Sauvetage

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Le détective regarda la carte, imprimant mentalement l'endroit. Il avait trouvé Molly, mais le plus dur restait à faire.

Il jeta un coup d'œil à l'horloge et grimaça. Réveillé John à cette heure-ci ne le tentait pas trop. Il n'avait certes pas envie de déranger le docteur dans son sommeil, mais il y avait également cette chose qui lui soufflait que son ami pourrait être blessé et Sherlock n'aimait pas cette éventualité.

Le consultant se dirigea vers sa chambre et enfila rapidement des vêtements. Il repassa par son bureau, écrivant tout de même un mot à son colocataire et attrapant son manteau et son écharpe au passage. L'homme descendit le plus silencieusement possible les escaliers, et, une fois dehors, tenta de trouver un taxi voulant bien l'emmener si loin de Londres et de son centre-ville.

John ouvrit les yeux quelques heures plus tard. L'aube commençait à peine à se lever lorsqu'il entra dans la cuisine. L'esprit encore embrouillé par le sommeil, il ne remarqua pas de suite la nouvelle carte accrochée au mur. Ce fut seulement lorsqu'il se leva, allant voir sa fille, qu'il comprit. Sherlock l'avait trouvée. Il repéra le mot de son colocataire mis en évidence sur le bureau.

« Partit chercher Molly »

Rien de plus, rien de moins.

« Abruti inconscient, murmura le docteur. »

Il partit se changer, prenant soin d'emporter une arme et revint dans le salon. Il scruta une nouvelle fois la carte, un léger trait de crayon bleu avait été indiqué sur un bâtiment. Il jeta un regard à Rosie, dormant paisiblement, puis à la pendule. Il prit la petite fille et descendit les escaliers quatre à quatre, sonnant chez Mme Hudson. La femme, une tasse de thé à la main, enroulée dans une robe de chambre, ouvrit la porte.

« Vous pouvez garder Rosie, il faut que j'aille chercher Sherlock.

— Évidemment. Est-ce qu'il va bien ?

— J'espère. »

Le médecin partit au pas de course, franchissant la porte et hélant un taxi. Il promit au chauffeur le double de ce qui lui devait en temps normal s'il arrivait en moins d'une heure à l'adresse qu'il lui avait donnée. Durant le trajet, John envoya plusieurs messages à son ami qui restèrent sans réponse. Le docteur se traitait d'imprudent, il aurait dû savoir que Sherlock n'abandonnerait pas et que son cerveau chercherait à sauver le plus rapidement possible la légiste, même si sa propre vie était en danger. N'arrêtant pas d'imaginer des scénarios plus improbable les uns que les autres et surtout plus douloureux, le docteur finit par regarder le paysage défilé à travers la vitre, s'occupant l'esprit en le vidant.

Lorsque la voiture s'arrêta, l'homme en sauta presque. Il paya le chauffeur et courut en direction du bâtiment, espérant ne pas s'être trompé.

L'endroit était abandonné, les pierres qui tenaient la charpente en place semblaient vouloir s'effondrer et la brise qui agitait les branches d'arbres agitait aussi les bâches en plastiques couvrant les fenêtres brisées.

Malgré cet édifice peu accueillant, John ne recula pas et continua avancer. Il ne put cependant pas faire un pas de plus, deux silhouettes se dessinant au loin. Suivi par Sherlock, Molly courait avec une expression de douleur sur le visage. La jeune femme s'effondra presque dans les bras du docteur lorsqu'elle arriva à son niveau. Sherlock regarda le docteur, il ne s'attendait certainement pas le trouver là.

« J'espère qu'ils sont bien attachés ! déclara Molly.

— Qui ça ?

— Les hommes qui m'ont retenu. »

Demain est aussi aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant