Chapitre 9 - 7 mois

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VALERIA

L'odeur des urgences. L'odeur du médical. L'odeur de la vie qui frôle la mort. L'odeur de la mort qui brandit le drapeau de la victoire au-dessus de la vie. Les cris de ces personnes mentalement détruites. Les cris de douleur de ceux qui se sont blessés. Les cris de ces personnes qui ont tenté de s'enlever la vie.

J'ai toujours été admirative de ceux qui travaillaient dans ce domaine. Ils étaient forts mentalement, car ils étaient le potentiel dernier espoir d'une vie comme une autre. Ils portaient ce poids sur les épaules, et je n'ose imaginer leur culpabilité lorsque quelqu'un ne s'en sortait pas. Mais c'est la triste réalité, la mort est inévitable, tout comme le temps, elle finit par nous rattraper.

Ma poitrine se soulevait avec intensité. J'avais besoin d'oxygène. J'ouvrai soudainement les yeux, et bougeai dans tous les sens, ne sachant pas où je me trouvais. Je poussai un râle de colère lorsque je sentis une douleur intense au niveau de mon avant-bras. Des tuyaux insérés dans mon corps. Des tuyaux qui me font couler dans les veines tout un tas de produits aux noms incompréhensibles, des produits qui ne m'aideront pas à aller mieux.

J'ai toujours détesté les urgences, parce qu'elles signaient dans la majorité des cas la fin d'une vie.

Ma panique redescendit petit à petit lorsque ma mère me prit la main avec tendresse. Je levai les yeux vers elle, et la découvris dans les bras de mon père, qui essayait en vain de la réconforter. Elle avait l'air d'avoir beaucoup pleuré.

Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait. À peine ai-je le temps de dire quoi que ce soit que des médecins entrèrent dans la pièce afin de vérifier mon pouls et me faire une prise de sang. Bordel, s'il y a bien quelque chose que je ne supporte pas, c'est les seringues.

Je suis faible, épuisée et vide de force. Mes paupières sont lourdes et la lumière blanche des lampes médicales m'aveugle avec brutalité. Je n'ai aucune idée de l'hôpital dans lequel nous nous trouvons, ni pourquoi je me suis retrouvée là, ni quel jour nous sommes.

Encore ces voix. Elles ne me quittaient pas. Elles criaient sans cesse, se posaient des centaines de questions qui me faisaient douter de tout, qui me créaient des peurs constantes et me détruisaient mentalement. Elles s'entrechoquaient entre elles, n'étaient pas réellement distinctes. Réfléchir trop était devenu un fardeau.

Ce n'est pas qu'une simple chute de tension. J'y étais habituée, en quelques sortes. Cela arrivait une fois tous les deux mois, au maximum. Mais cette fois-ci, il y avait quelque chose n'allait pas.

Je respirai de plus en plus fort. Le masque à oxygène qui emprisonnait mon visage m'angoissait et me faisait respirer encore plus vite. La sensation de manquer d'air était terrible, voir ces tuyaux insérés dans mes bras me donnait envie de vomir.

— Tu vas bien ma chérie ? murmura ma mère en me prenant la main.

— Tu préfères que je sois honnête ou que je te mente pour te rassurer ?

— Réponds ce qui te semble juste.

— J'ai l'impression que je vais crever, et je n'ai qu'une envie, c'est de me tirer d'ici.

— Nous allons essayer de te faire sortir le plus vite possible, mais nous ne pouvons rien te promettre Valeria, avoue-t-elle avec un air triste.

Je voyais mon père se ronger les ongles. Il fait souvent ça lorsqu'il réfléchit trop, ou lorsqu'il est stressé. Il me lance alors un regard plein de tendresse et essaie de plaisanter pour détendre l'atmosphère. Quelques fois, je suis peut-être trop dure avec eux.

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