Note
C'est le dernier chapitre avant de vraiment entrer dans le vif du sujet ! (Littéralement, puisqu'il s'agit d'une grotte.)
Bien sûr, je ne compte pas m'arrêter quant au travail sur la psychologie des personnages et l'évolution de leur relation. Ils ont beaucoup, beaucoup de choses à déconstruire avant de pouvoir créer quelque chose à deux ;).
« Supermassive Black Hole » de Muse me semble de circonstance... ^^
*
Sasuke lui-même n'était pas certain de ce qu'il venait de se passer. Il n'était plus certain de beaucoup de choses depuis la veille, mais si la fin de soirée avait généré son lot de doutes, de questions et de vains combats intérieurs, rien ne l'aurait préparé à son propre comportement actuel.
Il n'y comprenait rien. Lorsqu'il s'était levé ce matin-là, il se sentait dégoûtant. Toute pensée parasite avait été écartée le temps qu'avaient pris ses ablutions. C'était en sortant de la rivière, frais et dispos, qu'il avait commencé à ressasser les événements.
Il y avait peu à dire, en soi : c'était une excellente baise, et plusieurs goûts d'interdit s'y mêlaient un en délicieux assortiment doux amer. Il y avait d'abord le fait qu'il était en plein travail. Sasuke avait ses principes, comme il l'avait fait remarquer à ses coéquipiers, et s'il avait assez d'expérience, il s'était bien gardé de vivre celle-ci au milieu de la tension du combat. Faire un tel doigt d'honneur à cette mission stupide, qu'il avait passé son temps à conspuer, était absolument délectable. S'il avait l'occasion, il recommencerait volontiers, tiens.
Ensuite, il y avait le simple fait qu'il avait couché avec Naruto. Il aurait dû trouver cela bizarre, grimacer, paniquer à la seule idée que le blond ait pu le voir dans cet état et l'entendre susurrer, plein d'envie, qu'il ne voulait pas le dominer. Il aurait dû se haïr d'avoir montré autant de faiblesse à son rival, d'avoir été si peu performant, de s'être autant laissé aller. Naruto avait peut-être même deviné quel affect le rongeait depuis si longtemps, à présent qu'il en était lui-même conscient. Il aurait dû regretter. Souffrir. Comme toujours. Comme avant.
Pourtant, il ne ressentait qu'une étrange plénitude. Une impression satisfaisante que tout était enfin à sa place. Naruto dans ses bras. Leur sexualité dévoilée de la plus agréable des façons. Cette mission stupide pour laquelle, désormais, il avait la sensation d'être fait. Le regard du blond sur lui quand il l'avait autorisé à l'étudier, quand il avait pénétré ses pupilles et que le ciel d'orage s'était teinté d'un rouge luxure.
L'impression s'était transformée en certitude lorsqu'il avait découvert Naruto en train de déguster son chocolat chaud, tirant nerveusement sur un fil de son pyjama – pyjama qu'il avait instantanément eu envie de lui arracher, dans une réminiscence par trop intense.
C'était comme si tout et rien à la fois n'avait changé. Naruto était toujours Naruto, sans doute en train de se demander comment lui faire face à présent, quoi dire, quoi faire, comment vérifier que son ami revêche ne s'était pas égaré du mauvais côté de son cerveau noyé dans l'obscurité. Sasuke savait bien que Naruto lisait en lui mieux que quiconque. Il savait aussi à quel point ils étaient proches, à quel point ils se ressemblaient, au fond, tous deux rongés par ce désir insatiable de faire ses preuves, d'être reconnus pour ce qu'ils étaient, tout en combattant cette même oppression qui les transformait en machines de guerre. Sasuke ne souhaitait plus être une machine de guerre. Naruto s'était rendu compte de l'ineptie de la chose depuis bien plus longtemps encore, ce jour où ils avaient enterré Haku et Zabuza. Ils étaient tant semblables, avec leurs complexes d'infériorité, leurs démons, leurs malédictions et leur terreur du rejet...
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Un Dilemme pas si cruel
Hayran KurguSasuke n'aurait pas pu tomber sur une mission plus rébarbative. Pourtant, comme c'est toujours le cas avec l'équipe sept, les enjeux dépassent de loin ses a priori. Car pour revenir victorieux, Naruto et lui doivent se mettre à nu, dans tous les sen...