Un ami regretté

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Note : et le voici ! Le premier OS de ce recueil qui ne soit pas basé sur BBC Sherlock !!! Houra !!!

Bon, il est basé sur ma madeleine de Proust Holmesienne : Basil Détective Privé; un excellent Disney que je vous recommande chaudement, c'est d'ailleurs peut-être même mon Disney préféré (il se bat en duel avec la Planète au Trésor). Pas de ship ni de trigger warning particulier pour ce chapitre (sauf pour les violoniste; vous risquez d'avoir des flash backs traumatisants du film).

Je dédicace cet OS à RossignolRainbow, dont l'OS, basé sur la même scène du film, m'a donné vraiment envie d'écrire dessus à mon tour (bien que nos récits aient pris des directions très différentes)

Sur ce, j'arrête de vous embêter et vous laisse à votre lecture !

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Malgré notre profonde amitié et même après plusieurs années d'heureuse collocation, je dois admettre que je ne savais presque rien de Basil. Contrairement à moi, prompt à radoter de vieux souvenirs et amateur de discussions nostalgiques, il ne parlait jamais de son passé, et bien qu'avec le temps j'aie appris à lire ses émotions dans son comportement, il ne les exprimait que très rarement à voix haute. Tout cela à une exception près.

Basil aimait son violon. Ou pour être plus exact, il avait aimé son violon.

Durant nos premiers mois de collocation, je l'avais occasionnellement entendu se plaindre du sort de son instrument bien-aimé, qu'il avait brisé par inadvertance le jour ne notre rencontre, alors qu'il se disputait avec la petite Olivia. Mais je n'avais pu comprendre à quel point son violon lui manquait qu'au bout de presque un an de vie commune : Basil avait économisé sur les revenus de ses enquêtes et avait finit par faire l'acquisition d'un nouveau violon chez le meilleur luthier de Londres.

L'objet était de fort belle facture, sculpté dans un bois sombre strié de veines plus claires. C'était, des dires du luthier, l'un des meilleurs violons qu'il ait produit à ce jour. Basil l'avait rapidement essayé, puis, semblant satisfait, l'avait acheté. Je me souviens encore du pur bonheur qu'il affichait sur tout le trajet du retour, tandis qu'il me parlait de musique en utilisant des termes techniques que je ne comprenais pas.

A peine étions nous de retour chez nous que le violon était passé de sa boîte à l'épaule de Basil. Le salon s'était empli d'une douce mélodie tandis que mon ami se perdait dans la musique. Pour la première fois depuis que j'avais fait sa connaissance, il avait eu l'air parfaitement détendu, et j'avais compris alors à quel point le violon était important pour lui.

Cela avait duré de longues minutes, lui appréciant son nouvel instrument, moi le regardant. Puis, alors qu'il venait d'achever une envolée harmonieuse pour rejoindre les notes les plus hautes que pouvait atteindre le violon, tout s'était arrêté. Ses oreilles s'étaient rabattues d'un coup, et il avait poussé un soupir triste, s'effondrant dans son fauteuil. Le violon avait été abandonné contre l'accoudoir sans un regard de plus.

« Est-ce que tout va bien ? » demandais-je, inquiet de ce brusque changement d'humeur.

« Ce violon n'est pas exceptionnel. » Basil semblait pris d'un immense chagrin.

« Mais le luthier disait que c'était son meilleur ! Et vous sembliez l'apprécier il y a encore quelques instants !

-N'avez-vous pas entendu ce léger grésillement quand j'ai joué la note la plus aigüe ? Cela n'arrivait jamais avec mon ancien violon... »

Recueil d'OS Sherlock HolmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant