Des traits, des lettres, des mots, des lignes qui se relient, se dessinent sur mon cahier et forment finalement un énorme regroupement d'informations. Toutes, reliées à la disparition de ma mère.
- Il faudrait qu'on trouve un ordi quelque part pour rechercher cette mallette.
- Il y a une sorte de centre informatique bizarre en ville, on pourrait y aller et essayer de trouver des annonces. propose Samuel.
- Bonne idée. C'est loin ?
- Environ une vingtaine de minutes à pied. répond mon ami.
- Ok parfait, on y va.J'enfile mes converses, attrape les clés de la chambre et quitte l'hôtel aux côtés de Samuel. On emprunte ensuite un petit sentier qui est un raccourci d'après lui. Le soleil brille en cette matinée ensoleillée à Cuba et je sens mon corps bronzer.
- J'ai pris un peu de sous histoire qu'on déjeune un truc en ville. s'exclame Samuel.
- On aurait pu manger à l'hôtel non ?
- Je suis censé travailler toute la journée alors je dois éviter mon père à tout prix. rit-ilLa soif commençait à se faire ressentir quand on arrive enfin dans le centre-ville. De vieux bâtiments se dressent devant nous dès qu'on quitte le chemin qu'on a entreprit. Certains relativement en bons états et d'autres, la façade sale, délabrée ou encore pleine de graffitis.
- Bienvenu dans le centre-ville. s'exclame Samuel devant moi en ouvrant grand les bras.
J'attrape sa main et avance vers une rue à notre droite.
- À la prochaine rue, tourne à gauche.
Je hoche la tête en signe de réponse. Parfois, je m'arrête et observe l'authenticité de la ville. Un grand bâtiment bleue et jaune se dresse alors devant nous, sur le coin de la rue. Samuel glisse sa main entre mon bras et ma hanche droite et me fait pivoter pour que je me retrouve face à lui. Je recule et plaque mon dos contre le mur du bâtiment alors que lui s'approche de mon visage. Je le regarde dans les yeux. Il entremêle ses doigts dans mes cheveux. Sa main sur ma hanche, il approche son visage du mien. Mon cœur se serre et ma respiration se saccade. La distance entre nos deux visages diminuent et nos nez se touchent presque. Ses doigts se séparent de mes cheveux et viennent se déposer sur mes épaules, remontant doucement à mon cou et ensuite à ma joue rosée d'émotions. Ses yeux se baladent sur mon corps scrutant chaque partie avec un peu plus de désir. Je ferme les yeux, m'évadant dans ce moment où l'on se parle sans les mots, moment où plus rien n'existe autour. Son souffle s'approche de mon oreille et me chuchote tendrement.
- Je pense qu'on s'est trompé de chemin. Chuchote Samuel.
Toujours les yeux fermés, un léger rire sort de ma bouche. On reste là, à se regarder en souriant.
- Il doit y avoir un café pas très loin, on va d'abord passer par là pour ne pas devoir revenir sur nos pas. ajoute-t-il.
Je hoche la tête en signe de réponse.
J'adore l'observer en marchant, il a l'air de connaître chaque recoin par cœur, chaque balcon. Parfois, je l'aperçoit sourire à des vieux monsieur assis devant un bar ou à une dame discutant avec une autre, devant leur maison. Une ambiance traditionnelle plane à cet endroit. Je me mets soudain à le questionner, curieuse.
- Pourquoi il n'y a aucun touristes ?
- Les gens de l'hôtel ne cherche pas à visiter les petits quartiers de Cuba, ils se contentent de la piscine, la mer ou les grandes villes alors qu'à peine quelques mètres plus loin, il y a des quartiers pauvres. Mais qui va faire attention à tout ces gens démunis ? Personne. Parce que l'humain ne pense qu'à son propre plaisir personnel. dit-il d'un air froid.Il s'arrête, se tourne vers moi avec un regard plein de haine.
- Ces gens là, ne sont pas ici pour connaître la culture, ils viennent seulement pour nos belles plages parce que ça, ils n'ont pas dans leur grandes villes hein. De belles photos aux sourires hypocrites, voilà leur souvenirs de vacances. crache Samuel.
Je me tais. Ne sachant quoi dire, je l'enlace.
- Promets-moi de me faire visiter chaque quartier, même ceux que personne n'ose visiter.
- Je te le promets. me répond-il.Je recule, et nous reprenons notre chemin vers un petit café pour notre déjeuner. Un joli bâtiment se dresse devant nous avec plusieurs personnes assises sur la terrasse de devant, discutant de choses diverses et variées. Une femme d'une vingtaine d'années s'approche de nous et nous suggère de nous installer. La peau très bronzée, les cheveux couleur chocolat attachés en queue de cheval, elle ressemble typiquement à une cubaine, me dis-je. Je lui souris et m'assois en face de mon ami. Elle nous tend
deux cartes et je lui remercie en espagnol.- J'ai aucune idée de ce que je vais prendre. Probablement un café frappé et toi ?
- Un mojito sans alcool je suppose, j'en bois constamment. me répond Samuel.Avant que la femme ne revienne avec notre choix après avoir fait notre commande, nous discutons, comme le monde autour de nous, de choses diverses et variées.
- Étais-tu proche de ta mère quand tu étais en France ? me questionne-t-il.
Je me mets à observer une femme au-loin.
- Oui, très. J'ai toujours eu une connexion avec ma mère, même si je ne m'en rendais compte que très rarement. J'ai toujours été plus focalisée sur la relation que je n'ai jamais eu avec mon père plutôt que celle que j'ai avec ma mère. Elle a toujours tout fait pour me protéger et je me demande parfois si ce n'est pas pour ça qu'elle a soudainement disparu. C'est une femme intelligente malgré son air de femme simple.
- Je suis persuadé qu'elle t'aime très fort Olive. me rassure Samuel.
Mes yeux s'embuent et une larme coule le long de ma joue. Ma gorge se serre et je décide de ne plus rien ajouter de plus. Samuel en fait de même, nous plongeant dans un moment de silence réconfortant. Nos silences permettent parfois de continuer notre discussion sans utiliser de mots capables de faire mal. Et c'est une des choses qui me manquera chez lui, lorsque je l'espère, tout redeviendra comme avant.
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L'été d'Olive
Teen Fiction"Si on m'avait dit qu'à 15 ans je serais en train d'enquêter sur la mystérieuse disparition de ma mère en pleine vacances à Cuba, je ne l'aurai jamais cru. Pourtant, c'est arrivé. Une aventure de fou à tes côtés. Toi, Samuel, fils du gérant de cet h...