Chapitre 15 : Et si...

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Chapitre 15 : Et si...

Le shuriken se planta dans son bras, lui arrachant un cri de douleur. La vue de la fotialis élue vacilla tandis qu'elle tombait à genoux. Mistific avait décidé de commencer un entrainement intensif. Comme si l'ancien ne l'était pas assez. Comme le sol était confortable. Mais elle voulait montrer à son professeur de quoi elle était capable. Elle décida de se détourner de sa douleur en s'appliquant à observer la couleur du parquet. Du cèdre peut-être ? Enfin, elle n'avait jamais vu de cèdre de sa vie, ou en tout cas elle n'avait jamais su à quoi ce bois ressemblait. Elle tressaillit lorsque le shuriken quitta enfin son bras. S'appuyant sur son bras valide, enfin, son bras le moins endommagé disons, elle se releva avec lenteur. Mistific n'avait encore aucune égratignure, c'était décourageant. Mais elle se refusait à abandonner. Lucie plaça l'arme tranchante entre ses doigts et tentant de se rappeler tous les conseils qu'elle avait appris, elle le lança. A sa plus grande surprise, le shuriken alla se planter dans le bras du ninja. Celle-ci écarquilla ses yeux bleus qui virèrent au vert pomme.

- Tu m'as touchée ! dit-elle surprise. Eh bien, je vais peut-être t'achever alors, si tu me le demandes.  

Lucie sourit à Mistific. C'était la troisième fois qu'elle lui faisait cette proposition en une heure.

- Crève, je n'abandonnerais pas. Dit-elle avec difficulté.

Elle se remit debout en boitant. Son katana était à environ trois mètres d'elle. Elle commençait à plutôt bien maitriser l'arme, si elle l'atteignait, elle aurait peut-être une chance. Non pas de battre le ninja, mais tout simplement de la blesser un peu plus gravement que ce petit shuriken. Sans une seconde d'hésitation de plus, elle s'élança sur son épée. Sa précédente tentative avait échoué à cause de cet instant de doute. Elle allait effleurer le pommeau mais Mistific venait de faire valser l'arme à l'autre bout de la salle.

- Tu refuses toujours d'abandonner, Armentia ?

- Crève, je t'ai dit. Continua-t-elle les dents serrées. 

- Bon et bien tant pis, ton cours est terminé de toute manière.

Mistific dégaina son propre katana et l'enfonça dans le corps de Lucie qui se dématérialisa.

Elle réapparut dans le virtuol, reprenant sa respiration avec lenteur. Mistific réapparut à son tour.

- Tu t'es bien battu.

- Vraiment ? demanda Lucie, perplexe. Je me suis faite laminée...

- Tu apprends vite. Tu fais rarement deux fois la même erreur. Et tu n'as pas abandonné. C'est une qualité très rare.

Lucie baissa la tête. Ces derniers temps, elle avait fini par réaliser qu'elle ne pouvait pas abandonner. Elle n'avait pas le choix et pas d'autres issus que ramener leur pouvoir aux fotialis. Alors elle allait devoir et elle se battrait jusqu'au bout.

Lucie remercia son professeur. Ce jour-là, Alex avait été épargné du combat et demain ce serait au tour de Lucie de prendre du repos.

Lucie se téléporta dans sa chambre. Elle se changea en vitesse, quittant son survêtement pour un jean confortable. Elle alla dans son salon. La tête d'Alex dépassait légèrement du canapé, il était allongé, les yeux clos, la bouche légèrement entrouverte, endormi. Lucie sourit en haussant les sourcils. Il avait dû s'endormir en l'attendant. Tout en le dévisageant, elle se mit à réfléchir. Et si Dewi avait raison après tout. Quand elle était près de lui, elle se sentait mieux, et quand il était loin... Il occupait de toute manière ses pensées. Pas tout le temps, mais il ne se passait pas une journée ou même une heure sans qu'elle ne pense à lui. Elle se mordit la lèvre inferieur. Cela ne devait pas arriver, si son rêve commençait à devenir réalité, alors la suite le serait aussi également... Et Alex mourrait peut-être. Mais de toute manière, qu'est-ce qu'elle pouvait y faire ? Ce n'était pas comme si elle contrôlait tout ceci. Elle soupira intérieurement et continua de l'observer quelques instants. Un sourire malicieux étira ses lèvres fines : elle allait le réveiller en sursaut. Elle pria un instant pour qu'il ne se transforme pas en loup-garou et qu'il ne lui saute pas aux visages mais déjà elle s'approchait doucement du dormeur. Elle prit de l'élan et, passant ses mains par-dessus le dossier du canapé, lui plaqua violement ses paumes sur le ventre en criant, s'attendant ainsi à ce qu'il se réveille en sursaut.  

Les élémentaux 1 : Le FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant