouillais-je encore
- Tant à vraiment pas l'air... continua-t-il
Ne sachant plus quoi dire je me tais, énervé de ne pas avoir pu lui clouer le bec. Pour qui y se prend celui la? Je cherche quoi dire quand la porte s'ouvre sur le brun (qui lui a les yeux noir) et sur un autre garçon. Grâce à mon grand sens de la déduction je suppose que c'est lui Enzo. Il est blond aux yeux bleus. Dans ses mains il porte un plateau avec des boissons fumantes. Certainement du chocolat chaud ou du café. Je préférerai la réponse une car je n'aime pas le café. Le goût est trop amer et donc, les rares fois ou j'en ai mangé, j'ai ajouté 5 morceaux de sucres pour ne plus sentir le goût. Donc je préfère le chocolat.
- Louis m'a dit que tu t'es réveillé. On aimerais te poser des questions, dit Enzo
- Euh... Pourquoi pas.
- Tu sais que tu dis tout le temps "Euh"? C'est un tic? commenta celui aux yeux bizarre.
- Arrête de l'embêter, réplique un qui n'avais encore jamais parlé
- Vous avez pas finit? leur demanda Enzo, et en se tournant vers moi ajouta, Bon et sinon tu viens d'où?
- De Maohride.
- Ah ok. Et tu faisais quoi hier dans la rivière? Tu te baignais?
- Hier? Mais j'ai dormi combien de temps?
- Comme si ça nous intéresse... recommença M.Yeux vairon
- Si tu pouvais arrêtez de nous couper se serait bien Kevin. Sinon t'as dormi environ 15 heures. Alors qu'est ce que tu faisais hier?
- J'ai fugué et quand tu m'as trouvé c'est que j'étais tombé dans l'eau, menti-je
- Tu sais pas nagé? demande Kevin ironiquement
- Dis, Kevin, tu peux pas te la fermer 5 minutes?
- Si, je sais nagé mais le courant m'a emporté.
- Pourquoi t'as fugué?
- Mon père me bat, re-menti je
- Je vois... Mais, où va tu allez?
- Je ne sais pas...
- Eh, tu pourrai restez ici!! On vit en collocation donc y a pas le problème des parents et pis si ça peux dépanner...
- Vous feriez ça?
- Si tout le monde est d'accord.
Ils hochent tous la tête. Et Louis me dit que je peux rester. Cool, malgré tout, je reste encore méfiant. Certes, ils m'ont sauvé mais je ne sais pas qui il sont...

Héritage mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant