SERGIO

C h a p i t r e 8

Je me réveille en sursaut, dans le noir. Quel cauchemar.. si toutes mes nuits se passent comme ça, ça risque d'être dur. Je transpire, je pleure et j'ai du mal à reprendre mon souffle. Un cauchemar peut-être trop réaliste. Je me lève pour aller à la salle de bain, pour me calmer sans réveiller Sergio. Je me regarde dans le miroir, je n'ai pas l'impression de me voir moi, une autre, qui ? je ne sais pas. Je pleure un peu plus tout en essayant de me calmer, mais plus j'essaie, plus c'est pire. Je vois la clanche de la porte qui s'abaisse. 

- Je peux ?

Je n'ai même pas la force de lui répondre. Il entre doucement, me regarde, les fesses en appui sur le lavabo, les mains sur le visage, et des larmes, encore et encore. Il s'approche, me prend dans ses bras sans rien dire. 

- Je voulais pas te réveiller désolé.

- C'est rien, tu sais je suis là pour toi, si ça va pas, même si ça va. 

- Grazie. Merci.

Je me calme doucement, reprenant ma respiration.

- Je te fais un chocolat chaud ?

- Je veux bien.

On retourne dans le salon, je reprends place dans le canapé, sur mon téléphone, il est 5 heures du matin. Sergio revient, deux chocolats chauds dans les mains, m'en tend un avant de s'asseoir à mes côtés. Je bois une gorgée, mais je me brûle la lèvre. On va peut-être attendre un peu. Il me propose de mettre la télé, et on choisit les dessins animés, quel beau programme. 

- Je meurs de faim, tu veux manger quelque chose ?

- Comme toi, je suis pas difficile.

- Dis moi, qu'est ce qui te ferait plaisir là ?

- Des crêpes. 

- Va pour des crêpes.

- Tu sais le temps que ça met à faire ?

- Tu es pressée ?

- Non mais...

- Donc voilà, ça sera des crêpes, puis maintenant que tu m'as donné envie, on change pas d'avis.

Je laisse échapper un sourire qui le fait sourire en retour. Alors que je suis plongé dans un dessin animé en italien, il s'affaire en cuisine. Mon avis sur lui change toutes les deux minutes, mais je suis plus réfléchie à son sujet qu'à mon arrivée sur le sol italien. Il me plaît toujours, ça c'est sur, et peut-être même un peu plus, mais j'ai pris du recul sur mes sentiments. Il arrive pas loin d'une heure plus tard avec un plateau, sur lequel il y a les fameuses crêpes, confitures et nutella, jus de fruits et yaourts. Le meilleur petit-déjeuner que je pouvais espérer.

- J'espère que ça te plaît.

- C'est parfait, merci beaucoup.

On commence à manger, ou plutôt dévorer notre repas. Sergio reçoit un message sur son téléphone, qui le prévient que le reste de la bande rentre qu'en fin de journée.

- On a la journée pour nous, tu veux faire quelque chose en particulier ?

- Je sais pas.

- On verra bien alors.

- J'aimerai peut-être aller au campus prendre une douche et me changer.

- On va commencer par ça.

Alors qu'on fait un peu plus connaissance tout en regardant les dessins animés, et que je m'affaire à prononcer quelques mots d'italien, ça toque à la porte. Je fais un bond dans le canapé.