Chapitre 8

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Note

Mercy et Revolt de Muse sont aussi dans la playlist Spotify de Dilemme (compte Tookuni). Ce sont des chansons pleines d'espoir ♥.

*

Naruto ne parvenait pas à calmer son fou rire. Ce devait être le mélange d'adrénaline et le trop-plein de bien-être qui le rendaient encore plus incontrôlable que d'habitude.

Excité de nature, il se contraignait rarement au silence. Là, étalé par terre à côté de Sasuke – son nouveau fantasme sur pattes –, nu et comblé, il ne pouvait que se laisser aller.

Sasuke lui donnait de petites claques sur le ventre dans une vaine tentative de le faire taire, mais la faiblesse des coups, et les pouffements compulsifs, lui disaient que son ami non plus n'en menait pas large.

Le sol était inconfortable au possible, avec de minuscules copeaux de pierre particulièrement acérés lui rentrant dans les reins. Ce fut la seule raison qui le poussa à se redresser au lieu de pratiquement tomber dans les pommes sur place. Lorsque son dos, humide de sueur refroidie, se désolidarisa du support, il emporta avec lui une partie du minerai. Lorsque Sasuke l'imita – pour les mêmes raisons, sans l'ombre d'un doute – il vit les perles noires luire légèrement sur ses omoplates pâles, les plus gros résidus se décollant en laissant des traces rouges.

Il fallut se débarrasser des plaques sombres, grimacer et se claquer les fesses afin d'éliminer les dernières poussières brillantes. C'étaient des morceaux d'obsidienne, en pièce ou en poudre, qui ressemblaient étrangement aux prunelles de Sasuke. Naruto en ramassa un, trouvant l'image à la fois poétique et amusante. Sasuke avait le même tranchant et la même beauté.

Le brun, à ses côtés, poussa un soupir de soulagement incongru. Naruto n'avait pas encore levé les yeux, trop obnubilé par l'obsidienne qu'il avait dans la peau. Comme Sasuke.

« J'étais justement en train de me demander comment ils espéraient faire passer une douzaine d'épreuves à des gens normaux sans que ceux-ci se chopent trente mille infections. Ouf. »

Le brun disparut de son champ de vision. Il l'entendit rassembler ses affaires, mais resta concentré sur le décor devant lui : le long du mur taillé, derrière la série de colonnades, il y avait un large ruisseau fumant. Celui-ci s'engouffrait dans la roche peu avant la porte ouverte. La montagne était un volcan. L'eau, une source chaude. Le liquide était bleu-vert, limpide et laiteux à la fois, riche en soufre. C'était joli, malgré les peintures grotesques ornant toujours les fresques.

Il était collant de sperme, de lubrifiant, de sueur ; les doigts qui avaient pénétré Sasuke sentaient quelque chose qu'il ne comptait pas identifier – il avait eu le malheur de s'essuyer le nez avec. Il voulait sombrer dans ce bain chaud pour achever ce parfait épisode. Il décida que ses vêtements pouvaient bien rester éparpillés sous la voûte un peu plus longtemps. Et il sauta dans le bassin.

« Naruto ! Espèce d'imbécile ! »

L'eau était moins bouillante qu'il ne l'aurait cru ; elle l'apaisa et le rafraîchit à la fois. Lorsqu'il se retourna, deux tibias blancs surplombaient un pied agacé qui tapait frénétiquement au bord de la rive. À côté du pied trônait leur équipement au complet. Sasuke avait donc pensé à lui ? Waouh. Ça, il ne s'y serait pas attendu.

« Oh, merci d'avoir ramené mes affaires ! »

La cadence du pied s'accéléra, mais la voix nasillarde jaillit en un petit grognement dédaigneux.

« Tu te rends compte que cette eau pourrait être contaminée à je ne sais quoi de stupidement pervers ? »

Sasuke faisait seulement à moitié semblant d'être en colère. Ce n'était pas comme si Naruto était réceptif aux poisons. Un peu comme avec l'alcool. Rien n'anesthésiait jamais Naruto. Le Kyûbi, son chakra, son instinct de survie, empêchaient toutes ces déconvenues. Il en allait de même pour les maladies, et le malheureux qui se serait essayé à le droguer en aurait payé le prix fort.

Un Dilemme pas si cruelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant