Chapitre 5 - Erreur

77 10 8
                                    

Mio se dirigeait vers le dortoir commun pour répondre présent à l'appel après une journée entière d'absence. Il avançait la boule au ventre sentant le stress déjà présent dans tout son organisme. Chaque pas était plus hésitant et maladroit que le précédent comme si tout son être lui disait de faire demi-tour. Il voulait juste qu'on oublie son existence à cet instant, n'être plus qu'une âme errante au sein du palais dont personne ne se souciait.

En arrivant devant les portes, son cœur battait violemment contre sa poitrine, sa respiration était saccadé de la même façon que lorsque qu'il se réveillait de ses cauchemars mais là c'était bel et bien réel. Il leva ses mains tremblantes pour pousser les portes et se plaça parmi les autres servantes pour démarrer l'appel. Au moment d'entendre son morinom, il ne ressentit plus que de la peine et de la douleur comme il en avait l'habitude, l'angoisse vint prendre une grande place parmi les nombreuses émotions qui se bousculaient dans la tête du servant.

Il indiqua sa présence d'une faible voix, les yeux fixant le sol comme pour se rassurer et imaginer que rien n'allait se passer. Les larmes lui brûlèrent les yeux mais il les retint pour que personne ne puisse lire ses émotions. Il détestait qu'une personne soit capable de lire en lui et comprendre ses sentiments, ça le rendrait encore plus vulnérable qu'il ne l'était déjà et il ne pouvait pas se le permettre.

Des bruits de pas le sortirent de ses pensées, il leva alors la tête pour voir qui se tenait devant lui et écarquilla les yeux. Toutes les servantes avaient formé un cercle, une forte inquiétude collée sur leur visage devant la scène qui allait se passer. Le silence de la pièce fut rompu par les nombreux murmurent des autres femmes mais Mio n'entendait rien de tout cela. Il était figé sur les deux personnes qui le fixaient avec un sourire malsain au coin de la bouche. Deux gardes étaient positionnés face à lui, prêts à l'embarquer pour le punir.

Il n'eut pas le temps de réagir et de s'expliquer que la gouvernante donna l'ordre de l'emmener pour lui donner une correction. Ses cris de protestations furent vite étouffés par les mains sales des gardes qui l'emmenaient loin des dortoirs pour lui faire subir tout ce qu'ils souhaitaient. Se débattre ne servait à rien à part attirer des coups supplémentaires. Alors il ne fit rien quand on le lança contre le sol et qu'on le plaqua sur le ventre pour l'empêcher de bouger même si il ne comptait rien faire.

Pendant que les gardes discutaient de ce qu'ils aimerait lui faire subir, Mio maudissait le fait qu'il est voulu profiter d'un peu de plaisir. Un monstre comme lui ne devrait pas avoir le droit au bonheur et sa punition imminente n'était que justice. Les dieux réparaient juste leur erreur d'avoir laisser une once de joie à un être diabolique comme lui.

Le servant fut sorti de ses sombres pensées quand une vive douleur apparut dans son dos. Les autres hommes étaient entrain de le taillader, ou plutôt de lui graver quelque chose sur le haut de son dos à l'aide d'un poignard bien tranchant. Mio pouvait sortit le sang couler le long de son corps mais n'eut aucune réaction, il souffrait en silence puisqu'il devait payer pour revenir dans le droit chemin.

Les entailles étaient assez profondes pour que la blessure une fois cicatrisée, reste visible auprès de tous. Pendant leur séance de torture, les gardes riaient, ils étaient fiers de se qu'ils avaient accompli et ne s'en cachaient pas le moins du monde. Ils admiraient leur œuvre alors que le servant restait au sol sans aucun expression sur son visage.

'Erreur'

Voilà ce qu'ils avaient inscrit sur le corps de Mio pour lui rappeler qu'il n'était personne jusqu'à son dernier souffle. Cette marque devait le suivre toute sa vie afin de l'humilier où qu'il aille. Cette gravure l'empêcherait d'oublier ce monstre qu'il est.

Les gardes l'avaient ramené aussi vite qu'ils l'avaient embarqué et laissèrent Mio avec les autres servantes qui commençaient déjà à se moquer de son piteuse état ou à se dépêcher de démarrer leur journée par peur de subir le même sort que lui.

ℜ𝔢𝔟𝔬𝔯𝔫 [𝕱𝖗]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant