Chapitre 17: Ceux Qu'on Aime Ne Nous Quittent Jamais

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Elle se réveilla dans un lit. Les quartiers de son père. Elle l'avait oublié. Il allait lui passer un savon –tu es partie sans me prévenir, ne refais jamais ça !– et elle n'en avait pas du tout envie.
Snape était assis dans le salon.
"Tu me dois une explication, je me trompe ?"
Aelyn lui fit le récit de son aventure.
"Et c'est ainsi que tu t'es retrouvée sur la berge d'un lac à hurler que tu voulais ta maman ?"interroogea Snape.
"Je ne m'en souviens plus", avoua Aelyn.
Il y eut un silence.
"J'ai vu Bellatrix, hier soir, après le chaos. Elle te passe le bonjour", dit Snape.
Devant l'air déconfit de sa fille, il ajouta :
"Je plaisante, elle se souviendra de toi".
"J'ai tué quelqu'un".
"Jugson. Il était pas très intelligent, si ça permet de te pardonner à toi-même".
"J'ai pris du plaisir. J'étais contente. Tu ne comprends pas, je voulais voir la lumière quitter ses yeux, je –"
"Et après on me traite de psycopathe", ironisa le maître des potions. "Aelyn, ce n'était pas toi, la panthère –"
"Fais partie de moi. Elle est une part de qui je suis. Je l'ai accepté et de ce fait, nous formons qu'un seul être puissant. Je la contrôle entièrement", acheva Aelyn.
"Aelyn, je t'aime comme tu es, tu n'es pas un monstre comme tu sembles le penser. Je ne veux pas que tu te sentes coupable".
Aelyn se sentait tout de même responsable, mais elle acquiesça.
Elle alla trouver Leven qui avait passé sa soirée à faire les cent pas. Drago lui avait raconté ce qu'il s'était passé dans le bureau d'Ombrage et Aelyn lui raconta sa version de l'histoire ainsi que son aventure au ministère.
Harry, Ron, Hermione, Ginny et Neville étaient tous ébaillis devant sa capacité à se transformer en panthère.
"Tu peux pas savoir à quel point on a eu peur dans le bureau d'Ombrage", expliqua Neville.
"J'ai cru que le ciel m'étais tombé sur la tête", renchérit Ginny. "Enfin, le plafond, en l'occurrence".
Harry restait sans voix, toujours bouleversé par la mort de son parrain, Aelyn en était sûre.
La réaction qu'Aelyn appréhendait le plus était celle de Jane.
Cette dernière vint la trouver dans le parc et s'assit avec Aelyn sans un mot.
"Je –je suis désolée", dit Aelyn la voix brisée par le chagrin.
"Tu n'y es pour rien, voyons", dit Jane.
"J'aurais pu –"
"Si tu commence à te demander toutes les choses que tu aurais pu faire, tu seras encore là dans cent dix ans", coupa Jane. "Tu en as fais plus qu'assez, la seule responsable, écoute moi bien, c'est Bellatrix, et en aucun cas tu ne dois te sentir responsable", ajouta la jeune Serdaigle.
"Tu n'as même pas eu le temps d'en savoir plus sur lui", argua Aelyn.
"Il n'est pas réellement parti. Un jour il m'a dit, 'les personnes qui nous aiment ne nous quittent jamais', elles sont toujours avec nous, dans notre cœur", déclara Jane.
Aelyn sentit ses larmes monter. Jane, elle, ne pleurait même pas. Elle était si forte, si mature. Aelyn aurait dû être celle qui la consolerait et pourtant, elle en était incapable.

La fin de l'année était arrivée et Aelyn rentrerait à la maison le soir même. Elle terminait ses bagages quand Drago passa à côté d'elle, les yeux rouges.
"Mon père est en prison", souffla-t-il entre deux reniflements. "Et tu me déteste".
"Je ne te déteste pas", rétorqua Aelyn. "Je ne supporte pas ton air narquois, il y a une différence".
"Tu dois me détester, nous ne pouvons pas être dans le même camp", dit-il.
"Tu n'es pas ton père Drago, tu peux choisir notre camp", le raisonna Aelyn.
"C'est mon père, je n'ai pas le choix".
"On a toujours le choix", souffla-t-elle. "Je suis désolée, Drago, de –t'avoir giflée".
"Je l'avais méritée, je suis mauvais, je gâche toujours tout".
"Bien sûr que non, tu es très gentil quand tu n'es pas jaloux d'un certain griffondor".
"Tu ne peux pas comprendre, Aelyn. Ton père ne travaille pas pour –enfin toi tu ne vis pas dans une famille qui vit pour la magie noire. C'est facile pour toi d'être dans le bon camp."
"Dray', tu n'es pas comme eux, je le sais. Je le vois dans tes yeux. Tu veux être meilleur mais tu veux aussi leur montrer ce qu'ils veulent voir. Tu peux faire des choix différents, tu peux te battre pour ce qui est bon", souffla Aelyn.
"Toi tu pourrais car, toi, tu es courageuse. Pas moi. Je ne peux pas les renier."
Les larmes aux yeux, il s'éloigna et Aelyn sentit son cœur se serrer. C'était sa famille après tout, songea la jeune fille. Elle ne souhaiterais pas devoir choisir entre Harry et son père ou ce qu'il y a de bon dans le monde.
Aelyn alla rejoindre Ginny, Neville, Luna, Leven et Harry à la gare de Pré-au-Lard et ils embarquèrent à bord du Poudlard Express.
Aelyn dessina la majeure partie du voyage et quand ils furent arrivés, elle salua ses amis avant de rejoindre son père dans la ruelle.
Ils transplanèrent sans un mot et Aelyn retrouva sa chambre. Après tout ce qu'elle avait enduré, l'été s'annonçait palpitant.





Aelyn Evans cinquième année à Poudlard Où les histoires vivent. Découvrez maintenant