Kentin & Moi - Love Life Version. [+18]

Chapitre 6 - Prémices.

Point de vue Kentin.

Antoine vient d'arriver, Hilary lui saute dans les bras bien trop heureuse de voir son oncle préféré ! Comme toujours il a un petit quelque chose pour elle, cette fois-ci, c'est une boîte de feutres qui ont l'odeur de fruits. Elle est aux anges, le remercie d'un câlin plus que furtif et s'installe sur la table du salon pour découvrir ses merveilles colorées et odorantes. J'emmène Antoine dans la chambre d'ami pour qu'il y dépose ses affaires et le remercie à nouveau de s'être déplacé jusqu'ici pour la garder. Cookie est allongé au côté d'Hilary, j'explique à Antoine que son repas est prêt, qu'il peut s'y servir également ou encore commander quelque chose s'il ne trouve pas son bonheur dans le frigo ou les placards. Un sourire moqueur s'installe sur ses lèvres à mesure que je parle.

« Quoi ?!

_Oh rien, rien. Il lève ses mains, se présentant innocent de mon accusation.

_Tu crois que je ne vois pas ton petit sourire-là ?!

_N'ai-je pas le droit d'être heureux de voir ma petite nièce préférée ?

_Moi aussi je te t'aime tonton ! Mais tu sais, il faut pardonner papa. Il scré... tré... Spresse... Euh. Il a très peur pour son rendez-vous d'amoureux pas encore amoureux mais bientôt avec la dame du café toute belle ! Je pique un fard, je sens le rouge s'étaler sur mon visage comme s'il me fallait rivaliser une tomate bien mûre.

_Elle est si jolie que ça ?

_Oh oui tonton ! En plus, mamie elle en parle tout le temps. Pis papa il lui envoie des messages souvent. Même que des fois, il lui envoie des messages qui parlent le matin et pis le soir. Elle fait ça aussi. Elle a une voix que j'aime bien. Comment enterrer son père aisément, à l'âge de six ans, dévoilant au passage sa vie sentimentale alors qu'il pensait réussir à être discret ? Demandez à Hilary, elle, elle sait.

_Merci Hilary. Elle se tourne vers moi et m'offre son plus joli sourire.

_De rien papa. Je soupire amusé de son innocence. Antoine parle un peu plus bas.

_Tu penses que c'est réciproque tes sentiments pour elle ? Tu lui as parlé de la petite ?

_Aucune idée, si je voulais être parfaitement honnête je te dirais que j'espère que oui. Et non. Je ne veux pas lui dire par message. Mais très vite je lui dirai ! »

Je discute avec lui encore un moment, reçois avec bonheur le nouveau dessin de mon petit ange et l'accroche dans le couloir, galerie de ses œuvres. C'est bientôt elle qui me met presqu'à la porte, parce qu'il ne faudrait surtout pas que j'arrive en retard. Elle m'embrasse et tend les bras vers Antoine afin d'être à ma hauteur, elle agite les deux bras quand je lui fais signe une dernière fois. Cookie patiente à leurs côtés, lui aussi m'a souhaité bonne chance je crois. Il doit sentir que quelque chose se prépare car il m'a énormément câliné aujourd'hui. Plusieurs fois ces derniers jours, j'ai imaginé comment pourrait être ma vie si nous nous donnions une chance. Bien sûr, j'ai toujours en tête que je m'emballe peut-être et qu'en réalité elle ne me voit pas comme je le voudrais mais... Elle me fait trop de bien à l'âme pour ne pas s'imaginer, parfois, que nous pourrions former une famille avec Hilary et Cookie. D'un autre côté, m'imaginant à sa place cette fois-ci, acceptera-t-elle un homme déjà papa ? Ce n'est pas rien d'accepter une vie avec un enfant, peu importe son âge. Mais sur le long terme. Essaiera-t-elle de remplacer Carry ? Si on décide d'avoir des enfants, est-ce qu'elle ne rejetterait pas Hilary au profit des nôtres ? Hilary, adolescente, acceptera-t-elle toujours d'avoir un père et une belle-mère plus une mère et un beau-père ? L'angoisse absolue !

Je pousse un long soupire, Antoine a raison, je pense toujours au pire et gâche toutes mes chances avant même d'avoir étudié longuement le potentiel bonheur du sujet. Je frappe à sa porte et tente de m'extirper toutes mes mauvaises pensées de la tête. À travers la porte filtre une légère odeur de nourriture qui ouvrirait l'appétit d'une personne déjà repue ! Sans que je ne l'entende arriver elle ouvre la porte et m'invite à entrer. Comme la dernière fois, j'ai l'impression de passer la porte d'un autre monde. Un monde exclusivement adulte, ici les jeux ne sont pas légions, les crayons de couleurs et autres feutres ne sont pas éparpillés sur la table du salon, les peluches – s'il y en a, ne trônent pas sur le canapé en maîtres... Je suis devenu papa très tôt finalement, et j'ai l'impression, en voyant son appartement, d'être passé à côté de quelque chose... Pourtant j'aime Hilary, plus que tout au monde. Elle est la prunelle de mes yeux et je tuerais sans remord pour elle !