Chapitre 1 : Un nouveau collège

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Chapitre 1 : Un nouveau collège 

Lucie se réveilla en sursaut et elle se redressa violement. Son dos était trempé de sueur et elle mit quelques instants à réaliser qu'elle venait de revenir à la réalité. Malgré les années, ce cauchemar récurent la terrifiait encore. Quoi qu'elle fasse, il revenait encore et toujours la hanter, avec cette atmosphère si angoissante et cette fin horrible. A chaque fois que le rêve débutait, c'est comme si elle oubliait ce qui allait se passer et à chaque fois elle vivait la détresse de la petite fille.

Elle observa sa chambre, éclairée par un mince filet de lumière, dont le sol était jonché de carton. Son réveil, posé sur un carton servant de table de chevet provisoire, indiquait six heures trente. Elle aurait pu redormir une bonne heure mais elle pensait à autre chose, aujourd'hui elle allait intégrer sa nouvelle classe de troisième dans son nouveau collège. Quelles allaient être les réactions des autres élèves, si proche de la fin de l'année et du collège ? Et s'ils la rejetaient ? Cette idée la terrifiait depuis des jours. Elle soupira.

 - Mais quelle idée de déménager au mois de mai... se dit-elle pour elle-même.

Elle se leva en essayant de faire le moins de bruit possible : sa belle-mère dormait encore et mieux valait ne pas la réveiller. Elle se prépara rapidement, puis sortit dehors, ne pouvant plus rester dans ce silence oppressant. Marcher lui ferait au moins évacuer le stress, du moins, elle l'espérait. Les quelques rayons du timide soleil caressèrent son visage aux traits fins. On sentait la douce chaleur du printemps revenir tranquillement. Son nouveau quartier se trouvait en région parisienne, comme l'ancien d'ailleurs. Sa nouvelle rue était une impasse peu fréquentée de seulement trois maisons située dans un quartier pavillonnaire. Pendant le trajet elle se mit à mordiller son collier comme à son habitude. Tandis qu'elle marchait, elle repensa à l'histoire de ce pendentif qui n'était en fait qu'une petite pierre jaune de la taille d'une pièce d'un euro, totalement sphérique, taillée à la perfection.

Cette pierre était le seul objet qui avait résisté dans l'incendie qui avait tué ses parents et effacé sa mémoire, sûrement à cause d'un choc sur la tête d'après les médecins, lorsqu'elle avait huit ans. Sa vie avait réellement commencé il y a six ans précisément, le jour où elle était sortie du coma, son seul souvenir était son prénom et sa date de naissance, le cinq novembre. Le lendemain une femme ayant la quarantaine avait tout de suite voulu l'adopter... contre une somme importante donnée par l'état. Et cette femme, Valentine, n'était pas des plus douces. Dit ainsi, sa vie semblait être une horreur, mais la jeune fille avait fini par apprendre qu'une bonne dose d'humour rendait la vie plus joyeuse, et un peu moins déprimante.

Le temps de se remémorer sa courte vie, ou en tout cas le morceau de vie dont elle se souvenait, elle arriva au collège. Les portes étaient closes et elle était seule. Elle se mit à jouer avec une mèche de cheveu en patientant. Au bout de quelque minute une surveillante vint ouvrir le portail puis repartit en lui jetant un regard étonné. Lucie déglutit. Elle pénétra dans l'enceinte de l'établissement avec un petit peu d'hésitation. Il y avait une première cour très grande avec un terrain de foot, de nombreux banc étaient disposés autour de la cour. Lucie s'assit sur l'un d'eux et se mit à observer les élèves qui arrivaient peu à peu , un groupe de six à sept filles entrain de bavarder près du portail, certaines d'entre elles jetaient des coups d'œil furtifs vers Lucie en se murmurant des messe-basse. La nouvelle soupira, son intégration n'allait pas être chose facile. Un peu plus loin un groupe de garçon convoitaient ces filles, et une fille et un garçon marchaient dans la cour en parlant calmement. Il y avait aussi trois garçons assit sur un banc non loin du sien et quelques filles qui révisait leur cours, surement pour une interrogation qui devait arriver prochainement. Elle n'eut pas le temps d'en voir plus car la sonnerie stridente retentis. Tous les élèves se dirigèrent vers leur rang respectif, une partie du groupe de fille et les deux amis qui marchaient étaient dans sa classe ainsi que deux des trois garçons du banc. A son plus grand soulagement, les filles qui révisaient n'en faisaient pas partie et Lucie devina donc qu'elle ne commencerait pas directement avec une évaluation. Madame Djouk, son professeur de maths et professeur principale les monta en classe. Elle regarda les places libres : plus qu'une seule à côté de la jeune fille qui marchait dans la cour. Elle s'assit timidement à côté d'elle, au moins la jeune fille ne semblait pas déterminée à lui pourrir la vie.

Les élémentaux 1 : Le FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant