Il suffit d'une soirée - {dramione}

Rencontre inattendue chez Fleury et Bott

L'après-midi venait de commencer en ce 1er septembre. Il faisait très chaud pour cette période de l'année. Hermione se tenait devant sa garde-robe depuis une bonne vingtaine de minutes, ne sachant pas quoi mettre, même si elle avait une bonne centaine de vêtements. Elle finit par se décider sur une robe noire moulante lui arrivant à la mi-cuisse. Pour compléter son look, elle prit des boucles d'oreilles rondes en or d'environ trois centimètres de diamètre et des escarpins d'un rouge plutôt vif. Ayant peur d'avoir froid, elle prit une veste en denim et l'enfila.

Très peu de temps après s'être habillée, satisfaite de son reflet dans le miroir, elle sortit de sa chambre et descendit dans le salon.

— Je m'en vais au Chemin de Traverse, dit-elle. Tu veux venir avec moi?

— Non merci, répondit la personne assise sur le divan. Je préfère m'occuper du souper tantôt, comme on reçoit Harry à la maison. Du poulet ou du bœuf?

— Fais ce que tu veux, Ron. Tu ne m'écoutes jamais pour les repas de toute façon. On va se retrouver avec le frigo trop plein, comme à chaque fois que c'est toi qui fait la cuisine.

Ron lui sourit. Il adorait toujours manger. Il prenait des dizaines de collations par jour, que ce soit un reste de lasagne ou de porc, du riz, des fruits ou du fromage. Cela lui prenait environ trois jours pour vider le frigo lorsqu'il était plein. Il était même possible de dire qu'il mangeait plus qu'à Poudlard, ce qui n'était pas peu dire.

— Tu reviens à quelle heure? demanda-t-il.

— Je n'en ai aucune idée, répondit-elle. Ginny m'a dit qu'elle avait des choses à acheter à la boutique de Quidditch. Si je la croise, je l'amène souper à Londres. Tu en profiteras pour parler avec Harry, ça fait longtemps que vous n'avez pas été seuls tous les deux. Reste près du téléphone, tu veux bien? Si jamais je t'appelle... De toute façon, tu as appris à l'utiliser, après toutes ces années.

Elle faisait évidemment référence au coup de fil désastreux qu'il avait lâché à Harry l'été suivant leur deuxième année à Poudlard. Elle avait tellement ri en entendant Harry raconter cette histoire qu'elle avait décidé de montrer à Ron comment s'en servir, et ainsi, qu'il puisse l'utiliser sans faire les mêmes erreurs que la première fois. Elle ne voulait pas que Ron décroche en criant, ça non.

Hermione s'avança près du divan et se pencha pour embrasser Ron. Ils s'embrassèrent à nouveau, et encore, et encore, et encore... Il prit sa douce par la taille au milieu de tous ces baisers langoureux qu'ils avaient commencé à se donner et Hermione se retrouva assise sur Ron pour mieux l'embrasser, puis se décolla de lui après avoir lié sa langue à la sienne encore une dizaine de fois.

— Bon après-midi, Ron.

— Bon après-midi, Hermione. On se voit tout à l'heure!

Elle sortit de l'appartement et transplana.

***

Il arrivait si peu à Hermione de se rendre sur le Chemin de Traverse qu'elle décida de faire toutes les boutiques, même celle d'Ollivander, le marchand de baguettes magiques.

Elle croisa Ginny dans la boutique de Quidditch. Elles se parlèrent à peine. Ginny était pressée; elle devait aller chercher une bague de mariage dans une boutique de Moldus (ils faisaient de bien plus belles bagues que les sorciers) parce qu'elle voulait demander à Harry de l'épouser. Le souper à Londres entre les deux jeunes femmes tombait donc à l'eau.

À seize heures vingt, Hermione, ayant fini la tournée des magasins qui l'intéressaient, se rendit à la dernière boutique qu'elle aimait, sa préférée, la librairie Fleury et Bott.

Elle entra dans la boutique et observa les livres attendant d'être achetés. La plupart des manuels scolaires qu'elle avait utilisés lorsqu'elle était à l'école étaient toujours en vente. Elle vit avec étonnement que le Monstrueux Livre des Monstres, le livre qu'Hagrid leur avait fait acheter pour le cours de soins aux créatures magiques en troisième année, se vendait encore. Elle se rappelait encore de la première fois où elle avait ouvert ce livre. Si elle n'avait pas réagi assez vite face aux claquements de dents du livre, ce dernier l'aurait dévorée.

Elle était maintenant en train de lire la quatrième de couverture d'un livre écrit en runes lorsqu'elle entendit son nom.

— Granger?

Elle leva les yeux de son livre et vit quelqu'un qu'elle ne connaissait que trop bien pour l'avoir frappé à Poudlard.

— Malefoy? dit-elle, surprise.

— Qu'est-ce que tu fais ici? dit-il précipitamment.

— Je pourrais te poser la même question, répondit-elle d'un ton sec.

— Ça fait longtemps! Je ne croyais pas te revoir un jour!

— Es-tu malade ou tu as pris un joint? Ça va, d'être amical avec moi? Où est passé le vilain et redoutable Drago Malefoy de Poudlard qui m'insultait dès que l'occasion se présentait, en l'occurrence, toujours?

— Qu'est-ce que tu deviens? dit-il en ignorant la question d'Hermione.

— Tu dois le savoir, je suis presque partout dans les journaux, dit-elle sèchement.

— J'essaie d'être amical, Granger. Tu devrais faire pareil.

— Très bien, soupira-t-elle. J'aspire à devenir Ministre de la Magie. Pour le moment ça avance plutôt bien. J'ai espoir d'y arriver bientôt.

— Comment vont... Potter et... Weasley? demanda Malefoy dans un effort surhumain pour ne pas les insulter.

— Très bien. Harry vit avec Ginny, et ils vont probablement bientôt se fiancer. Et Ron va bien aussi.

— Tu étais avec lui, c'est ça? Est-ce que... tu es encore avec lui?

Pour une raison qui lui échappait, Hermione ne voulait pas répondre. Il était pourtant simple d'hocher la tête de haut en bas, mais cela semblait tout à coup impossible à exécuter.

— Et toi? demanda-t-elle pour changer de sujet.

— Moi ça va, répondit-il machinalement.

— Ah, c'est... bien.

Un silence de mort tomba dans la boutique. On entendait plus que le Monstrueux Livre des Monstres claquer des dents dans la cage dans laquelle tous les exemplaires tenaient, collés les uns contre les autres, se déchiquetant entre eux.

— Hé, Granger? Ça te dirait d'aller prendre un verre?

— Tu es sérieux là? Un verre avec toi? Non merci, je vais passer mon tour, répondit-elle.

— Oh, allez, ça serait amusant! S'il te plaît, dis oui.

Hermione réfléchit pendant un moment. Elle inspira, puis soupira bruyamment.

— C'est bon, je viens. Laisse-moi aller payer mon livre avant.