Chapitre 10

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Je m'écarte légèrement, esquivant mon père de quelques millimètres. Je ne me souviens presque plus de mes souvenirs avec lui, il sont flous. Car, je vous explique, lorsque je me suis réveillé dans le grenier, je ne pouvais plus ressentir mais je me souvenais d'avoir pleurer, de tout. Plus maintenant. Je ne me souvient plus des sentiments, comme si il avait disparu. Alors mon père m'apparaît différent. Je vois à son regard que je l'ai profondément blessé, alors, je me rattrape. Les larmes me montent aux yeux et je bredouille:
- Excuse moi... Papa! Je... Suis si contente de te revoir!
Je me jette dans ses bras grands ouverts. Son sourire revient. Un autre éclaire celui de ma belle-mère et encore un, sur mon visage.
Le retour à la maison se fait en silence, je crois qu'ils ont peur de me parler de mon faux kidnapping, peur de ma réaction. Mais ce qui ne savent pas c'est que tout est faux... J'ouvre la porte de la maison et fais une petite inspection. Rien a changer, je croise mon demi-frère sur l'ordinateur. Tout est à sa place. Je monte dans ma chambre pour être seule. Une fois la porte fermer je remarque une boule poilu noire sur mon lit. Je m'approche. Un petit chat qui dort, s'en ai presque mignon. Le chat se réveille et vient se frotter contre mes jambes en ronronnant et je caresse son doux pelage. Ses yeux brillent et il ronronne plus fort. Je m'allonge sur mon lit. Demain, je reprendrai le cours de ma vie, l'école, bref, après avoir vécu une aventure génial je vais retourner sur une chaise de cours à écouter un cours monotone. Comme la vie est injuste, quoique, c'est mieux que si j'avais été en prison...
Mon réveil sonne et je l'éteint directement, je suis réveillé depuis plus d'une heure. Ce n'est pas que je suis pressé de retourner au collège mais je n'ai presque pas dormi de la nuit. Je descend dans la cuisine manger mais céréales. Je remonte m'habille, etc. Je fais comme si il ne s'était rien passé. Mon père m'attend dans la voiture et on se dirige vers le collège. Je franchis tranquillement la grille et je rejoins mes amies, qui elles me regardent comme si j'étais une revenante. Cela dit, vu que je suis revenu des enfers on peut dire que je suis une revenante.
- Cindy?
- Oui, c'est moi! Je suis de retour.
Je dis ça joyeusement ce qui les étonne encore plus. Je suppose que pour elles je devrai être triste et puis y a plus Lucie, bref aucune raison d'être de bonne humeur.
- Mais depuis quand t'es de retour? Ça va? Y c'est passé quoi?
- Je suis de retour depuis hier, vous avez entendu les infos à la radios, non? Vous savez ce qui c'est passé et j'ai pas envie d'en parlé.
La sonnerie retentit et elles n'eurent pas le temps de me poser plus des questions. Je me dirige avec elle vers la salle de cours, on est lundi, nous avons physique-chimie. Lorsque la prof fait entrer les élèves en cours et qu'elle me voit, elle bug. Arrêt sur image, ses yeux s'écarquillent. Elle n'a pas l'air d'être heureuse de me revoir. Qu'elle sans cœur... Je rentre normalement, ignorant complètement son air ahuri. Je m'installe et le cours commence avec une prof toujours paumé.
Je reprend vite mes habitudes, sieste dans certains cours, attentive dans d'autre. Juste au récré ou je me fais discrète.
Le soir mon père vient me chercher, avant, il ne le faisait jamais mais je suppose qu'il le fera tous les jours maintenant.
Arrivée à la maison je monte dans ma chambre, m'allonge sur le lit et caresse le petit chat, je crois que je l'aime bien finalement. Je reste ainsi une dizaine de minutes et commence mes devoirs. Que c'est barbant.
Après une semaine, je réalise enfin que ce rythme de vie ne me convient plus. Manger, aller en cours, manger, aller en cours, re-manger et dormir. Non, cette vie m'étouffe, ne me convient plus. Et ne plus rien ressentir rend la vie plus monotone, même si on s'habitue. Parfois, je repense a mon choix. Je n'ai peut-être pas choisi la meilleure des malédictions mais celle-ci me convient.
Je décide de partir, à la recherche du fameux "paradis" dont le démon a parlé. Peut-être qu'ainsi je pourrai briser la malédiction. Ensuite, eh bien... Je verrai ce que je ferai. Pour ce nouveau départ je décide de m'organiser un peu plus. J'enlève les cahiers de mon sac de cours et le remplit de toutes sortes d'objets. J'écris un petit mot pour mon père:
"Je suis désolé papa mais ici je ne me sens plus a ma place. Je m'excuse de te quitter à nouveau mais j'essaierai de revenir."
Bien sur je n'ai pas vraiment l'intention de revenir mais mentir le rassura (pas beaucoup mais c'est mieux que rien). J'attend le soir sans sortir de ma chambre sauf pour manger. A la nuit tombe je me faufile dans le couloir, en passant devant la chambre de mon père et de ma belle-mère j'entend des ronflements. Au moins, j'ai la confirmation qu'ils dorment. J'ouvre la porte d'entrer et sors. Le vent froid me rappelle que j'ai oublié mon manteau. Je re-rentre, prend mon manteau et re-sors. Je m'avance dans les rues de la ville, espérant ne plus jamais revoir ces paysages familiers.

Héritage mauditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant