𝒞𝒽𝒶𝓅𝒾𝓉𝓇𝑒 𝟣𝟦

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 La légère lumière pointe le bout de son nez dans la chambre, me laissant apercevoir deux corps endormis sur le canapé face au lit. À leurs pieds, des vêtements sont éparpillés un peu de partout. Je remarque vite qu'il s'agit de ceux de Kai, qui quant à lui se trouve sur le lit à mes côtés. Je remarque une boîte d'aspirine traîner sur la table de chevet, je m'empare rapidement d'un cachet. Un léger ronchonnement s'éclipse de Declan, son corps bougeant légèrement pour finalement devenir une fois de plus inerte. Les mains sur le visage, la soirée me revient bien en tête, le baiser fougueux avec le jeune homme. Encore une fois, une conquête de plus dans mon palmarès. Exaspérée par ce comportement que je traîne depuis des années, je rejoins rapidement la salle de bain prise d'une nausée soudaine.


Accroupie devant les toilettes, la substance s'évacue rapidement dans un bruit sourd, mes cheveux dans le visage sont rapidement amenés en arrière par une main que je remercie intérieurement. Une autre me caresse le dos. Me sentant mieux, je tire la chasse puis je me laisse tomber contre un des murs de l'immense salle de bain. Non loin de là, Mason m'imite rapidement avant de porter son attention vers moi. Encore une fois, il me voit dans cette posture, que doit-il se dire de moi ? Sûrement que la Judith de l'enfance a bien changé.


— Tu vas bien ? il demande, soucieux face à mon teint blanchâtre.


Surprise par la délicatesse de ses mots, je le regarde longuement essayant de déchiffrer son arrière-pensée mais la seule chose qui me parvient est sa gueule d'ange dès le matin, honorable comparée à moi qui ressemble à une poubelle.


— Ça va, merci, dis-je simplement.


Pourtant, le regard de Mason a toujours l'air soucieux. Il m'examine longuement, son regard me provoque de légères décharges électriques, je ne peux m'empêcher de le regarder de la même façon, hypnotisée, malgré les bruits qui s'élèvent au loin.


— Écoute Judith, il reprend.


A l'attente de mon prénom, mon coeur s'emballe, il ne m'appelait jamais par mon prénom, enfin, avant. Je suis à deux doigts d'exploser et de partir en courant, mais c'est le moment pour lui et moi de commencer une conversation.


— Je veux m'excuser, dit-il doucement le regard tourné vers moi, je suis parti car c'était important pour ma carrière mais je ne voulais pas te faire autant de mal, ajoute-t-il avec sincérité.


— Ça a été dur pour moi, il m'avoue, de ne pas être près de toi alors que tu représentes tout.


Vient-il de s'ouvrir à moi, après tant d'années sans nous voir ? Je suis complètement pétrifiée, ne sachant quoi dire.


— Je sais qu'on ne retrouvera jamais cette complicité que l'on avait pendant notre enfance, remarque-t-il, mais on ne peut nier qu'on ne puisse s'ignorer, confirme-t-il tout en replaçant son dos contre la paroi de la douche.


Il a raison, totalement raison. On ne retrouvera jamais cette précieuse amitié que nous avions petits. Aujourd'hui nous sommes des adultes et malgré ça, je ressens le besoin d'être proche de lui, le même besoin qu'étant gosse. Il est là, devant moi, attendant une réponse de ma part alors que je le regarde tout simplement, comme si le temps vient de s'arrêter. Je nous revois courir dans ce champs.

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