Kentin & Moi - Love Life Version. [+18]

Chapitre 10 - Nous.

Quelques semaines plus tard.

Mon père est sorti de l'hôpital il y a deux jours, de mon côté, je m'y suis rendu pour ma seconde séance avec le psy. On a abordé des traumatismes anciens qui sont encore bien ancrés en moi. On a beaucoup parlé de ma condition de père célibataire en couple, et de comment j'appréhende la guérison récente de ma blessure – ou plutôt, la reprise prochaine du travail. C'est encore un peu brouillon dans ma tête, mais je dois bien admettre que cette séance m'a fait du bien. J'appelle mes parents pour savoir si Hilary va bien et me mets joyeusement en route vers le café. On passe notre première soirée ensemble depuis qu'elle a accepté de me redonner une chance. La terrasse est déjà débarrassée et je frappe trois coups à la porte vitrée pour lui signaler que je suis là.

« Pile à l'heure ! Elle m'embrasse, fermant la porte derrière nous. La journée a été épuisante !

_Je vois ça ! Tu pourrais partir en vacances avec ces valises que tu te trimballes sous les yeux !

_Gna gna gna ! Et toi, ta journée ? Elle s'installe derrière le comptoir et pose une tasse de chocolat chaud sur le rebord, m'invitant à prendre la boisson. J'imagine qu'on en a encore pour un moment ici du coup.

_Merci. Plutôt bonne. J'ai vu mon chef ce matin, il me dit être content de me voir prendre mon poste après toutes ces péripéties. Et je sors du psy, c'est encore chiffon mais je sens que ça me pèse moins. Elle m'offre un sourire tandis qu'elle continue le fil de sa comptabilité. Il faudra absolument que je remercie Rosa de m'avoir dirigé vers lui.

_Justement. Elle inscrit quelque chose dans son cahier, maintenant son crayon du bout des doigts. Ce week-end Leigh et elle ont besoin que je garde Thia, je pensais qu'on pourrait passer le week-end ensemble, comme ça les filles pourront jouer ensemble et nous on...

_Pourrait jouer ensemble, j'imagine. Ses joues rougissent tandis qu'elle confirme mes dires. Voilà un plan qui me plaît bien.

_Parfait ! Elle replonge la tête dans son cahier. 

_Tu as encore des trucs à faire ? J'aimerais t'aider si tu le veux bien.

_Il y a de la vaisselle à faire je crois, mais tu n'es pas obligé.

_Non, mais on pourrait se poser chez toi bien plus vite ! »

Elle acquiesce et je me rends donc en cuisine. Je n'aime pas plus que ça faire la vaisselle, mais la perspective d'une soirée entière où nous ne serons que tous les deux me donne suffisamment envie de m'occuper de ça! Je finis assez rapidement et m'emploie donc à nettoyer les plans de travail et les plateaux.

« Je pourrais t'engager tu crois ? Je me retourne en sursautant, je ne l'ai pas entendue arriver.

_Tout dépend du salaire. Je lui fais un clin d'œil complice. Elle s'approche de moi tout sourire, me forçant à reculer contre le plan de travail.

_C'est évidemment à négocier. Mais je suis sûre... Ses mains viennent entourer mon cou. Qu'on trouverait un arrangement qui nous convienne. Sa voix est suave et je me demande où a bien pu passer mon amoureuse douce et concentrée de la pièce d'à côté. Je me penche pour l'embrasser. Hep là ! On ne soudoie pas la patronne ! J'esquisse un sourire.

_Mille excuses madame. Je n'avais pas saisi que les négociations étaient entamées. Elle se rapproche de moi, ses seins viennent flirter avec mon torse et je tente vainement de retenir l'érection naissante qui déforme déjà mon jeans soudainement trop serré.

_Ah. Il vous faudra être plus observateur si je vous prends. C'est moi qui vais te prendre. Elle sait l'effet qu'elle me fait, ce qu'elle ne sait pas – et moi non plus, c'est combien de temps je vais tenir avant de lui sauter dessus ! Et plus concentré également.