Dénouement

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Sherlock ouvrit péniblement les yeux. Il ne vit d'abord que l'obscurité, mais bientôt apparut un faible rayon de lumière provenant de devant lui. Au fur et à mesure que son regard s'habituait à la faible luminosité, il révélait l'endroit dans lequel le détective se trouvait. C'était une petite pièce constituée de briques où un air frais semblait arriver en continu, provenant de nulle part et de partout à la fois.

Le consultant bougea la tête, mais une douleur se déclencha. Il tenta de déplacer sa main, mais un poids la retint au sol. Ce poids s'avéra être la main de son colocataire, prisonnière dans l'autre menotte.

Le sociopathe ferma les yeux, essayant de remettre les évènements. La nouvelle lettre, l'inquiétude, le bruit de verre brisé, la sensation d'étourdissement, la fléchette dans le bras.

L'homme soupira et fixa son regard sur la source de lumière, se trouvant certainement derrière une porte. S'il avait raison, ce serait peut-être là leur seule chance de ne pas mourir. Il se rappelait ce qu'avait dit son frère, mais pour l'instant, revenant sur sa décision, il devait agir.

Il tourna une nouvelle fois la tête, provoquant une autre douleur à l'arrière de son crâne. Il ne pouvait distinguer du docteur que les contours flous de son visage. Pourtant, il était sûr qu'il était menotté au médecin, prenant son cœur qui s'affolait à l'appui.

« John... John... »

Aucune réponse. Sherlock tenta de se rapprocher de l'homme, mais il se révéla impossible de s'avancer plus. Les membres engourdis par le froid, le détective n'avait pas remarqué qu'ils étaient serrés l'un contre l'autre. Avec sa main valide, le consultant secoua le bras du médecin. Aucune réponse. Une peur l'envahit et il chercha à l'éloigner, sans succès.

Il glissa sa main jusqu'à cou de l'homme assit à ses côtés et essaya de mesurer son pou. Lorsqu'il sentit enfin les battements de son cœur, il ne put s'empêcher de soupirer de soulagement, posant son front sur l'épaule du docteur. Ce geste le réveilla.

« Sherlock, murmura-t-il.

- Oh, merci, tu es conscient. »

La délivrance ne faisait aucun doute dans l'intonation de la voix du sociopathe.

« On est où ? Fut la première question de John.

- Pas à Londres, dans un endroit venteux que l'on connaît sûrement. Je n'ai pas de certitude concernant ça.

- Une des rares fois, répondit le médecin. »

Même dans la pénombre, l'homme aux yeux bleus vit son ami sourire face à ce compliment.

« Est-ce que tu pourrais marcher jusqu'à la porte ?

- J'ai fait la guerre, une porte ne va pas m'effrayer. Ce serait plutôt à moi de te demander ça.

- On s'en fiche de moi. »

Le docteur tourna son regard vers son colocataire, étonné. C'était la première fois après toutes ces années qu'il l'entendait dire une phrase de la sorte. La sensation qu'il avait ressentie à Baker Street revint, plus intense que jamais.

« On y va, lança finalement le consultant. »

Prenant appui sur le mur, les deux hommes réussirent à se lever. Ils avancèrent pas à pas, frigorifiés. Se soutenant mutuellement, ils devaient avouer que la porte semblait toujours plus loin. Malgré tout, ils arrivèrent à rejoindre l'autre côté de la pièce. S'écroulant contre le mur, Sherlock tenta d'ouvrir la porte. Fermée.

« On est coincé ici, marmonna le détective, en colère contre lui-même.

- Je, commença le docteur en s'éclaircissant la voix, je pense que ce serait le moment de mettre les choses au clair. »

Demain est aussi aujourd'huiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant